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À Gartencoop, consommateurs et agriculteurs gèrent ensemble une ferme solidaire

À 20 km de Fribourg, une ferme solidaire et autogérée produit des légumes bio pour 300 familles depuis 2009. Ici, les consommateurs participent activement à la gestion de la coopérative et aux récoltes dans les champs. Reportage en vidéo.

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C’est à Tunsel, un petit village à 20 km de Fribourg, que s’est installé un projet de ferme solidaire et autogérée, appelé Gartencoop. L’idée est venue d’un groupe d’une vingtaine de personnes, qui souhaitaient produire des légumes bio et locaux, dans le respect de l’environnement et de l’humain. En 2011, l’aventure a commencé sur des terrains loués à un paysan du village.

Huit ans plus tard, ce sont 7 salariés qui s’occupent du maraîchage, 4 adhérents qui gèrent la partie administrative et presque 300 foyers qui participent régulièrement aux travaux de la ferme ou à la distribution. 

La cueillette du basilic, dans l’une des serres de la coopérative. (Photo Fanny Laemmel / Rue89 Strasbourg)

On appelle cela « Solawi » outre-Rhin, pour « Solidarischen Landwirtschaft » (agriculture solidaire). En adhérant, le coopérateur peut récupérer un panier de légumes par semaine. C’est un peu l’équivalent des AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) françaises mais avec une contribution financière et logistique bien plus impliquante.

300 000€ pour 250 familles

Chaque membre choisit librement sa contribution financière aux charges annuelles. Cela se fait le jour de l’assemblée générale quand tous les membres sont réunis. L’objectif est que la somme totale nécessaire pour l’année à venir (location du terrain, salaires, frais de fonctionnement, etc) soit couverte par les contributions. La ferme a besoin d’environ 300 000€ par an, ce qui correspond à environ 1 200€ par foyer. Comme chacun participe selon ses moyens, certains vont mettre 3 000€ et d’autres 300€ par exemple.

Lors de l’assemblée générale annuelle de la coopérative, chacun des membres décide de sa contribution financière pour l’année à venir. (Photo : Fanny Laemmel)

Si la coopérative a des frais supplémentaires, en cours d’année, les adhérents peuvent à nouveau être sollicités. Les agricultrices bénéficient ainsi d’un salaire correct et la ferme fonctionne sereinement. La communauté ne paie pas pour acquérir des légumes mais pour soutenir un projet d’agriculture sociale et solidaire. Les risques sont autant partagés que les récoltes. 

De plus, en intégrant la coopérative, chaque membre accorde un prêt de 400€, sans intérêt, pour financer l’équipement. Cette somme peut être récupérée quand il quitte le projet. La coopérative achète ainsi ses moyens de production (les machines par exemple).

Judith, une des six maraichères de la coopérative. (Photo : Fanny Laemmel)

Cinq demi-journées par an

Il est demandé à chaque membre de participer à hauteur de cinq demi-journées par an à des travaux à la ferme, tels que le paillage, les récoltes, la répartition dans les cagettes, ou la livraison à vélo aux points de distributions dans la ville.

Les membres réalisent la livraison aux 17 points de distributions, à Fribourg, à l’aide de carrioles attachées à leur propres vélos. (Photo : Fanny Laemmel)

Les salariés forment les participants aux activités de maraîchage pour qu’ils deviennent peu à peu autonomes. Il est possible de venir plus souvent, le lieu est ouvert à tous ses membres. Les mercredis et jeudis sont les journées de récoltes, et la livraison hebdomadaire se fait le jeudi après-midi. Certains week-ends, des travaux particuliers sont réalisés collectivement à la ferme. 


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