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L’équipe du Vaisseau en grève mercredi contre un « management brutal »

Les salariés du Vaisseau, centre de vulgarisation scientifique pour enfants, seront en grève mercredi 22 novembre. Ils souhaitent alerter sur un « management brutal » et des conditions de travail éprouvantes, dont témoigne l’une des représentantes du personnel, Sarah Tordjman.

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Le Vaisseau a été inauguré en 2005. Il dépend de la Collectivité européenne d’Alsace.

Derrière la façade chatoyante, pleine d’animaux colorés, un climat social tendu pèse sur les salariés du Vaisseau. Un préavis de grève a été déposé auprès de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), dont le Vaisseau est une composante, par le syndicat Force ouvrière CeA pour le mercredi 22 novembre. Dans une lettre adressée au président du Département Frédéric Bierry, les grévistes dénoncent un « régime institutionnalisé de peur voire de terreur », impactant « considérablement la santé psychique » des salariés.

Pour Rue89 Strasbourg, la représentante syndicale de FO CeA, Sarah Tordjman, revient sur ces conditions de travail au Vaisseau et l’état du dialogue social avec la direction.

Rue89 Strasbourg : Qu’est-ce qui vous pousse à organiser cette journée de grève ?

Sarah Tordjman : Ça fait plusieurs années que nos conditions de travail se dégradent. Cela a commencé par une nouvelle organisation des services en 2020, qui a été imposée, sans écouter les agents. On nous a promis qu’il y aurait un suivi, de la concertation, ça n’a pas été le cas.

Trois ans plus tard, l’organisation n’est pas toujours définie. De nombreuses personnes n’ont pas de missions claires, des postes ont disparu et des tâches finissent par être gérées soit de manière spontanée par les agents surinvestis, soit par injonction de la direction, ce qui implique une surcharge de travail. Tout ça se cumule avec un management tyrannique et brutal de notre nouvelle direction, installée en 2017.

Comment se manifeste ce « management tyrannique et brutal » ?

C’est un management irrespectueux, infantilisant, autoritaire avec un mélange de cris et d’humiliations en présence du public. On nous fait du chantage sur nos primes, ou des menaces sur les RTT (jours de repos pris dans le cadre de la réduction du temps de travail, NDLR) ou encore sur la non reconduction des contrats pour les agents contractuels. Souvent, la direction change les plannings à la dernière minute, sans tenir compte de la vie personnelle des agents.

Pression sur les agents au contact du public

Cela conduit à un turn-over important : en six ans, près de 70 personnes ont quitté le Vaisseau pour un effectif de près de 45 salariés en temps plein (auquel il faut ajouter les vacataires, NDLR). Il y a eu de nombreux départ pour burnout et abandons de postes. Une alerte du médecin du travail auprès de la direction et de l’administration a été effectué début juillet. Une alerte collective « Risque psycho-sociaux » et deux signalements pour harcèlement ont été également transmis auprès de la DRH. L’ensemble est resté sans réponse et sans effet sur la situation des agents.

Est-ce que certains secteurs sont plus pénalisés par la réorganisation que d’autres ?

Oui, ce sont principalement les agents qui sont au contact du public, à l’accueil, à la billetterie, ou parmi les médiateurs, qui s’occupent des animations pour les enfants. En outre, de nouvelles missions n’ont pas attribuées à un poste fixe mais simplement absorbées par les postes existants. On demande par exemple aux médiateurs de concevoir plus d’animations, mais cela nécessite qu’ils les préparent dans les bureaux mais ils sont moins nombreux, et donc ne peuvent pas accueillir plus de public.

Qu’espérez-vous obtenir de cette journée de grève ?

Nous voudrions être entendus sur nos difficultés d’organisation interne par le président de la CeA, Frédéric Bierry. Il faut qu’un audit soit réalisé par une société externe, pour rééquilibrer les missions de chacun, que tout cela soit mieux défini. On espère également que la direction pérennise davantage la situation des contractuels, plutôt qu’un usage excessif des vacataires, et qu’un nouveau règlement du temps de travail équitable sera adopté ; aujourd’hui il n’est pas à jour et dépend de la bonne volonté de la direction.

Surtout, on veut retrouver une ambiance normale. Là, c’est complètement délétère, de nombreux agents ont peur d’aller travailler sur site. On veut retrouver un cap, que la direction priorise les actions culturelles plutôt que d’imposer les objectifs de rentabilité en premier lieu. Actuellement, la direction se préoccupe plus de la vente des sandwichs de la cafétéria que de la qualité d’accueil du public.


#grève

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