« Nous avons observé l’épuisement physique et mental de tous les professionnels, incluant les médecins, les paramédicaux et les agents administratifs. » Dans un communiqué diffusé vendredi 22 décembre, le syndicat Force Ouvrière des Hôpitaux Universitaires des Strasbourg (HUS) explique la mise en place d’une unité mobile en face du service des urgences du Nouvel Hôpital Civil (NHC). Cette solution, « très exceptionnelle » selon la communication des HUS, intervient huit jours après la mise en place du plan blanc par l’Agence Régionale de Santé, le 14 décembre.
Un préfabriqué comme salle d’attente
Demandée à deux reprises par le syndicat depuis le début du mois de décembre, cette unité mobile consiste en un bâtiment préfabriqué pouvant accueillir huit patients. Comme une première salle d’attente, elle permet aux véhicules sanitaires de ne pas être immobilisés trop longtemps aux urgences si les patients ne peuvent pas y être immédiatement pris en charge. Par communiqué, le syndicat Force Ouvrière décrit la gravité de la situation des urgences :
« Le blocage des véhicules a engendré des tensions pour le CRRA [Centre de Réception et de Régulation des Appels, là où arrivent les appels au 15, NDLR], qui n’a pas pu honorer les demandes dans un délai raisonnable. Les professionnels et les patients sont mis en danger par ces situations qui se répètent. »
Communiqué FO-HUS, vendredi 22 décembre 2023
« En moyenne, on estime à 30 minutes le temps d’attente acceptable pour une ambulance qui vient déposer un patient », explique la communication des HUS. « C’est parfois beaucoup plus », précise-t-elle, expliquant tout de même que le 22 décembre, le temps d’attente moyen des ambulances était de 15 minutes.
Aucun personnel médical formé
L’unité mobile est mise en place en collaboration avec le service d’incendie et de secours du Bas-Rhin et ne comporte aucun personnel médical formé, précisent les HUS dans leur communiqué. Des infirmiers sapeurs-pompiers, des sapeurs pompiers et des sapeurs pompiers volontaires seront en charge de surveiller les patients.
Si le syndicat FO salue « les efforts mis en oeuvre par la direction », il déplore que ce système « n’apportera donc pas de lits d’aval supplémentaires » alors que neuf lits viennent d’être supprimés dans le service des urgences hospitalières de courte durée.
Ces lits ont vocation à être rouverts, « dès que nous pourrons les médicaliser », expliquent les HUS. Toujours selon l’hôpital, l’établissement ne force par le personnel à revenir travailler et compose donc au jour le jour pour le nombre de patients qu’il est en mesure de prendre en charge.
De leur côté, les HUS expliquent avoir « lancé un appel interne à la déprogrammation d’activités médicales non urgentes sans rappel de personnels médicaux ou soignants » et « font appel à la solidarité territoriale impliquant l’ensemble des acteurs de santé pour prendre en charge les patients les plus fragiles en cette période de fêtes de fin d’année ».
Lundi 11 décembre, le syndicat Force ouvrière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a signalé des faits pouvant être qualifiés de non assistance à personnes en danger . Il considère que le manque de moyens et de personnels engendre des décès évitables aux urgences.
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