Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

« Une vie de pro », le pourquoi du comment de la cravate au bureau

Jean Tusse, 30 ans, vient d’être promu cadre dans une entreprise de transport du Port-du-Rhin, à Strasbourg. Pour partager son expérience, il décide de faire des chroniques vidéo de sa vie de pro sur Facebook : « Peut-on être chef sans être autoritaire », « travailler tard le soir : stop ou encore ? » , « mélanger le pro avec le perso, ça vous arrive ? », etc. Grâce à ce personnage fictif, à retrouver à partir de ce mardi sur France Culture, en partenariat avec Rue89 Strasbourg, le réalisateur Max Disbeaux aborde la question de la vie au travail à la sauce 2.0.

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« Une vie de pro », un projet transmédia sur le web et à la radio (Document remis)

C’est l’histoire d’une mise en abîme. Jean Tusse, trentenaire fictif (sa page Facebook), cadre dans une entreprise de transport du Port-du-Rhin à Strasbourg, décide de raconter sa vie professionnelle sur le web, à travers une série de vidéos sur des thèmes tels que « l’avenir appartient aux cravates ! » (première chronique, diffusée ce mardi 7 mai sur Youtube et Facebook), « la tentation au travail, fruit défendu ? », « Peut-on être chef sans être autoritaire », etc.

Sur les traces de Jean Tusse à Hautepierre

C’est un journaliste fictif lui aussi, campé par le « vrai » réalisateur à l’origine de ce documentaire « transmédia » ou « cross-média » (sur le web et à la radio), qui décide d’aller rencontrer Jean Tusse à Strasbourg, pour comprendre ce qui le pousse ainsi à parler de sa vie professionnelle sur Internet. Sur ce chemin, il rencontre de vrais (!) acteurs de la vie associative et socio-professionnelle de la capitale alsacienne, et tout particulièrement de Hautepierre, où le personnage Jean Tusse a grandi, côté pavillons.

On croise notamment Nicolas Tatessian, enseignant au collège Truffaut, des usagers du centre socioculturel du Galet, Omar, un éducateur à la JEEP, Patrice Weisheimer, secrétaire général du syndicat de l’éducation populaire-UNSA, Sylvie Monchatre, sociologue à l’Université de Strasbourg ou Afshraf Ganesh, masseur à Hautepierre…

Pas une série comique, type Caméra Café

L’idée, expliquer ce qu’est qu’être pro aujourd’hui, cette expression « contondante », qui « peut faire mal », note Max Disbeaux. Le Strasbourgeois de 32 ans, auteur de documentaires comme « Mon voisin, cet inconnu » ou « Les obstinés du Ried » pour pour Alsace 20 en partenariat avec le CNC, détaille :

« Mickaël Vendetta raconte sa vie de sexe symbole, Kim Kardashian sa vie de fashionista… Jean Tusse, lui, c’est sa vie de pro qu’il veut partager avec les internautes. Est-ce qu’être pro, c’est suranné ou désuet ? Sous couvert de fiction, on fait dire des choses à des acteurs de l’insertion professionnelle, à un prof, à une sociologue. Si je n’étais pas passé par la fiction, certaines choses ne seraient pas ressorties…

J’ai fait réagir des (vrais) jeunes de Hautepierre sur le faux Jean Tusse et, parce qu’il n’existe pas, ils ont pu plus facilement se lâcher. Attention, ce n’est pas une série comique à la Caméra Café ! Il est aussi question de harcèlement et de souffrance au travail. Jean Tusse va devoir prendre des décisions difficiles, notamment par rapport à son pote dont il est le chef… »

Ce mardi, un 52 minutes sur France Culture

Cette vraie-fausse enquête sur les traces de Jean Tusse est diffusée aujourd’hui, mardi 7 mai, sur France Culture dans l’émission « Sur les docks » à 17 heures. Le titre de ce 52 minutes : « Enquête sur une vie de pro ». A travers ce dispositif, certes compliqué – faux personnage, fausse enquête – Max Disbeaux raconte un parcours, celui d’un jeune sans diplôme qui parvient à décrocher un job, mais aussi le collège de Hautepierre, la mission locale, les premiers jobs, sa boîte, ses chroniques.

La photo de profil de Jean Tusse sur Facebook (Document remis)

La web-serie « Une vie de pro », diffusée ensuite sur les différents supports (France Culture, Youtube, Facebook) comprend 16 épisodes de 1 à 2 minutes diffusés tous les jours sauf les week-ends, du 7 au 28 mai. Elle est signée Obella Productions/France Culture, soutenue par l’Agence culturelle d’Alsace, le programme média de quartiers du ministère de la Culture et de la communication, le CSC le Galet de Strasbourg. Il s’agit également d’un partenariat avec Rue 89 Strasbourg et Alternatives économiques.

Le premier épisode des chroniques de Jean Tusse


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