C’est le dossier de l’année pour la Division interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) et pour le juge d’instruction Nathalie Beaudoux. Depuis le début de la semaine, les policiers de la DIPJ ont arrêté une demi-douzaine de personnes suspectées d’être des « porteurs de valises » dans un vaste réseau de trafic de drogue. Et cette fois, les policiers n’ont pas arrêté que les vendeurs en bout de chaîne, mais des profils plus importants, ceux qui achètent les paquets de drogue par kilos et font remonter l’argent.
Les policiers se sont particulièrement intéressés à un homme, inconnu de leurs fichiers, mais qui était en contact régulier avec plusieurs de leurs « clients » habituels. L’homme gardait un profil de « bon père de famille » et ne menait pas un grand train de vie, ni voiture tapageuse ni appartement sur les toits. Pourtant, il brassait une importante quantité d’argent. Lorsque les policiers l’ont arrêté, ils ont trouvé dans son appartement 298 000€ en petites coupures. Quant à un autre trafiquant, il a été arrêté avec chez lui 5 000€ en liquide mais aussi deux pistolets de calibre 7,65 mm.
18 mois d’enquête
Il aura fallu 18 mois de filatures et d’écoutes téléphoniques aux policiers pour identifier et rassembler des preuves contre les membres de ce réseau. Les mises en examen pour trafic de drogue, association de malfaiteurs et blanchiment des personnes soupçonnées d’être impliquées dans ce dossier ont commencé mardi et se sont poursuivies jusqu’à vendredi.
Selon les premiers éléments, les sommes d’argent qui ont été transférées au Maroc via les Pays-Bas et la Belgique pourraient atteindre entre 10 et 15 millions d’euros. Les policiers ont intercepté de nombreux messages SMS en provenance des trafiquants, ne contenant que des chiffres : 20, 90… Selon les policiers, il s’agissait des montants hebdomadaires en milliers d’euros à venir chercher et à rapatrier !
Le travail de la DIPJ n’est pas terminé. Désormais, les policiers s’intéressent aux ramifications de ce réseau. L’enquête ne les amène pas à penser que ce réseau de blanchiment pouvait servir à financer le terrorisme, mais il est possible que Strasbourg ne soit qu’une ville parmi d’autres dans réseau bien plus vaste.
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