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Un peu d’art contemporain à deux pas de Strasbourg: le Frac Alsace

Une expo de photos vaut le coup d’œil et le déplacement jusqu’à Sélestat, au Frac Alsace.

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Marcel Dinahet, Passages, 2011 / (c) l'artiste

Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion d’aller au Frac Alsace à Sélestat à l’occasion d’une soirée Écarts production pendant laquelle Philippe Lepeut présentait sa dernière production : un dvd de Ramona Poenaru. Outre l’opportunité de voir des vidéos de cette dernière qui m’a touchée avec son travail sur la mémoire, l’absence et comment, à partir, de souvenirs d’individus, elle tisse des liens, des connexions et crée de nouvelles histoires, j’ai pu visionner des vidéos de Robert Cahen que je ne connaissais pas et de voir le travail subaquatique de Marcel Dinahet dont j’avais entendu parler. Je ne crois pas vous avoir déjà dit que j’aime la plongée et comment, sous l’eau, on peut voir et vivre de choses incroyables.

Avec les vidéos de Marcel Dinahet on est entre deux eaux, sa caméra filme en flottant sur l’eau, point de vue original qui nous permet de (re)découvrir des lieux mais aussi de voir des choses surgir à l’écran (de la végétation, des algues, etc.) et d’être surpris par toutes les histoires qui se déroulent sous l’œil de cette caméra.

Bertrand Gondouin, L'Accident, 2011 / (c) l'artiste

Avant le début des projections, j’en ai profité pour parcourir l’exposition « Affinités, déchirures & attractions » qui y a lieu en ce moment ! C’est une exposition qui nécessite que l’on prenne du temps pour l’appréhender dans son ensemble. Ce n’est pas qu’il y ait une multitude de pièces mais plutôt que chacune d’elles a besoin d’être observée, scrutée afin d’être réellement vue et peut-être comprise.On nous conte ici des histoires, réelles ou fictives, où il est souvent question de remise en question de ce que l’on voit : est-ce arrivé ou n’est-ce que le produit de l’imagination d’un artiste.

Le crash d’avion de Bertrand Gondouin (artiste Strasbourgeois) a-t-il vraiment eu lieu ou n’est-ce qu’un décor de film laissé là et pris en photo par l’artiste ? Les photos de guerre d’Éric Baudelaire ont-elles pu être extraites de vraies scènes ? Face à elles, on doute, elles nous rappellent quelque chose, des œuvres de grands maîtres de la peintures (Goya par exemple) un peu comme les photographies de Mohamed Bourouissa dont avait parlé Stefania (dans un autre blog) après avoir vu l’exposition « J’ai deux amours » à la cité de l’histoire et de l’immigration à Paris (expo à voir je vous l’assure!). Et là aussi, il s’agit de mise en scène.

C’est l’inverse dans les photos d’Émeric Lhuisset. Là, il s’agit de prises de vue d’événements qui se sont passés mais il les présente comme du théâtre. Et ainsi de suite dans toute l’exposition !

Eric Baudelaire, The Dreadful details, 2006 / (c) l'artiste

Je me suis sentie ballottée pendant cette visite : qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce qui est mis en scène ? Qu’est-ce qui n’est qu’une simple histoire ? Mes repères ont été mis à mal ce qui est une bonne chose : s’interroger sur ce qui nous est donné à voir, tous les jours, sur tous les supports, qu’il s’agisse d’art, de fictions (télé, films, etc.) ou de journalisme. On est continuellement bombardé d’images plus ou moins violentes, à tel point qu’on en arrive à les trouver normales, fictives, lointaines et peut-être pas graves alors que, parfois, on devrait arrêter de regarder le journal télévisé comme on consomme une série télé ou n’importe quoi d’autres et recommencer à s’horrifier de ce qui y est montré.

Y aller

« Affinités, déchirures & attractions » au Frac Alsace, 1 espace Gilbert Estève à Sélestat, du mercredi au dimanche de 14h à 18h jusqu’au 13 mai.


#Bertrand Gondouin

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