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Au coeur de Strasbourg, les bars des rencards Tinder

Se choper à Strasbourg (1/8) – La rencontre oui, mais d’abord derrière l’écran. Pour chercher l’âme sœur, le coup d’un soir ou de nouveaux amis, beaucoup de Strasbourgeois utilisent des applications mobiles. Rue89 Strasbourg a interrogé trois d’entre eux sur leur plus belle histoire, leur pire expérience et les lieux privilégiés pour un premier rendez-vous, souvent au centre de Strasbourg.

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« J’ai trouvé mon professeur de philosophie, marié, sur Tinder. » « Je suis tombé sur une amie de ma mère en surfant sur un site pour adultère. » Les anecdotes croustillantes fourmillent autour des applications de rencontre. Entre Tinder, Happn, Once ou Bumble, la liste des plateformes est longue. Souvent les Strasbourgeois interrogés en ont utilisé plusieurs. Par manque de confiance en eux, manque de temps ou peur de sortir seul, ils sont nombreux à utiliser leur téléphone pour trouver l’histoire d’un soir ou une relation plus sérieuse. Rue89 Strasbourg en a sondé une trentaine pour en rencontrer trois : Jérôme, Sophie et Vincent (tous les prénoms ont été modifiés).

Tinder et Happn : entre match et crush

Tinder reste de loin l’application la plus utilisée par les Strasbourgeois sondés. Sur cette plateforme, ils peuvent discuter avec un autre utilisateur lorsqu’il y a « match », lorsque deux personnes ont chacune approuvé la photo et la description de l’autre.

Sur Happn, deux utilisateurs à moins de 250 mètres l’un de l’autre reçoivent une notification. S’ils approuvent le profil reçu, c’est le « crush » ! Une conversation peut commencer. Si le désir, ou le « like », n’est pas réciproque, le don juan numérique peut insister en envoyant « Hello ! » à la personne indifférente. L’entreprise facture ce service deux euros pour dix « Hello ».

À Strasbourg, les personnes en quête de rencontre se croisent le plus souvent autour de la cathédrale, dans le quartier de la Krutenau et autour de la Gare :

Selon cette carte fournie par Happn, les utilisateurs se croisent le plus souvent autour de la cathédrale de Strasbourg, dans le quartier de la Krutenau et autour de la Gare.

Mais les « crushs » et les « matchs » ne sont que les premiers obstacles. Les témoignages sont unanimes : le rendez-vous arrive rarement. Jeanne a « matché » avec près de 200 personnes sur Tinder. Elle n’a eu de conversation qu’avec « quelques dizaines » pour aboutir à cinq rencards… Même son de cloche du côté de Clara :

« J’ai eu plus de 5 000 matchs en deux ans. J’ai parlé à la moitié et j’ai rencontré ou appelé moins de 200 personnes. »

Les bars du premier verre

Sans surprise, les Strasbourgeois se donnent rendez-vous dans des bars. Plusieurs témoignages évoquent les établissements « cachés » de Strasbourg. « Ils sont propices à la séduction », glisse Vincent. Le Grincheux, l’Académie de la Bière, l’Atlantico, le Delirium, L’Artichaut ou Jeannette et les Cycleux sont les enseignes les plus citées.

Le choix du lieu dépend de logiques très différentes. Jérôme affectionne les bars à vins ou à cocktails. Le choix de Vincent dépend de l’envie d’un cadre « dynamique », chaleureux, ou une atmosphère « intimiste ». Sophie privilégie deux bars où elle a ses habitudes :

Un serveur face aux premiers rendez-vous

Le premier rendez-vous ne passe pas inaperçu dans les bars. Maxime, serveur aux « Savons d’Hélène » en a même fait un jeu :

« Les rendez-vous Tinder ou autre, ça se voit. Les personnes se cherchent en arrivant puisqu’elles ne savent pas exactement à quoi l’autre ressemble vraiment. Et puis quand ça se passe bien entre les deux, il y a une complicité qui s’installe avec le serveur. Je leur propose régulièrement un dernier verre pour qu’ils continuent de se détendre. »

D’une application à l’autre

Quand ils sont lassés, les utilisateurs changent d’applications. Certains passent par les réseaux sociaux pour aborder des gens sur Facebook, Instagram, Snapchat… Cette lassitude rapide semble avoir entraîné la disparition du site de rencontre alsacien « Tout à fait moi ». Son concept était original : demander aux gens de se présenter par leurs défauts. Sophie se souvient avoir trouvé l’idée intéressante. Elle raconte être vite passé à autre chose.
Dans quelques cas, des mauvaises expériences ont poussé des Strasbourgeoises à désinstaller les applications de rencontre. Une jeune femme s’y est décidée lorsque des hommes l’ont reconnue dans la rue avant d’avoir un comportement agressif à son égard.

Les mauvaises expériences

Jérôme et Sophie ont chacun une mauvaise expérience à raconter, Vincent évoque la tragique expérience d’une connaissance :

Les applications de rencontre ont cette réputation de « supermarché » où les rayons sont remplis de potentiels partenaires sexuels. Mais les adeptes de Tinder, Happn ou Bumble évoquent aussi des amours durables, une simple discussion agréable et des amitiés. Aujourd’hui, Vincent n’utilise plus aucune plateforme : il a rencontré sa copine grâce à l’une d’entre elles.

Strasbourg : propice aux rencontres

Strasbourg peut sembler trop étroit pour certains connaisseurs d’autres grandes villes. La capitale alsacienne est presque dix fois moins peuplée que Paris. « Strasbourg village », rétorque Vincent. « Une échelle humaine », apprécie Sophie. Le charme de ses quartiers apporte une ambiance « romantique ». Sa proximité avec l’Allemagne rend les rencontres « plus intéressantes ». D’autres apprécient le va-et-vient des étudiants, certains pour une année Erasmus. Selon Tinder, l’Unistra est la huitième université de France où l’application a enregistré le plus de matchs en 2017.

Les applications de rencontre réservent également de très belles surprises à leurs utilisateurs. Sophie, Jérôme et Vincent nous confient leur meilleure expérience :


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