Le direct
- Le suspect est toujours en liberté
- Le bilan provisoire est de trois morts, six blessés en urgence absolue dont deux avec un pronostic vital très engagés et 7 blessés en urgence relative.
- La police a diffusé un appel à témoin (voir plus bas)
- Le marché de Noël reste fermé jeudi
- Les autres équipements publics dont les écoles fonctionnement normalement
#Strasbourg : la police lance un appel à témoin pour Cherif Chekatt, le tireur présumé du marché de #Noël https://t.co/uRf4b94fNf pic.twitter.com/BBnjpp2ZSr
— LCI (@LCI) December 12, 2018
L’ensemble des gymnases, stades, patinoire, piscines, médiathèques et autres établissements culturels fonctionneront selon leurs horaires habituels.
En revanche, les animations et événements prévus sur l’espace public, places et parcs de Strasbourg, sont annulés ainsi que les différents marchés d’approvisionnement.
Sur les cartes Google, un nouveau point d'intérêt, plus visible que tous les autres : "fusillade à #strasbourg " pic.twitter.com/RwyB2vB2IG
— Rue89 Strasbourg (@Rue89Strasbourg) 12 décembre 2018
La situation
Mardi 11 décembre, une nouvelle journée du Marché de Noël de Strasbourg devait s’achever comme à chaque fois avec quelques rasades de vin chaud mais vers 19h50, un homme a sorti son arme près de la place Gutenberg, dans la très décorée rue des Orfèvres, et s’est mis à tirer sur les passants. Selon les témoignages, deux personnes se sont écroulées immédiatement, rue des Grandes-Arcades. L’homme est ensuite remonté vers la Grand’Rue, où il a de nouveau tiré au hasard en direction de la foule.
En quelques minutes, deux personnes sont tuées et une douzaine sont blessées. Selon un bilan mercredi matin, 7 personnes sont blessées dans un état grave, et sept de manière plus légère. Un peu de confusion a régné dans la matinée, puisqu’un bilan officiel a revu à la baisse le nombre de morts avant d’être annulé. Les blessés sont à l’hôpital universitaire de Strasbourg. Peu d’informations sont connues sur les victimes. Il s’agit principalement d’hommes, dont un touriste thaïlandais de 45 ans qui a succombé aux balles de l’assaillant. Une autre victime est un Strasbourgeois de 61 ans. Aucun enfant ne fait partie du bilan qui compte des Alsaciens. Parmi les blessés, on compte la fille d’une commerçante rue des
Le tireur, Cherif C., a été identifié, il s’agit d’un malfaiteur de 29 ans, né à Strasbourg et habitant dans la cité du Hohberg à Koenigshoffen. L’individu était fiché S pour sa radicalisation islamiste et faisait l’objet d’une enquête. Cet endoctrinement se serait développé lors de ses peines de prison en France et en Allemagne. Le matin-même, la police avait perquisitionné son domicile, récupérant des grenades mais sans mettre la main sur le suspect. Il est entré par le Pont du Corbeau.
Évasion malgré les milliers de policiers
Après les tirs au Marché de Noël, un soldat de l’opération Sentinelle a tenté de l’intercepter mais le tireur l’a blessé et a réussi à s’échapper en direction de la place de l’Etoile, en braquant un chauffeur de taxi. Quelques minutes plus tard, la police a bouclé l’ensemble du périmètre de la Grande-Île, en demandant aux Strasbourgeois et aux touristes de rester confinés soit chez eux, soit dans les bars et restaurants. Ils y resteront jusqu’à minuit, soit près de quatre heures, avant que la police ne les autorise à rejoindre leurs domiciles et leurs hôtels. Idem en dehors du centre dans des salles de spectacle, le cinéma UGC Ciné Cité, le Rhénus Sport où la Sig jouait un match et le Parlement européen, en session cette semaine.
Pendant ce temps, au début du quartier du Neudorf, une nuée de policiers ont tenté de retrouver l’individu pendant plusieurs heures. Plusieurs rues étaient bouclées entre la rue de la Porte de l’hôpital et l’avenue de Colmar. Par deux fois, les forces de police ont échangé des tirs avec lui mais ce mercredi matin, le suspect n’est pas retrouvé. Il n’est pas exclu qu’il ait pu quitter la France dans la nuit selon le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
Plus de 350 policiers et gendarmes sont mobilisés pour sa recherche, appuyés par deux hélicoptères et par les équipes du RAID, de la BRI et de la force Sentinelle. Des renforts de Nancy et Metz sont arrivés, soit un total de plus de 600 personnes désormais.
Devant le choc suscité par cette attaque, le maire de Strasbourg a choisi de fermer le Marché de Noël mercredi 13 décembre et d’annuler toutes les représentations et spectacles prévus par la Ville. Les cours des écoles élémentaires sont également suspendus même si les écoles resteront ouvertes et en capacité d’accueillir les enfants. Rien ne change en revanche pour les lycéens, collégiens ou à l’Université. Certaines composantes ont néanmoins annulé leurs examens ou tout ou partie de leurs cours. Toute manifestation prévue mercredi sera également annulée, selon un décret qui sera publié par la préfecture du Bas-Rhin. Interrompu dans la soirée, le trafic de la CTS a repris au matin.
Des contrôles renforcés
L’enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris, pour « assassinats, tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes. » Dans la nuit, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a indiqué que le niveau d’alerte Vigipirate avait été relevé à son maximum, soit « alerte attentat. » Ce qui a pour conséquence des contrôles aux frontières et un recours supplémentaires aux forces de l’armée. En outre, tous les marchés de Noël de France vont devoir faire l’objet d’une surveillance accrue contre, selon le ministre, le « risque de mimétisme. »
Le ministre de l’Intérieur n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes mardi soir. Mais ce mercredi, le maire Roland Ries devrait prendre la parole. La question des très importantes mesures de sécurité, et de leur efficacité, sera probablement posée. Pour rassurer ses quelques 2 millions de visiteurs, la Ville a augmenté de plus de 30% le budget global du Marché de Noël afin de répondre à la facture faramineuse des agences de sécurité (800 000€).
Comment dans ces conditions, une personne connue par la police comme étant radicalisée et violente, a-t-elle pu importer une arme au Marché de Noël ? Puis en ressortir sans être intercepté. C’est probablement la première question à laquelle devra répondre l’enquête…
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : relire le compte-rendu en direct
Sur Facebook : le statut de crise correspondant à cette attaque
Une cellule d’information du public (CIP) est activée au 0 811 000 667.
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