Le maire de Strasbourg Roland Ries affirme que la décision finale quant aux choix de la technologie et du tracé doit être prise en fonction de la zone de pertinence dans laquelle circulerait ce transport en commun, et que ce dernier doit circuler en site propre séparé des autos.
A la lumière de ces éléments, la CUS maintient que le tram sur pneus est le plus avantageux, en invoquant trois aspects : le coût, l’insertion urbaine et le maintien du statu quo quant à la saturation de la station « Homme-de-Fer ». En sus, la CUS balaye les arguments sur la pérennité de la reprise des trams sur pneus NewTranslohr (unique fabricant au monde, à Hangenbieten) racheté l’an passé par Alstom.
Le collectif « Pour un tram fer à Koenigshoffen » ne partage pas ces conclusions.
Un tramway plus cher au passager
Ramené au coût d’une place, le prix d’un tram sur pneus est environ 40% plus cher qu’un tram sur fer (chiffres CUS). Le coût des travaux et leurs durées comparés sont similaires, les 40 cm d’épaisseur de structures supplémentaires pour le fer, gage de solidité, ne sauraient alourdir significativement la facture. Avis partagé par les cabinets d’ingénierie ayant établi des études comparatives pneus/fer.
La solution d’un tram fer présente d’autres atouts. D’abord, la poursuite du maillage du réseau tram par l’extension de lignes existantes. Ainsi la réalisation de l’extension du tram C (Elsau-Neuhof) vers l’Ouest et du tram F en amorce vers l’entrée de Schiltigheim depuis le Faubourg de Saverne, en site propre intégral, relierait la station Homme-de-Fer aux boulevards. Tel qu’inscrit au Schéma Directeur des Transports Publics 2025 voulu et adopté par M. Ries en juin 2010.
Ceci ne dégradera pas le trafic à la station Homme-de-Fer, la fréquence de passage des trams restant inchangée. Ce lien direct permet un gain de sécurité, de confort et de temps aux usagers, en plus d’une fluidité des trams accrue. Cette option est économique car elle nécessite seulement trois trams supplémentaires comme le précise l’étude TTK. Enfin, cela rend inutile la complexe et chère boucle autour des Halles.
Une question d’homogénéité sur toute la CUS
Grâce à cette connexion et à la mutualisation des lignes de tram circulant sur les boulevards, non seulement de nouvelles opportunités de maillage du réseau seront possibles à moindre coût, notamment entre la Montagne-Verte et la Robertsau, via la Gare et le Wacken mais en plus la desserte de la station Gare Centrale sera renforcée en surface, tout en soulageant la ligne A (souterraine) et anticipera la progression du nombre d’usagers.
Ceci est possible uniquement grâce à une technologie homogène sur l’ensemble du réseau tram, conférant un avantage déterminant en faveur du tram sur fer.
Le Collectif estime que Koenigshoffen -20 000 hab. sur 2,5 km- est dans la zone de pertinence, définie par M. Ries, pour un tram sur fer et non d’un bus amélioré. Il est légitime que ses habitants aient une liaison tram directe vers le centre-ville et au-delà, complétée par un réseau de bus de rocade.
Enfin, l’expérience de Caen et Nancy nous invite à rester humbles. Ces villes sont équipées de tram sur pneus conçus par Bombardier. Bien que leader dans la construction de trains et de trams, cela ne l’a pas empêché d’abandonner la production de ses trams sur pneus. A méditer pour le cas d’Alstom. En revanche, il existe plus d’une dizaine de fabricants de tram sur fer dans le monde, dont un en Alsace.
Pierre Ozenne
Porte-Parole du Collectif « Pour un tram fer à Koenigshoffen »
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