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Tribune : « Strasbourg aurait dû exiger plus de fibre et d’ADSL aux opérateurs »

Emmanuel Jacob, ancien conseiller municipal délégué à la ville numérique, s’était intéressé à la question des ondes électromagnétiques. Pour lui, la rédaction de la charte d’installation des antennes relais aurait dû s’accompagner d’engagements de leur part sur le déploiement d’infrastructures dédiées au numérique globales.

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Réunion de l'atelier urbain "observatoire des ondes" en 2010. Jean-Marie Bromm explique le principe des ondes electro magnétiques (Photo Emmanuel Jacob)

L’atelier urbain sur les ondes de Strasbourg était un espoir pour les Strasbourgeois bien sûr, mais également pour tous ceux, bien au-delà, qui estimaient que les citoyens étaient assez intelligents pour comprendre des dossiers dits techniques.

C’était finalement la première fois que l’on demandait à des citoyens de participer à une expérimentation sur ce qui se passe au-dessus du sol de l’agglomération, et c’est bien pour cela que les opérateurs et les technocrates y ont vu des risques.

Le moratoire d’installation d’antennes décidé par l’ancienne municipalité a été une décision maladroite, peut-être née d’une bonne intention. Mais elle a eu comme conséquence de figer une situation et dans certains cas d’obtenir l’effet inverse : l’augmentation de la puissance de certaines antennes.

Mais elle offrait du coup, au moment où un nouvel opérateur bousculait le marché et cherchait à s’implanter, où d’autres voulaient déployer la 4G, un levier pour négocier un développement numérique de la ville.

Lutter contre les zones exclues du haut-débit

Car les zones de la CUS où nos concitoyens de reçoivent pas correctement l’ADSL sont nombreuses et ils s’en plaignent. Le déploiement de la fibre optique se fait à rythme de sénateur, particulièrement dans les zones denses… La fin du moratoire ? Oui, mais contre l’engament d’un plan fibre précis, la fin des zones faibles de l’ADSL et des mesures publiques et contradictoires pour l’installation d’antennes. Il faut également penser aux entreprises qui courent pour être reliées à un réseau fiable et performant.

Voilà ce que la ville aurait dû négocier au lieu d’ouvrir, contre un tapis de bonnes intentions, les toits de la collectivité. A moins qu’il ne s’agisse tout simplement de récolter les ressources financières des baux supplémentaires dans ces temps où les budgets sont serrés.

Il est clair que ce protocole manque d’ambition et de cohérence. Au final, la consultation démocratique est nulle (à quelques jours du forum mondial de la démocratie, quel anti-symbole), la considération pour la santé de nos concitoyens anecdotique, et l’ambition numérique anémique.

Emmanuel Jacob

Note d’intérêt : Emmanuel Jacob est également correspondant de Rue89 Strasbourg pour le quartier de la Robertsau.


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