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Tribune : Julien Ratcliffe « Sur la Loi travail, la majorité populaire doit être entendue ! »

Candidat du parti communiste français à l’élection législative partielle de Strasbourg, Julien Ratcliffe explique dans une tribune son opposition à la Loi travail. Le gouvernement a du mettre sa démission dans la balance pour faire adopter le texte, via l’article 49-3 de la Constitution. S’il était élu député, Julien Ratcliffe voterait une motion de censure, même si elle venait de la droite.

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Depuis près de trois mois, une large mobilisation populaire s’est développée partout en France contre le projet de loi « travail », porté par la ministre Myriam El-Khomri (PS). Cette loi de régression sociale, à laquelle s’opposent largement la jeunesse et les travailleurs, rejetée par plus de 70% des Français, est sans conteste le sujet politique majeur de ce printemps 2016.

Avec le PCF, avec le Front de Gauche, avec toutes celles et ceux qui souffrent déjà de la précarité et de l’austérité salariale, je considère qu’elle est totalement inacceptable. En facilitant les licenciements, en dérégulant le temps de travail, en faisant primer les accords d’entreprise sur la loi, elle constitue une attaque extrêmement violente contre les droits de tous les salariés.

Le peuple se sent trahi

Et l’expérience le démontre, ce type de loi ne créé aucun emploi. Ainsi, depuis plus de 30 ans, la droite a fragilisé le droit du travail, remis en cause différentes conquêtes sociales et facilité les licenciements. Résultat : toujours plus de chômage, de précarité et de souffrance sociale.
Il est inacceptable qu’un gouvernement se réclamant de gauche, soutenu par le PS, continue cette destruction massive.

Partout la colère gronde, dans les entreprises comme dans les services publics. Partout le peuple se sent trahi par un pouvoir qu’il n’a pas élu pour faire ça. Partout le désespoir se répand face à la casse générale des droits des salariés, des chômeurs, des étudiants et des familles.

La loi travail ne figurait pas de la programme de François Hollande

Et quelle est la réponse du gouvernement ? Le passage en force ! Ce projet de loi ne figurait pourtant pas dans le programme du candidat Hollande. Et l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution, qui bâillonne le débat parlementaire, est inadmissible. D’ailleurs, le Président Hollande et le Premier ministre Valls se sont bien reniés, eux qui dénonçaient la droite lorsqu’elle utilisait cette même pratique.

Je condamne ce déni de démocratie et la brutalité affichée par le gouvernement.

Voter une motion de censure, d’où qu’elle vienne

Pourtant, de nombreux députés de gauche ont eux choisi de respecter la volonté populaire, en s’opposant à ce texte. Ils ont porté l’ambition d’une motion de censure de gauche, qui était proche d’aboutir, réunissant 56 députés sur 58 nécessaires. Cela démontre que face aux politiques libérales et antisociales, une alternative à gauche est possible ! Les députés communistes et Front de Gauche ont décidé d’être cohérents jusqu’au bout, en votant la seule motion de censure finalement déposée, en l’occurrence par la droite.

Julien Ratcliffe, candidat du Parti communiste à l’élection législative partielle à Strasbourg (doc. remis)

En aucun cas bien sûr nous n’approuvons les positions de ce camp, qui prépare lui aussi de graves régressions pour le droit du travail. L’article 49-3 engage la responsabilité du gouvernement, en lien avec un texte précis. Il s’agissait donc bien ici de rejeter la loi El Khomri, et de censurer un gouvernement qui ne dispose aujourd’hui ni de majorité parlementaire, ni de majorité populaire.

Continuer à manifester

Le vote de la censure par les députés communistes et Front de Gauche, seul groupe à avoir rassemblé toutes ses voix face au coup de force gouvernemental, est un acte de résistance courageux, et pleinement cohérent. Candidat communiste, membre du Front de Gauche, je fonde tout mon engagement citoyen sur cette même conception de l’honnêteté politique, aux côtés des travailleurs et de toutes celles et ceux qui se trouvent confrontés à l’injustice sociale.

À présent, le gouvernement doit cesser de s’entêter, et retirer immédiatement ce projet de loi. Il serait d’ailleurs bien mal inspiré de croire que la bataille est finie.Le texte reviendra à l’Assemblée nationale en seconde lecture dans quelques semaines. Avec le PCF, j’appelle l’ensemble des députés qui veulent respecter le sens de leur mandat à rejoindre la censure, jusqu’à son adoption.

J’appelle également chacune et chacun à se joindre à la censure populaire qui émerge par l’intermédiaire du mouvement social. Celle-ci passera par une amplification de la mobilisation, dans tous les secteurs d’activité. Elle nécessite également un sursaut dans les urnes, dès ce dimanche à Strasbourg, et en 2017 bien sûr.

Construire une alternative

Il appartient au peuple français de construire une alternative réellement de gauche, pour retrouver le chemin du progrès et de la justice sociale. Il est temps de sanctionner ce gouvernement, mais aussi de dire non à la droite, qui souhaite aller encore plus loin dans la casse sociale, et non au projet réactionnaire et de rejet de l’autre porté par le FN.

Opposons-leur un véritable projet politique de gauche, avec le partage du travail, la hausse de nos salaires enfin, et un accès à l’emploi pour tous. Les moyens existent pour que le peuple français retrouve enfin espoir en la démocratie.

Julien Ratcliffe,
Candidat présenté par le PCF, membre du Front de Gauche


#article 49-3

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