Philippe Richert, président du Conseil régional, à l’occasion de ses vœux a parfaitement situé l’importance du référendum du 7 avril : « l’Alsace a rendez-vous avec son histoire ! ». La création de la Collectivité Territoriale d’Alsace est un enjeu politique au sens le plus noble du terme, c’est un projet novateur qui s’inscrit pleinement dans la modernisation et le nécessaire approfondissement de la décentralisation. Le but est de simplifier l’édifice institutionnel aujourd’hui complexe et redondant afin d’offrir à nos concitoyens un meilleur usage des deniers publics, une plus grande transparence dans l’action publique locale et une efficacité accrue des politiques publiques déployées sur l’ensemble du territoire alsacien. C’est bien là l’enjeu du référendum du 7 avril : donner à l’Alsace et aux Alsaciens une collectivité efficiente et cohérente.
Il est regrettable que les responsables du PS bas-rhinois, qu’ils soient à la tête de l’exécutif municipal et communautaire de Strasbourg ou qu’ils exercent des fonctions parlementaires, abordent ce moment clé pour le futur l’Alsace d’un point de vue partisan et politicien. L’opposition au projet semble précéder les arguments trouvés pour la justifier. Tous seraient bien inspirés de suivre le conseil de Jacques Fernique : « Il faut distinguer entre l’essentiel et l’accessoire ».
« La collectivité unique renforcera Strasbourg »
Dans le contexte de la mondialisation, les collectivités territoriales ont un rôle central à jouer en termes de dynamisation et d’attractivité des territoires. Il s’agit de soutenir les talents, de développer les domaines d’excellence et d’attirer les investissements et évidemment, d’accompagner le rayonnement culturel. Pour ce faire l’action publique locale doit se développer à une échelle optimale.
L’Alsace évolue au quotidien dans un contexte transfrontalier. Souvent, il favorise l’émulation parfois, il exacerbe les concurrences. A travers la fusion des collectivités ce sont bien l’ensemble des moyens, des budgets et des compétences des conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et du conseil Régional qui seront unis. Plus qu’un simple outil, il reviendra aux élus composant cette nouvelle collectivité de définir et de mettre en œuvre de nouvelles politiques à l’échelle de tout le territoire alsacien. Cela constituera une différence fondamentale avec la situation actuelle où par exemple dans le domaine culturel trois politiques plus ou moins compatibles cohabitent.
A l’évidence, une Alsace plus forte sera un atout pour nos trois métropoles et tout particulièrement, pour sa capitale régionale Strasbourg. Mais, il est nécessaire que l’exécutif strasbourgeois se saisisse de cette opportunité. Pour l’instant, il se montre pusillanime. Faut-il rappeler qu’en son temps, Philippe Richert alors ministre avait soutenu avec force et conviction la création du pôle métropolitain entre Strasbourg et Mulhouse ?
« Une opportunité sans pareille »
A l’échelon régional, la dynamique pour le Conseil territorial, au niveau national, la réflexion en vue d’une nouvelle loi pour la décentralisation constituent pour Strasbourg un moment unique et une opportunité sans pareille. Pourtant, le Sénateur-Maire et son équipe semblent aux abonnés absents.
En effet, l’avant projet de loi élaboré par la Ministre, Marylise Lebranchu, prévoit de donner naissance aux « Eurométropoles ». En l’état actuel des choses la loi ne prévoit ce statut que pour Lille, Lyon et Marseille. Où est la mobilisation de l’exécutif strasbourgeois pour doter notre ville de ce statut ? Une fois de plus le Roland Ries répond aux abonnés absents quand la réflexion et l’action sont nécessaires. Déplorer, revendiquer, se lamenter cela n’a jamais fait une politique.
Quel est clairement l’enjeu pour Strasbourg aujourd’hui ? Cesser de se contenter du minimum et vouloir le meilleur pour elle. Servir l’intérêt général de Strasbourg, vouloir le meilleur pour Strasbourg c’est aujourd’hui abandonner les oppositions stériles et partisanes pour servir l’intérêt général.
Roland Ries, comme d’autres, devrait écouter avec plus d’attention les propos de Jo Spiegel, maire socialiste de Kingersheim, qui leur dit :« Nous avons la même exigence d’une amélioration de la démarche et du contenu que nos collègues… Mais nous sommes pour une organisation des pouvoirs locaux simple, lisible, efficace ».
Pascal Mangin,
conseiller municipal UMP de Strasbourg
président de la commission culture du conseil régional d’Alsace
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