En effet, le président du conseil régional, l’ancien ministre sarkozyste Philippe Richert, souhaite que l’Alsace soit « un laboratoire d’ expérimentation afin d’être plus compétitif ». Décryptons cette « novlangue libérale » : un des projets affichés est d’adapter les droits sociaux des salariés vers le bas afin de satisfaire les exigences du Medef : moins de sécurité de l’emploi, plus de flexibilité, baisse des salaires, etc…
Dérogations au code du travail
Paranoïa ? Malheureusement pas. En 2011 les trois collectivités ont même voté une résolution pour obtenir des pouvoirs réglementaires sur le code du travail. Ce qui signifie la volonté d’obtenir des dérogations au code du travail national. Au prétexte de la lutte contre le chômage, ils pourraient, puisque c’est leur intention et que l’on ne connait pas encore les futures prérogatives de la CTA (collectivité territoriale d’Alsace) en matière d’emploi créer un nouveau contrat précaire, un nouveau « CPE » (contrat première embauche) à l’alsacienne. Rien ne les empêcherait puisque le CTA est l’outil juridique permettant cette nouvelle régression !
Le danger est réel. Les jeunes Alsaciens deviendraient des travailleurs de « seconde zone » : un jeune ouvrier des quartiers populaires de Strasbourg aurait moins de droits qu’un ouvrier parisien. C’est le grand bond en arrière ! Cela serait revenir aux années 1950 où les travailleurs alsaciens étaient les plus mal payés et considérés du pays !
Super-austérité
Ceux qui agitent le mythe de « l’Alsace plus forte » nous leurre et nous précipiteraient dans les griffes du capital allemand et européen. Ceux qui agitent l’illusion de l’Europe des régions, agitent le bâton pour se faire battre ! Les grandes multinationales savent très bien qu’il est bien plus facile de faire pression sur une petite région aussi belle soit-elle que sur un État fort, protecteur des droits des travailleurs. L’Union Européenne aussi pourra, le moment venu, nous traiter comme le peuple chypriote en nous imposant la super-austérité.
Dernière indice nous montrant la nocivité du projet : ses soutiens. Les amis de la CTA sont en fait les ennemis de la jeunesse populaire. Le Medef qui applaudit, l’appui de l’UMP au terrible bilan social, et le soutien même critique des certaines forces gouvernementales austéritaires constitue pour nous un signal d’alerte.
Les jeunes d’Alsace ont droit un autre avenir. C’est notre conviction. Faire barrage à la CTA, en votant « non », en est une condition. Avec les jeunes communistes, qu’ils en profitent ce 7 avril pour exprimer un « non » de clarté, en donnant un bon coup de pied dans la fourmilière, en donnant un coup de balais dans ces temps d’osterputz à ces casseurs d’avenir car les jeunes d’Alsace ne sont pas nés pour subir.
Antoine Splet
Secrétaire fédéral des Jeunes communistes du Bas-Rhin
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