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Tribune : après l’accord gauche-droite à la CUS, un militant PS s’indigne

Aujourd’hui jeudi, Robert Herrmann, président de la CUS élu il y a une semaine, présentera les délégations de ses 20 vice-présidents, dont 7 maires de droite. A la suite de cet accord gauche-droite, un militant socialiste depuis 20 ans, Robert Betscha, pointe les incohérences idéologiques de cette alliance et s’indigne du mépris des militants et des électeurs. Tribune.

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De gauche à droite, Alain Fontanel, Jacques Bigot, Roland Ries, Robert Herrmann, Yves Bur, Jean-Luc Herzog et Jean-Louis Hoerlé (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

Militant socialiste depuis 20 ans,  je suis dans une grande perplexité après le vote de l’exécutif de la Communauté urbaine de Strasbourg où des postes de vice-présidents ont été proposé à des élus de droite.

« Quel désarroi devant tant de compromissions »

Quel  désarroi devant tant de compromissions de mes camarades pour se garantir la présidence de la CUS, alors que la gauche est majoritaire en voix et que de vraies négociations sur des projets avec nos alliés écologistes eussent été bien plus constructives et utiles.

Est-il normal d’ouvrir l’exécutif à des vice-présidents de droite qui défendent une autre politique ? Le message ne peut être que brouillé et cette illisibilité donne corps au slogan UMPS repris régulièrement par l’extrême droite. Comment croire aux intentions affichées de sortir des affrontements partisans et des postures idéologiques face à cette mise en scène ?

Méthode de consensus à la sauce allemande ?

Quand le président de la CUS se vante d’appliquer une méthode de consensus ayant fait ses preuves en Allemagne, il s’égare. En effet, chez nos voisins, les négociations s’étalent sur plusieurs semaines et chaque parti intègre des éléments du camp adverse dans le but de déboucher sur un véritable compromis. Dans ce cas de figure, l’électeur est respecté.

Sur des points aussi clivants que les transports, la transition énergétique, l’urbanisme comment imaginer une gouvernance cohérente et dans l’intérêt des électeurs qui ne peuvent que se sentir dupés ? Depuis quand la gauche et la droite ont elles la même vision de la stabilité fiscale ?

Comment remobiliser les militants

Comment retrouver la confiance de ces militants socialistes qui, après avoir fait campagne pendant des semaines pour un candidat de gauche, voit le vainqueur adverse de l’élection municipale proposé à une vice-présidence par des élus de leur propre parti ? Comment mobiliser ces mêmes militants pour les prochaines échéances et surtout convaincre des électeurs de plus en plus désabusés de voter pour un parti qui retourne ses valeurs aussi facilement ?

La victoire ne doit pas faire oublier la responsabilité à l’égard d’un électorat qui ne peut être que déboussolé. Comment croire enfin en la parole politique dans un monde en perpétuel mouvement où les repères vacillent, alors que celle-ci n’est qu’arrangement sans véritable vision ni cohérence ? Fort de mon engagement politique et associatif depuis de nombreuses années, je garde en mémoire la fidélité à mes engagements et mes valeurs comme seule boussole.

Robert Betcha
membre du bureau fédéral et du conseil fédéral du PS du Bas-Rhin


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