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« L’Alsace et le Grand Est ont besoin de l’éco-contribution poids lourds ! »

Dans une tribune adressée à Rue89 Strasbourg, 17 élus écologistes et socialistes du Grand Est appellent l’État à mettre en place une taxe spécifique pour les poids lourds transitant par la région. Cet appel fait ressurgir l’écotaxe, un dossier assez consensuel chez les élus alsaciens mais qui s’est toujours heurté aux aléas des arbitrages gouvernementaux.

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En Allemagne, la mise en place de l’écotaxe a permis d’investir des milliards d’euros dans les transports sans grever l’industrie.

Assez de tergiversation, pas de renoncement !

Pour l’Alsace, pour le Grand Est, le déploiement sans plus tarder de l’éco-contribution poids lourds sera un levier fort d’innovation, de réduction des nuisances, d’amélioration de la santé publique par la qualité de l’air, de déblocage des transports et des mobilités.

L’avenir des transports est décarboné : la fin nécessaire des moteurs thermiques, l’essor des modes ferroviaire et fluvial, la relocalisation industrielle et le déploiement d’une économie circulaire sont les vecteurs de la modernité verte.

La résistance du secteur des transports

Pour réussir cette transition, il faut actionner les bons leviers, mobiliser les investissements financiers, rééquilibrer la compétitivité au profit des modes de transports vertueux. Il faut accélérer les changements en adoptant de nouvelles normes et objectifs cadres, mais également en accompagnant les plus précaires et en développant des aides sociales pour les rendre possibles.

Notre pays accuse une incapacité chronique à engager cette transition : le secteur des transports qui
représente le tiers des émissions de gaz à effet de serre. Il est le seul à ne pas les réduire et même le seul à les augmenter depuis 1990.

En première ligne, l’Alsace et la région Grand Est subissent depuis des dizaines d’années cette fâcheuse exception française qu’est l’absence de fiscalité de régulation du trafic de poids lourds, à contre-courant de l’essentiel de nos voisins européens. Les pays frontaliers du Grand Est ont déployé cet outil, l’ont adapté pour qu’il soit viable pour les transporteurs et les acteurs économiques et le renforcent aujourd’hui. D’ailleurs l’Allemagne l’augmente et l’élargit dès ce 1er juillet aux véhicules utilitaires à partir de 3,5 tonnes, avec dérogation pour les artisans.

Si l’Alsace et le Grand Est traînent à y répondre, les reports indésirables de camions vont nettement s’aggraver et détériorer encore davantage nos routes. Nous en appelons donc à la détermination de la Collectivité Européenne d’Alsace pour qu’elle déploie sans plus tarder son dispositif, sans se laisser impressionner par des contestations convenues : se mettre au diapason de l’Outre-Rhin ne va pas ruiner les acteurs de la logistique, bien au contraire !

Nous en appelons à la région Grand Est pour qu’elle mette en place l’éco-contribution poids lourds sur ses axes structurants comme le lui permet la « loi Climat et Résilience ». C’est ainsi que seront contrés les reports de trafic de passage, que seront favorisés l’optimisation logistique et le report modal, que seront dégagés des moyens pour accompagner la décarbonation des véhicules, les investissements routiers de modernisation. En Allemagne, une part du produit de la LKW-Maut va être dorénavant affectée à l’essor ferroviaire. Prenons exemple sur eux !

L’équation est simple : sans taxation de même niveau que nos voisins, nous continuerons à subir les dégâts, les nuisances ; nous resterons cantonnés dans l’incapacité à réussir la transition des transports de demain.


#écotaxe

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