Pour réformer, le politique doit être compris et non décrié avant même de s’être exprimé. Si nous voulons que nos concitoyens aient encore envie de prêter attention à notre action, cela exige d’évoluer dans l’exercice de nos responsabilités électives. Agir et expliquer demandent un engagement total : je le mesure chaque jour depuis le mois de juin dernier. C’est en consacrant plus de temps au mandat électif et en faisant évoluer les visages de ceux qui en ont la responsabilité que nous redonnerons de la valeur à la fonction d’élu. L’exigence légitime de nos concitoyens suppose une attente. Elle impose que les responsables politiques soient pleinement engagés dans leur mission, qu’elle soit parlementaire ou dans l’exercice d’un exécutif local.
Dans ces conditions et alors que certains doutent de la nécessité actuelle et de la mise en œuvre de cette mesure, je souhaite redire à nouveau qu’il me paraît incontournable que le non-cumul des mandats s’applique dès 2014.
Le non-cumul des mandats est une réforme attendue par les Français. Ne pas la réaliser aujourd’hui, c’est alimenter l’idée qu’elle ne se fera jamais. C’est aussi causer une déception chez tous ceux qui attendent des nouvelles pratiques et une modernisation de la vie politique. Sous-estimer cette déception, c’est risquer de s’exposer dans un an à l’expression d’une colère qui prendra la forme d’un vote extrême et, ou, d’une forte abstention dans les urnes, lors des élections municipales et européennes.
Réaliser le non-cumul dès maintenant, c’est répondre à l’attente de nos concitoyens et leur donner la preuve que les femmes et les hommes politiques français ont à cœur de renouer une relation de confiance indispensable pour aborder ensemble les changements du XXIème siècle.
Philippe BIES
Député du Bas-Rhin
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Sur Le Monde.fr : La loi sur le cumul des mandats sera examinée « au plus tard fin mars »
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