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A Strasbourg, arrêtons d’expulser les étudiants étrangers !

Le conseiller municipal et communautaire socialiste Syamak Agha Babaei et représentant de la CUS auprès du conseil d’administration du Centre régional des œuvres scolaires et universitaires (Crous) s’insurge contre les arrestations d’étudiants étrangers dans l’enceinte même des résidences du Crous.

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Syamak Agha Babaei, conseiller municipal et communautaire (Photo MM)

Par Syamak Agha Babaei

Pour la troisième fois en deux ans, un étudiant étranger a été arrêté dans une cité universitaire strasbourgeoise gérée par le centre régional des œuvres scolaires et universitaires (Crous). Pour la troisième fois, la police a pénétré dans des locaux d’hébergement universitaire, sur autorisation de la direction du Crous de Strasbourg.

C’est un évènement assez rare pour être souligné car le Crous de Strasbourg semble avoir une singularité, précisément dans l’application zélée de politiques gouvernementales de stigmatisation et de répression des étudiants étrangers.

Mais être fonctionnaire de l’État peut-il justifier la collaboration active avec des politiques sinistres du gouvernement des MM. Sarkozy et Guéant ? Surtout lorsque le rôle du Crous est de fournir les services de la vie étudiante, l’hébergement, la restauration.

Sur les quelques 8000 étudiants étrangers strasbourgeois, près de 400 rencontrent des difficultés administratives liées à leur séjour, qui entravent directement la poursuite de leurs études. En effet, ces étudiants sont sous le coup d’une triple précarité : administrative, universitaire et sociale. Administrative, car les conditions de séjour sont toujours plus restrictives ; universitaire car la poursuite des études est directement liée à l’autorisation du séjour ; sociale, enfin, car ne bénéficiant pas de bourses sur critères sociaux, et étant obligés de se faire salarier.

A cette triple précarité, s’ajoute aujourd’hui une nouveauté. C’est la chasse aux étudiants étrangers en difficulté de séjour qui s’accélère dans l’académie de Strasbourg. Cela rappelle quelque chose de sombre et de profond dans la mémoire de notre République. Lorsqu’elle cessa d’être dans ses valeurs fondamentales d’égalité, de liberté et de fraternité.

Cette politique inique porte une triple atteinte à nos valeurs :

  • Aux idéaux de la République Française
  • Aux idéaux du monde universitaire, qui est le lieu d’échange des connaissances, cultures, de visions, qui est un monde de tolérance et d’ouverture vers autrui.
  • Aux idéaux et aux valeurs de l’humanisme rhénan à Strasbourg qui incarne l’Europe de la démocratie et des droits de l’Homme.

Aujourd’hui, l’indignation, nécessaire, ne suffit pas. Nous devons agir sans attendre pour arrêter ces expulsions, et demain les rendre impossibles. Aujourd’hui, il s’agit d’être aux côtés et en soutien à l’unité exemplaire du monde universitaire, enseignants, étudiants, syndicats, associations. Notons que le conseil d’administration de l’Université de Strasbourg a par trois reprises adopté des motions condamnant l’expulsion des étudiants étrangers. J’en appelle donc aux élus Strasbourgeois, aux militants, mais au-delà, à tous les citoyens : soyons éveillés, vigilants, et actifs dans ce combat !

Demain, c’est le changement politique à la tête de notre pays qui permettra de battre en brèche cette politique de stigmatisation. Ce changement devient pressant, urgent, nécessaire. Il nous faut réinstaller en France un climat de respect, de tolérance, de confiance  vers autrui.

Syamak Agha Babaei


#Crous

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