Pour ne plus se terminer le « jour d’après » comme en 2020, les premiers conseils municipaux de l’année 2021 sont avancés. En débutant dès 10 heures, les séances ne devraient pas dépasser minuit. Reste que les questions financières devraient occuper toute la matinée avec le débat d’orientation budgétaires (DOB).
Avec ce premier budget, les écologistes ne seront plus contraints par les choix économiques de l’équipe précédente. C’est donc un choix politique majeur qui va se traduire dans les Finances.
Quelle hausse pour la taxe foncière ?
Le débat risque de rapidement se focaliser sur la probable hausse de la taxe foncière, un marqueur très fort pour la droite comme la gauche. Elle devrait augmenter de 5% (le scénario intermédiaire) et rapporter 7 millions d’euros supplémentaires. Les propriétaires représentent environ 30% des habitants à Strasbourg.
La maire Jeanne Barseghian (EELV) rappelle qu’elle « a été élue sur un projet de transformation », qui nécessite des dépenses de fonctionnement et de « forts investissements ». Elle estime cet effort fiscal nécessaire pour « relever le territoire » après la crise du coronavirus. Les finances de la Ville ont enregistré un trou de 12 millions d’euros entre les dépenses nouvelles et manque à gagner suite à la crise sanitaire. Son premier adjoint en charge des Finances Syamak Agha Babaei atténue cet impact fiscal pour les contribuables :
« Pour les 20% de ménages qui paient encore la taxe d’habitation, elle va baisser de 400 euros en moyenne l’année prochaine à Strasbourg. (Comme pour les 80% de ménages exonérés, elle est supprimée en 3 années par le gouvernement, ndlr). La hausse de la taxe foncière sera de l’ordre de 50 à 70 euros. »
Dit autrement, seuls les propriétaires les « moins riches », ceux qui ne sont pas dans la tranche des 20% des revenus les aisés, paieront plus d’impôts locaux en octobre.
Forts investissements et emprunts
Cotés investissements en effet, les montants envisagés sont plus soutenus qu’auparavant. La nouvelle majorité table sur 135 millions d’euros par an. Les trois années précédentes, ce montant ont été de 100 millions, 124 millions et 119 millions.
Ces forts investissements se feront en partie grâce à des emprunts. Revenue sous les 200 millions d’euros en 2018, la dette devrait dépasser les 300 millions en 2023.
Ce premier budget marque aussi la fin du dogme de la « stabilisation » des dépenses de personnel. Une feuille de route qu’avait presque réussie l’équipe précédente par des non-remplacements. La majorité soumet ce lundi une délibération avec 45 recrutements, dont 15 pour les agents des écoles maternelles (Atsem). Syamak Agha Babaei ajoute que cet engagement de campagne et la « sortie du plastique » dans les écoles nécessiteront plus de de recrutements, probablement 150.
Le budget de la Ville de Strasbourg (511 millions d’euros) sera doublé d’un budget à l’Eurométropole (plus d’un milliard d’euros). Ses orientations seront débattues à leur tour vendredi. La métropole table aussi sur 100 recrutements net sur le mandat.
Cinéma et « affaire Brolly »
Les reste de l’ordre du jour est plus restreint qu’en fin d’année, avec 33 points. Parmi les sujets saillants, une nouvelle société publique pour gérer la reconversion de la Manufacture des Tabacs (point 28) où la réattribution du cinéma Odyssée en 2022 (point 6, voir notre article dédié). Cet appel à candidatures se déroule dans un contexte très compliqué pour le cinéma.
Enfin dans les interpellations de l’opposition, Pascal Mangin (LR) revient sur l’attribution d’un logement social à la sœur d’une élue strasbourgeoise (voir notre article), Suzanne Brolly, elle-même administratrice du bailleur social concerné, Ophéa. Les groupes d’opposition, qui parlent « d’affaire Brolly », ne se satisfont pas d’explications assez générales fournies jusque-là et demandent une audition du directeur de la société et du président de la commission d’attribution des logements.
À suivre en direct à partir 10h.
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