Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Strasbourg et l’Eurométropole prêts à verdir la Neustadt avec le tram Nord

Au cours d’une conférence de presse commune, la présidente de l’Eurométropole et les maires de Strasbourg et de Schiltigheim ont détaillé les aménagements qui accompagneront l’extension du tram vers le nord de l’agglomération. Tout en maintenant le flou sur le calendrier. 

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Adossée aux murs pâlots du Palais des fêtes, une petite cohorte d’agents techniques attend patiemment le début de la conférence. Au centre de la salle, la présidente de l’Eurométropole Pia Imbs (sans étiquette) prend le micro, suivie des maires de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EE-LV), de Schiltigheim Danielle Dambach (EE-LV) et du vice-président chargé des mobilités, Alain Jund (EE-LV). Passant d’une « slide » à l’autre, les élus égrènent les annonces concernant le futur tram reliant Strasbourg à Schiltigheim, et les aménagements urbains qui seront réalisés dans son sillage.

Un calendrier de travaux encore flou

Concernant le calendrier, le vice-président de l’EMS Alain Jund assure que « l’objectif sera de déposer un dossier d’enquête publique d’ici la fin 2023. » Restant évasif sur les dates, il annonce que les travaux « pourraient commencer » d’ici la fin 2024, et que la nouvelle ligne de tram pourrait être livrée pour « l’horizon 2027 ».

Le coût de cette nouvelle ligne de tram s’élèvera à 140 millions d’euros et le tracé, qui restera inchangé, liera le quartier des Écrivains de Schiltigheim à la place de Haguenau, avant de s’étendre à Strasbourg jusqu’au secteur République, en passant par l’avenue des Vosges. Solennelle, Danielle Dambach savoure le moment :

« Pour moi, c’est un grand moment d’émotion… J’allais dire d’Histoire. Ça fait trois ans que nous avons été élus sur ce projet de transformation. Depuis une quinzaine d’années que je milite, on nous a toujours répété qu’on ne pourrait rien faire pour amener le tram à Schiltigheim, que la dépendance à la voiture était une fatalité. On prouve le contraire. »

La carte du tracé du tram Nord. En direction de Strasbourg, il partira vers la gare ou vers la place de la République. (Photo fournie par l’EMS)Photo : Eurométropole de Strasbourg

« Reconquérir la promenade »

Dans le sillage de la future ligne de tram, d’autres chantiers vont fleurir dans les espaces attenants. La gare routière et une partie du secteur des Halles connaîtront une transformation, prévue pour être achevée au cours de l’année 2025. De même pour la route de Bischwiller, dont la première portion partant du cimetière Sainte-Hélène jusqu’à la rue Saint-Charles deviendra piétonne. Là aussi, les travaux devraient prendre fin début 2025.

La place de Haguenau, décrite par Jeanne Barseghian comme un espace « pas très agréable, ni très accessible », devrait connaître le verdissement le plus visible. Le site deviendra un parc de 16 hectares, plus ouvert à la circulation des cyclistes et aux promeneurs, au détriment des voitures. 

La place de Haguenau en 2027 ? (visuel Alfred Peter)Photo : Modélisation / Alfred Peter

Même logique pour l’avenue des Vosges, qui sera entièrement réaménagée pour réduire drastiquement la circulation des voitures. Les visuels fournis par la municipalité promettent de larges terrasses estivales, installées sur des trottoirs élargis, un tram en circulation et des voies cyclables sécurisées. Partie à la « reconquête de la promenade », la maire de Strasbourg défend vivement le projet : 

« L’avenue des Vosges n’est pas forcément un endroit où il fait bon se promener, alors que le patrimoine est incroyable. En végétalisant les trottoirs, nous permettrons de mieux profiter de ce quartier historique, classé, et de mieux valoriser les commerces qui s’y trouvent. » 

Jeanne Barseghian promet également un réaménagement de la place des fêtes, située au centre de l’avenue des Vosges. Photo : RG / Rue89 Strasbourg / cc

Débats houleux en perspective

Les promesses de l’édile resteront difficiles à entendre pour l’opposition strasbourgeoise, qui a fait de l’avenue des Vosges une ZAD de droite. « Quoi qu’il arrive, la droite nous traitera toujours d’anti-bagnolards », glisse Alain Jund, qui s’attend à des accrochages sur le sujet avec l’opposition, lors des prochains conseils métropolitains et municipaux.

Concernant le tram Nord, le maire de Bischheim, Jean-Louis Hoerlé (LR), continue d’être hostile au tracé retenu, qu’il juge notamment trop étroit. Sur certains tronçons, la route du Général-de-Gaulle contraint le tram à circuler dans les deux sens sur une voie unique, reconnaît Danielle Dambach. 

Mais la municipalité devra aussi convaincre les habitants de la Neustadt, pas forcément enclins à perdre des places de parking ni des surfaces de bitume. Une réunion publique est prévue mercredi 29 mars pour présenter aux riverains les conséquences de ces piétonisations sur la circulation automobile.


#Tram Nord

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