Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Trois ans après son lancement, tout roule pour Kooglof, plateforme locale de livraison à vélo

Depuis novembre 2020, les habitantes et habitants du centre-ville de Strasbourg ont la possibilité de se faire livrer leurs repas en évitant de passer par UberEats ou Deliveroo. Trois ans après son lancement, l’application Kooglof se porte bien et son équipe multiplie les projets.

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L’équipe de Kooglof!, fin 2023, se compose de six salariés et deux auto-entrepreneurs.

Rue89 Strasbourg vous en parlait dès novembre 2020. Dans le centre-ville de Strasbourg, l’association Kooglof propose depuis trois ans une alternative locale aux plateformes de livraison telles qu’Uber Eats ou Deliveroo. Depuis, l’association salarie six personnes, travaille avec deux auto-entrepreneurs et renouvelle son application mobile. Après trois ans d’activité, Kooglof compte une trentaine de restaurants partenaires « actifs » et livre les repas dans un rayon de « quatre à cinq kilomètres autour de la cathédrale », précise Valentin Campana, 29 ans et co-fondateur de la plateforme Kooglof.

Trois ans plus tard, six salariés

À l’origine, Valentin et ses quatre associées veulent proposer avec Kooglof une alternative aux grandes plateformes de livraison de repas à domicile, en donnant un statut et une rémunération décente aux livreurs. « Ça a bien marché », estime Valentin, qui n’est pas juste président de Kooglof, mais aussi coursier :

« Nous rémunérons les salariés et les auto-entrepreneurs à l’heure, et non à la tâche. Nos livreurs n’ont donc pas la pression pour faire le plus de commandes possibles. Ils ne prennent pas de risques à vélo pour aller le plus vite possible, car quelque soit le nombre de commandes ils gagnent la même chose, entre 15 et 20 euros de l’heure en fonction des moments, le taux horaire est plus élevé le week-end par exemple. »

Kooglof travaille aussi avec deux auto-entrepreneurs qui ont demandé ce statut, assure Valentin Campana. « Au début, on n’avait pas les moyens de se salarier, mais désormais 80% d’entre nous le sont », explique-t-il.

« Nous avons créé les premiers postes salariés en janvier 2023. C’est uniquement à ce moment-là que notre chiffre d’affaire, environ 80 000 euros hors taxe, nous a permis de franchir le cap. C’est grâce à la diversification de notre activité et des commandes régulières dans des entreprises, ou des tournées, que nous avons un revenu relativement stable. »

En citant ce chiffre, Valentin Campana se veut précautionneux. « Il faut voir qu’on a des frais de réparation de vélos et d’investissement, car ce sont encore nos premières années », précise-t-il.

Pour la livraison de repas, Kooglof est attentif à rester concurrentiel vis-à-vis des grandes plateformes :

« Le but est que nous ne soyons pas plus chers que les plateformes classiques. En commandant par Kooglof, le client a 3,90 euros de frais de livraison, au moins. La commission sur les restaurants est en moyenne de 25%, contre 30 à 35% chez Uber Eats. Et nous n’avons pas de frais de service, ce qui place notre service dans les mêmes gammes de prix que les grandes plateformes. »

60% de repas, 40 d’autres livraisons

Pour proposer aux livreurs des horaires de travail plus classiques, Kooglof fait également de la livraison à vélo autre que pour des repas à domicile. « Les repas représentent 60% de notre activité, détaille Valentin, entre midi et 14 heures, puis le soir entre 18 et 22 heures ». Ce type de livraisons est saisonnier et peut varier beaucoup d’une période à l’autre de l’année, rajoute le co-fondateur. La structure s’ouvre donc à d’autres types de livraison :

« On a investi dans des vélos cargos et des remorques, puis on fait des tournées de livraison à Schiltigheim dans les Biocoops et pour quatre magasins Carrefour franchisés. On livre pour l’entreprise Class’croute à l’Espace européen de l’entreprise aussi. On se diversifie pour ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier et pour proposer de vraies journées de travail. »

En élargissant leurs activités, ils ont obtenu une subvention de l’Eurométropole de Strasbourg dans le cadre de la mise en place de la Zone à Faible Émission (ZFE). « Ça nous a permis d’acheter deux vélo-cargos électriques », explique Valentin.

En 2024, la société Kooglof prévoit de développer ce pan cyclo-logistique, notamment pour des transporteurs qui seront impactés par la ZFE. Depuis 2023, certains véhicules n’ont plus le droit de circuler dans l’Eurométropole car trop polluants. Kooglof tente donc de substituer les vélos aux camions.

Des humains derrière la plateforme

Kooglof compte 7000 comptes utilisateurs. « On a souvent de bons retours lors des livraisons, un petit sourire, un petit merci », explique Valentin. Une personne est chargée de dispatcher les commandes entre les livreurs lors de tournées de livraison de repas. « Il y a une ligne téléphonique dédiée pour les livreurs et les clients. Donc s’il y a quoi que ce soit, il y a un humain derrière la plateforme« .

Dès 2024, Kooglof aura une application améliorée :

« Nous allons intégrer les paiements en tickets restaurants, permettre les commandes groupées et proposer de meilleures fonctionnalités. Le tout avec une nouvelle interface utilisateur, dans une application qui aura nos couleurs. »

Cette amélioration est permise grâce à la fédération dont fait partie Kooglof, CoopCycle. Avant, il fallait passer par CoopCycle pour trouver l’application Kooglof, ce qui pouvait empêcher certains utilisateurs de trouver la version strasbourgeoise. « Nous sommes l’une des cinq premières structures à customiser l’application avec nos couleurs », explique Valentin Campana.

Durant les fêtes, Kooglof restera en pause jusqu’au 2 janvier 2023.


#économie locale

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