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The Last Girl, le film qui avait de nombreux dons

Zombies et infectés envahissent massivement petits et grands écrans depuis quelques années. Le thème de l’humain « déshumanisé » face aux derniers irréductibles, fusils à la main, semble éculé. The Last Girl – Celle qui a tous les dons se révèle toutefois comme une des variations du thème les plus pertinentes que le cinéma ait pu offrir récemment.

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(Copyright Aimee Spinks – Gift Girl Limited / The British Film Institute 2016)

Des militaires accompagnent des enfants sanglés à des chaises roulantes jusqu’à une classe. Les adultes semblent terrifiés par ces gamins rivés à leurs fauteuils et traités en animaux. Ces derniers sont en effet infectés par un champignon qui les transforme en bêtes assoiffées de sang lorsqu’ils perçoivent un effluve humain. Parmi cette horde d’enfants particuliers, une petite fille tendre et avenante sort du lot. Elle s’appelle Mélanie et pourrait permettre de synthétiser un vaccin à même de sauver l’humanité. Voici le pitch de The Last Girl.

(Copyright Aimee Spinks – Gift Girl Limited / The British Film Institute 2016)

Un parti pris commun, porté par un casting exceptionnel

Dans le cinéma d’horreur, le mystère est toujours salutaire. Il faut donc préciser que la première partie du métrage est la meilleure. Dans les bunkers, on ne sait rien de la menace qui pèse sur ce monde. Très vite, la zone de sûreté cède à la menace et un groupe de survivants s’en va parcourir un Londres dévasté.

Les images sont impressionnantes, mais la première qualité du film demeure indéniablement son casting. La petite Sennia Nanua porte l’œuvre sur ses épaules, passe avec une aisance insoupçonnable de la candeur à l’autorité. Elle est pourtant encadrée (et soutenue) par des comédiens renommés. Au-delà des évidences Glenn Close et Gemma Arterton, on soulignera l’importance de Paddy Considine, l’un des acteurs anglais les plus mésestimés actuellement.

Le récit est ainsi porté par des figures solides, qui évacuent rapidement l’insupportable travers du machisme forcené si présent dans les films trustés par des personnages en treillis.

(Copyright Aimee Spinks – Gift Girl Limited / The British Film Institute 2016)

Apocalypse et conséquences

Mais le meilleur casting ne saurait aujourd’hui renouveler l’intérêt pour des récits usés jusqu’à la corde. Et s’il y a un ressort pratiqué à outrance dans le cinéma contemporain, c’est indéniablement celui du zombie et/ou de l’infecté qui court le survivant pour s’en offrir une tranche et le rallier à son monde.

Pour les aficionados forcenés du genre, The Last Girl remplit parfaitement son office. Mais surtout, le long-métrage de Colm McCarthy se raccroche à l’idée qui fera progresser le film d’infectés : il pense l’après, la transition d’un monde perdu et sans espoir, vers un nouvel espace à construire. L’idée du passage de génération domine l’œuvre.

Mélanie est une figure passionnante en ceci qu’elle est appréhendée par deux regards distincts. Pour les humains, elle est un potentiel antidote. Celle qui pourrait restaurer le monde d’avant. Pour son espèce, pour les enfants d’un genre nouveau, doués d’un intellect et d’un instinct animal surdéveloppé, elle est la promesse du monde 2.0, le constat d’un avenir déjà présent. Elle devra se rallier à une cause ou une autre.

The Last Girl prend donc le risque d’être le premier film de simili-zombies à véritablement offrir le point de vue de ces créatures.


#cinéma

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