Le rendez-vous est tout d’abord un peu curieux. Lego nous demande ne nous rendre entre la rue du maire Kuss et la place de la gare de Strasbourg à 10h. L’heure est compatible avec une organisation familiale normale, mais s’il fallait un parc agréable pour les enfants, c’est plutôt raté… La place de la gare, il y a plus glamour. Surtout que ce jour-là, il pleut.
La distribution commencée avant 10h
Pour être certains de respecter l’horaire, madame dépose papa et fiston avant d’aller se garer. Pas grand-chose pour nous guider, si ce n’est un attroupement de parapluies autour du passage piéton qui mène vers la rue du maire Kuss. Les gens se regardent, se demandent ce qui va se passer. Tout à coup une voix s’élève un peu au dessus des autres. Nous ne parvenons pas à saisir les propos tenus.
Mais entre 50 et 100 personnes semblent se placer côté rue et former une file indienne. C’était donc cela, il faut se mettre à la queue pour la distribution de « Ninjago ». Placé sur la toute fin de la file, je constate qu’un enfant est déjà « équipé » d’une petite figurine Ninjago. J’apprends qu’il y a déjà eu distribution à 9h45 et que les personnes en veste Lego les ont simplement jetées sur les espaces verts de la place de la gare. Pourtant, l’heure prévue était bien 10h !
En 30 secondes tout est raflé
Ma première réaction est positive, je me dis que cette file est constituée pour s’assurer que tout le monde puisse être satisfait. Pas du tout. Je réalise bientôt que ceux qui étaient au courant de ce qui allait se passer, se sont alignés côté feu rouge pour se ruer sur l’herbe dès que les Lego allaient être semés. C’est ce qui se passe. En 30 secondes tout est raflé.
Le spectacle des 10 minutes suivantes est alors assez effarant. Des enfants courent dans tous les sens en scrutant l’herbe pour tenter de trouver encore quelque chose (les figurines sont petites, mais protégées dans un emballage rond facilement repérable). Les parents, incrédules, se demandent ce qui va arriver ensuite. Un attroupement se forme autour d’un des animateurs. Une famille est choisie, il leur demande de les suivre. Les autres font de même.
« Ce n’est pas pour toi »
Les enfants de cette famille, et uniquement les enfants de cette famille, sont alors alignés, l’animateur sort une poignée de Lego, les pose devant eux et leur demande d’attendre le signal. Il doit se préparer pour prendre des photos. Les autres gosses ont évidement tous des mouvements d’avancée vers les jouets, mais l’homme les repousse sans ménagement. : « ce n’est pas pour toi »
La comédie se poursuit alors avec plusieurs enfants, juste pour prendre des photos avec les jouets restants. Je vais alors interroger l’une des jeunes filles qui participent à l’animation en distribuant des tracts. Autour, tous les enfants sont tristes, en pleurs et déçus d’avoir été ainsi appâtés pour rien. « Il ne reste plus rien » me dit-elle, désolée et dépitée. Tout au plus peut elle proposer à mon fils un DVD promotionnel et un catalogue de la marque.
L’opération était sensée débuter à 10h pour se terminer à 13h. Comment les organisateurs pouvaient ils espérer satisfaire les gens qui répondraient à leur appel, si à 10h10 tout était déjà terminé ? C’est bien dommage, car il y avait d’autres façons de procéder. L’image plutôt sympathique que renvoie Lego est sérieusement écornée par ce genre d’attitude. Nous avons été piégés, comme 90 % des personnes présentes. »
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Aller plus loin
Sur Le Huffington Post: L’opération de Lego fait pleurer les enfants à Rennes
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