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Syriens réfugiés à Strasbourg : loin de la guerre, d’autres galères

Depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011, 221 Syriens isolés ou en famille ont demandé l’asile dans le Bas-Rhin. Alors que la Ville de Strasbourg s’apprête à accueillir de nouveaux réfugiés, quelques-unes des personnes déjà arrivées par leurs propres moyens nous ont confié le récit de leur lutte pour se recréer une vie en France.

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Le traumatisme de la guerre est particulièrement dur à surmonter chez les enfants. (Photo Aline Fontaine)

Amin touche sa couette, rempli d’émotions. « Regardez, c’est mon lit », clame-t-il, si fier de faire visiter son tout premier appartement, avec vue sur les toits des quartiers sud de Strasbourg. L’odeur de cardamome du café syrien embaume le deux-pièces. A l’entrée de sa chambre, un narguilé trône telle une couronne. Dans un autre coin, une commode révèle quelques tasses en porcelaine bleue. La décoration est minimaliste. Qu’importe, après une année passée à surmonter les obstacles, à 31 ans, Amin se sent enfin soulagé et surtout indépendant.

Ce Syrien est arrivé à Strasbourg en juillet 2014, seul. Une vieille connaissance lui avait proposé de l’aide pour effectuer toutes les démarches administratives, alors il est venu ici.

Amin a rejoint la France avec un laissez-passer, preuve qu’il avait obtenu un visa auprès du Consulat français au Liban. Un papier plus que précieux puisque c’est alors sa seule preuve d’identité. Quand il s’est retrouvé emprisonné pour avoir déserté l’armée syrienne, ses geôliers lui ont confisqué tout le reste. Cependant, lorsqu’il foule le tarmac parisien, la police des frontières récupère le sésame. Amin se retrouve sans rien et doit repartir à zéro.

Comme le veut la procédure, il dépose une demande d’asile à la préfecture du Bas-Rhin. Normalement, en attendant la réponse, Amin aurait pu bénéficier d’un logement rapidement grâce à son visa, mais sans papier, ce fut beaucoup plus compliqué. N’ayant pas de famille sur place, Amin sollicite les services d’hébergement d’urgence, sans grand succès.

« J’ai pu dormir 4 ou 5 nuits consécutives au 115. Autrement, je dormais chez mon ami. Heureusement qu’il était là, je ne sais pas comment j’aurais fait sinon. Mais au bout d’un mois, ça devenait compliqué car il a des enfants en bas âge. Je ne voulais plus le déranger. »

Un hiver à dormir dehors

Amin se retrouve à dormir dans la rue, au parc de l’Orangerie ou à la gare. « Tous les jours, j’appelais le 115, mais on me disait qu’il n’y avait pas de place », se souvient-il. Puis l’hiver est arrivé. Pour se protéger du froid, Amin passe ses journées dans le tram entre Baggersee et à la Robertsau.

« Un jour que je dormais sur mon sac à l’arrêt Krimmeri, un homme m’a interpellé. Il m’a demandé d’où je venais. Il ne me connaissait pas, pourtant il m’a emmené chez lui et m’a laissé les clefs. Ça faisait trois mois que je n’avais pas d’argent, pas de toit, j’étais tellement fatigué. »

Amin multiplie les visites à la préfecture, recevant récépissé sur récépissé mais toujours pas de réponse définitive. Au bout d’un an, il apprend qu’il a désormais le statut de réfugié. Une première victoire, reste à résoudre le problème du logement.

« C’était compliqué parce que les propriétaires étaient très réticents pour loger un réfugié, mais mon nouvel ami a réussi à me trouver cet appartement. »

L’apprentissage du français est le premier pas vers l’intégration, mais certains ne trouvent pas de cours. (AF)

Aujourd’hui, Amin a sa petite autonomie. Chaque mois, il touche 270 € de la CAF qui l’aident à payer son loyer de 450 €. Il reçoit aussi 450 € de RSA et se débrouille donc avec quelques 200 € pour le quotidien. Amin ne rêve que d’une chose : reprendre son métier de professeur des écoles.

Pour cela, il suit des cours de français intensément dans l’espoir de rejoindre l’université le plus vite possible. De quoi reléguer aux oubliettes les déboires qu’il a connus jusqu’à présent.

« Moi, je remercie beaucoup la France. Oui, j’ai eu beaucoup de problèmes en arrivant ici, mais ils sont tellement inférieurs à ceux que j’aurais pu rencontrer si j’étais resté en Syrie ou au Liban. A Beyrouth, où je m’étais enfui quand je suis sorti de prison, j’étais inquiété par le Hezbollah, proche du régime de Bachar al-Hassad. Ici, je me sens en sécurité, et c’est le plus important. »

Dur de se déculpabiliser

Dina, ses deux enfants, Faez et Hala, et sa mère sont aussi venus en France avec un visa, mais, s’ils n’avaient pas eu de parents à Strasbourg, ils auraient peut-être fini par dormir dehors comme Amin. Leur chance : être une famille avec des enfants mineurs. Faez vient d’avoir 3 ans et Hala, 16. Alors, au bout d’un mois et demi, ils ont tous pu emménager dans un appartement temporaire, mis à leur disposition par le Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile (Cada).

Tout était installé pour eux, four, réfrigérateur, table, et, en quatre exemplaires : chaises, lits, oreillers, couettes, couverts. Ce qui réjouit Dina, d’après sa sœur venue aider à la traduction :

« C’est bien parce qu’en Allemagne, par exemple, pendant la procédure, les demandeurs d’asile n’ont rien. On sait que les Etats sont très sollicités, mais ici, on respecte la condition humaine. On n’a pas à se plaindre. »

Quand cette maman de 37 ans a atterri à Mulhouse depuis Istanbul le 23 juillet, elle s’est sentie comme sur une autre planète.

« À Alep, chaque jour on croyait que c’était le dernier. Nous étions encerclés par les forces du régime, Daech et les rebelles du Front al-Nosra. C’est comme si on m’avait sorti d’un endroit jonché par les bombes, la mort pour me mettre dans un endroit trop calme. »

Si Dina est ici rassurée, elle craint de bientôt payer son départ.

« En ce moment, beaucoup de réfugiés pensent que Bachar al-Hassad va décider de priver les Syriens exilés de leur nationalité. »

Hala passe son temps à dessiner et poste tous ses croquis sur facebook pour les autres enfants restés en Syrie. (Photo AF / Rue89 Strasbourg)

Hier, une roquette est tombée sur l’école

Néanmoins, il est hors de question de penser au retour aujourd’hui, la situation est trop dangereuse. L’intégration de sa fille reste la préoccupation première de Dina. Hala, frêle adolescente aux longs cheveux bruns ondulés, passe son temps à dessiner sur la table du salon. Parmi ses croquis : un homme dont le visage est vide, une femme qui pleure. Hala se sent lâche, coupable d’être à l’abri alors que beaucoup d’enfants de son âge sont restés. Dina précise :

« Elle demande toujours quand la guerre va cesser, quand on va pouvoir rentrer. Elle a laissé tous ses souvenirs en Syrie. Hier encore, une roquette est tombée sur son école, et bien sûr elle connaissait certaines des victimes. »

Elle espère que sa fille va pouvoir rejoindre le lycée international des Pontonniers.

« Il y a quelques jours, Hala a passé des tests au Conseil d’information et d’orientation. Pourvu qu’ils soient concluants. C’est important qu’elle retourne à l’école, elle veut devenir ingénieure. Au brevet en Syrie, elle a obtenu 299 sur 310. »

Dina s’inquiète moins pour son petit garçon, qui devrait vite apprendre le français à l’école. Quant à elle, grâce à son visa, elle a le droit de travailler. Avant tout, elle voudrait apprendre le français.

Mais ce désir reste difficile à concrétiser en ce moment, car les cours proposés aux réfugiés par les associations sont complets, et elle peine à trouver un professeur bénévole. Alors, elle va devoir attendre son tour. Après, elle se verrait bien renouer avec son activité d’esthéticienne, comme auto-entrepreneur par exemple. Elle plaisante :

« Je sais que le maquillage arabe est un peu exhibitionniste, mais je devrais vite m’adapter au style d’ici ! »

Même depuis la France, Ahmed ne veut pas abandonner le peuple syrien. (Photo AF / Rue89 Strasbourg)

Pas le droit de travailler pour les clandestins

Le frère de Dina, quant à lui, ne peut pas travailler, ça lui est pour l’instant interdit. En Syrie, Ahmed était footballeur professionnel. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il jouait au poste de défenseur. Aujourd’hui, sa passion se résume à la tire-lire en forme de ballon rond posée sur sa tablette à manger, dans laquelle il range la moindre économie.

Ahmed n’a pas eu de visa pour venir en France. Il a choisi la clandestinité. Comme tous ceux que l’on voit traverser les frontières de l’Europe aujourd’hui. Néanmoins, quand Ahmed a emprunté la route des migrants il y a plus d’un an et demi, ils étaient moins nombreux et les politiques d’accueil plus strictes. En Hongrie, ce grand gaillard de 29 ans a dû enregistrer ses empreintes digitales, sauf qu’il a refusé de demander l’asile là-bas, ce qui lui a valu deux séjours en prison. Il voulait absolument rejoindre Strasbourg, où une autre de ses soeurs habite depuis longtemps.

Une fois sa destination atteinte en septembre 2014, Ahmed s’est rendu à la préfecture du Bas-Rhin. Mais là, on lui a rappelé que selon la Convention de Dublin, il devait effectuer sa demande en Hongrie. Ahmed a donc sollicité les services d’un avocat pour défendre son cas. Au bout de quatre mois, il a pu faire accepter sa demande d’asile.

« La réponse à l’asile ? Ça fait six mois que je l’attends »

Depuis, il s’est rendu plusieurs fois à l’OFPRA (l’Office français de protection des réfugiés et apatrides), à Paris, pour raconter son histoire. La première fois en janvier, où il a parlé 1h30.

« J’avais tellement de choses à dire qu’ils ont dû m’interrompre et me redonner un rendez-vous en mars. Ils m’ont alors dit que j’aurais la réponse deux semaines plus tard, ça fait six mois que je l’attends. »

En mars 2015, beaucoup de Syriens sont arrivés avec un visa et ont vu leur demande passer en priorité. Pourquoi autant de temps pour son cas, Ahmed se pose la question en permanence. Il a surtout peur de recevoir un beau matin, un courrier lui annonçant finalement que l’État français ne lui accorde qu’une protection subsidiaire, et non le statut de réfugié. Ce qui restreindrait son droit de séjourner ici à un an. Pourtant, son cas n’est pas négligeable. Dans son pays, il est maintenant menacé de mort :

« Dès 2012, quand l’armée syrienne est entrée dans Deir ez-Zor (près de la frontière est avec l’Irak), et a mené ses bombardements, je me suis impliqué auprès de la population. Je filmais les massacres et postais les vidéos sur facebook parce que la ville était isolée, et peu de personnes en dehors avaient connaissance de la situation. J’allais aussi chercher les corps dans les décombres. Au moment où le blocus a commencé à fortement peser sur la ville, j’allais porter des vivres aux personnes qui n’osaient plus sortir de chez elles. »

Ahmed, l’activiste civil, n’avait pas l’intention de partir, mais deux jours avant que Daech entre dans sa ville natale, il n’a plus eu le choix : il était sur la liste des 152 personnes recherchées par les islamistes pour son engagement humanitaire et surtout médiatique sur Internet.

Tous ces souvenirs hantent Ahmed. Il n’arrive jamais à s’endormir avant 4h du matin. Il s’est mis à fumer aussi, beaucoup. Ça l’occupe, dit-il. Il s’approvisionne en Allemagne, où il achète des grands paquets de tabac, moins chers là-bas :

« Je touche une aide mensuelle de subsistance de 192 € (versée par le Cada, ndlr). Là-dessus je donne 15€ pour le logement, donc il faut compter chaque petite pièce. »

Avant de pouvoir rejoindre ce logement Cada, Ahmed a dû passer six mois chez une de ses soeurs présente à Strasbourg depuis 2009. (AF)

Un défenseur pour le Racing ?

Ahmed n’en peut plus. Il voudrait être fixé sur son sort.

« C’est injuste car on m’a déjà proposé de travailler dans un restaurant, mais j’ai dû refuser comme que je n’ai pas encore eu de nouvelles de l’OFPRA. C’est dommage de passer à côté de telles opportunités. »

Un boulot lui permettrait surtout de tourner la page. Bien sûr, il n’oubliera pas son pays, le drapeau de l’opposition syrienne punaisé sur le mur de son 9m², en témoigne. Mais aujourd’hui, il passe encore beaucoup trop de temps à relayer des vidéos sur sa page Facebook. En guise de photo de profil, il a d’ailleurs mis le visage d’un enfant retrouvé noyé, comme le petit Aylan, mais dont aucun média n’a parlé cette fois.

Ahmed a mis du temps à rompre avec la solitude. « Au début, je préférais rester seul, j’en avais marre de rencontrer des gens qui me racontaient toujours leurs problèmes, j’avais assez des miens », ironise-t-il, en préparant une cigarette dans sa machine à rouler. Depuis peu, il s’est remis à jouer au foot, avec des jeunes du quartier de Hautepierre où le Cada lui a trouvé cette chambre.

S’il obtient le statut de réfugié, il compte bien postuler au Racing de Strasbourg. Il lance en rigolant :

« Je suis allé les voir jouer en match, et franchement, ils gagneraient à m’avoir dans leur équipe. »

L’humour, Ahmed n’en manque pas malgré ses difficultés. D’ailleurs, il reconnaît que son arrivée en France lui a au moins permis d’apprendre une chose : cuisiner !

Du faux transit à l’asile

Amin, Dina, Ahmed ont fui la Syrie en guerre. La famille de Mohammed, quant à elle, vivait à Dubai. Mais en mars 2011, le père de famille se fait limoger de son poste d’ingénieur mécanique. Il travaillait pourtant aux Emirats Arabes Unies depuis près de 20 ans. Du jour au lendemain, il se retrouve contraint de rentrer chez lui, à Homs, où le peuple syrien vient d’entamer sa révolte.

Dès qu’il voit l’armée entrer dans la ville, il s’enfuit en Jordanie et réussit à repartir pour Dubaï avec un visa touristique pour une durée limitée. Aussitôt, il décide d’embarquer pour la France. Il explique, en croisant ses poignets pour mimer le signe de reddition :

« J’avais en fait pris un vol pour Alger, je ne devais que transiter par Paris, mais une fois à l’aéroport, je me suis rendu à la police et j’ai demandé l’asile. »

C’était le 28 février 2012. Strasbourg, il ne connaissait pas. Mais son fils aîné étudiait déjà en Allemagne à Francfort. En choisissant la capitale alsacienne, il savait juste qu’il se rapprocherait de lui.

Plus un sou en poche

Là aussi, le logement a été difficile d’accès, d’autant qu’à l’époque, Mohammed était l’un des premiers Syriens à rejoindre Strasbourg. Une dizaine de personnes seulement avaient lancé la procédure en 2011, leurs cas n’étaient pas traités plus en priorité que celui des autres. Le souci majeur est que Mohammed n’avait pas grand sou en poche. Juste avant que la guerre n’éclate, il avait acheté une maison pour y passer ses vieux jours avec sa famille. Elle a été bombardée depuis. Au début, lui aussi doit donc compter sur la générosité des Syriens d’Alsace, car les places au centre d’hébergement d’urgence sont restreintes.

Avec ses dernières économies, il parvient à faire venir sa femme et ses deux autres enfants restés à Dubaï. « C’était alors la seule possibilité si je voulais revivre avec eux un jour, l’esprit tranquille », confesse Mohammed. Une fois la famille réunie, elle est accueillie par de nouveaux amis à Haguenau, puis se voit attribuer une chambre d’hôtel pendant un mois. Puis, les quatre membres reçoivent un logement du Cada à Hautepierre, avant d’intégrer un appartement HLM dans le quartier de la Montagne Verte.

Ce passeport donne le droit aux réfugiés syriens de voyager, mais ils ne sont pas accepter dans tous les pays. (AF)

Pour Mohammed aussi le temps d’attente a été long : 1 an et 6 mois pendant lesquels il n’a pu travailler, et le Syrien ne voulait pas céder à la tentation du travail clandestin. Depuis qu’il a obtenu son statut de réfugié politique, il frappe à toutes les portes des entreprises. Mais à 58 ans, la quête se complique :

« J’ai suivi une formation de mécanicien à l’AFPA (l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) puis un stage dans un garage. Ça n’a rien donné. Comme à Dubaï, j’avais obtenu le permis poids lourds, j’ai également cherché dans ce domaine. J’ai réussi à faire un stage de deux mois à la Banque alimentaire pour transporter les marchandises, mais là non plus ça n’a débouché sur rien. »

Mohammed est rempli de ressources. Son dernier projet : vendre des légumes sur le marché. « Ce serait mieux que rien », lâche-t-il pour rassurer sa fille sceptique. Mi-septembre, il a déposé sa demande à la Chambre de commerce et de l’industrie, affaire à suivre. Bien déterminé, il est déjà en train de prospecter pour acheter une camionnette.

Budget mensuel pour quatre : 800€

La fille de Mohammed est la plus intégrée de la famille. Le grand frère a raté sa première année d’économie à la faculté, et va finalement se rabattre sur une licence d’anglais. La maman parle peu le français et a du mal à sortir de l’appartement. « C’est dur, car à Dubaï, nous avions tout à foison, mais ici, c’est le contraire. » Le budget mensuel des quatre syriens se limite à un peu moins de 800€.

Haya, qui traduit les propos de sa maman, est quant à elle, toute pétillante. À la rentrée, elle est entrée en Terminale STL. « Je voulais aller en S, mais mon niveau de français était trop juste. » Pourtant, son accent trahit à peine son origine. La situation de cette brunette est un peu particulière. Finalement, pendant 17 ans, elle n’a jamais vécu en Syrie, mais ses dernières vacances passées là-bas pendant l’été 2011 ont été très périlleuses, et le racisme de plus en plus prégnant envers les Syriens à Dubaï l’a convaincue qu’il fallait trouver refuge ailleurs, surtout pour vivre avec ses parents réunis.

« C’est quoi la liberté ? »

Après une 2nde FLE, Haya a intégré un cursus général dans un lycée strasbourgeois. Certes elle a perdu trois ans par rapport à sa scolarité à Dubaï, mais elle ne le regrette pas vraiment. L’année dernière, elle a obtenu 10/20 aux épreuves du bac de français. En revanche, elle ne veut pas dévoiler sa note d’histoire…

En ce début d’année, une matière la turlupine : la philo. Ses premiers cours portent sur la « liberté ». Elle s’interroge :

« C’est quoi la liberté ? Je ne sais pas trop, moi. C’est un mot trop grand, ça regroupe tellement de choses. C’est pour ça que les Syriens ont manifesté, pour la liberté, mais ils n’ont pas réussi à l’avoir. Ça fait 50 ans qu’ils en sont privés. »

Aujourd’hui, avec son passeport syrien Haya ne peut pas rentrer à Dubaï par exemple. Dans un peu plus d’un an, la jeune fille aura séjourné cinq années en France. Elle a déjà en tête de demander la nationalité française, persuadée qu’ici, elle va apprendre ce qu’est la liberté.


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