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« On ne compte plus les structures en crise » : les travailleurs sociaux manifestent mardi 1er février

Comme dans toute la France, une intersyndicale appelle les travailleurs sociaux à la grève et à manifester le 1er février à Strasbourg. Elle demande à l’État et à la Collectivité européenne d’Alsace d’injecter plus d’argent dans les structures sociales, pour permettre de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire de 183 euros net pour tous les employés des secteurs social et médico-social.

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Structures en sous-effectif, salaires en dessous du smic, épuisement professionnel, dégradation de la qualité de l’accompagnement des usagers… Dans leur communiqué, les syndicats CGT, Sud et FO énumèrent les raisons de leur appel à la grève pour le 1er février. L’intersyndicale prévoit un rassemblement à 14h devant le siège de la Collectivité européenne d’Alsace, qui finance la protection de l’enfance. Un cortège partira ensuite en direction de la place Broglie. « En fin de manifestation, nous demandons une audience à la préfecture pour faire remonter nos revendications », indique Jérôme Bardot, de la CGT Action Sociale du Bas-Rhin.

« Nous demandons une augmentation de salaire de 183 euros net »

Le mot d’ordre de la journée : une revalorisation salariale de 183 euros net par mois pour tous. Cette revendication est alignée sur l’augmentation obtenue par les soignants dans le cadre des accords du Ségur de la santé. Jérôme Bardot, éducateur technique spécialisé à l’Apedi, une association qui gère les établissements d’accueil des handicapés mentaux, témoigne :

« Comme dans toutes les structures médico-sociales, seuls les professionnels de santé (infirmières, aide soignantes, psychomotriciens) ont l’augmentation de salaire. C’est très bien pour elles. Mais il n’y a rien pour les éducateurs, les personnels administratifs et de la logistique. Les éducateurs gagnent 1330 euros net quand ils sont embauchés, et finissent à 2 000 euros net après 40 ans de carrière. Avec la hausse des prix du gaz et de l’essence, les fins de mois sont difficiles.

Cela s’ajoute à la dégradation de nos conditions de travail du fait d’un manque de moyens octroyés par l’État pour les structures. Nous sommes étranglés. »

Les personnels médico-social avaient manifesté le 30 novembre à Strasbourg. Photo : Maël Baudé / Rue89 Strasbourg

« Le gouvernement doit injecter plus d’argent »

En France, les dispositifs de solidarité financés par l’État sont majoritairement mis en œuvre par des associations, qui sont donc les employeurs des éducateurs. « On ne compte plus les structures sociales en crise. C’est sans précédent », estime Jérôme Bardot : « Concrètement, le gouvernement doit injecter plus d’argent dans les associations pour permettre des embauches et l’augmentation des salaires. »

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation nationale des métiers de l’accompagnement social et médico-social. Dans ce cadre, le 7 décembre, environ 2 000 personnes avaient défilé dans la capitale alsacienne. « Il faut maintenir la pression sur les décideurs le 1er février », affirme Jérôme Bardot.


#conditions de travail

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