Depuis peu dans la vie active, Jérémy Ielsch et Cédric Kenan n’ont guère été enthousiasmés par leurs premiers temps en entreprise, chez Euro-Information, une filiale du Crédit Mutuel. Malgré leurs diplômes, ils sont tous les deux ingénieurs, ils n’ont pas pu mettre en œuvre leurs compétences ni leur esprit d’initiative acquis lors de leur stage de fin d’études aux États-Unis. Alors depuis janvier 2013, ils se sont lancés dans l’aventure de la création d’entreprise. Et après neuf mois de travail, ils lancent ces jours-ci, Fidzone, une application de marketing mobile.
L’idée est simple : les utilisateurs voient dans l’application Fidzone les commerces ou les restaurants qui proposent des réductions ou des concours près d’eux. Ils peuvent s’y inscrire lorsqu’ils sont à proximité en un seul clic. Cette action est partagée sur le profil Facebook des utilisateurs, ce qui initie le buzz via les réseaux sociaux. Les utilisateurs sont directement prévenus par l’application en cas de gain et en cas de nouvelle promotion ou de nouveaux concours dans les établissements qu’ils fréquentent.
Dépose automatique du règlement chez un huissier
Pour les responsables des enseignes, Fidzone leur permet de se construire une base de données de clients, via une interface dédiée (les emails ne sont pas partagés) et ils peuvent se faire un peu de publicité à moindre frais. Une campagne via Fidzone coûte environ 20€ pour mille utilisateurs touchés.
Autre bonne idée : toute la partie légale des concours (règlements et dépôts chez un huissier de justice) est gérée par Fidzone. Les concours sont créés via un formulaire en sept points (durée, lots, conditions…), ce qui permet à des très petites entreprises de lancer ces campagnes de promotion très rapidement. Les enseignent peuvent aussi envoyer des informations à ceux qui ont participé à un concours chez eux. Un système d’opt-out (sortie volontaire) permet aux utilisateurs de ne plus recevoir de message de telle ou telle enseigne.
La première version de l’application est prête et disponible (Android, Apple iOS). Jérémy Ielsch et Cédric Kenan disposent déjà de leurs premiers clients (Franky’s Diner, le Vog, Évaé). Ils doivent donc désormais développer leur réseau commercial partout en France et surtout faire connaître leur application. Comme souvent dans ces business models ou le nombre d’utilisateurs est déterminant, la jeune start-up doit rapidement trouver des investisseurs, pour immédiatement acquérir une notoriété critique.
Et là malheureusement, Jérémy Ielsch et Cédric Kenan risquent de se heurter au mur des réalités régionales, où l’investissement en capital risque est beaucoup trop rare. A titre d’exemple, le fonds public Alsace Création est limité à 700 000€ par projet et l’étude du dossier peut prendre des mois. Car les deux fondateurs doivent désormais aller vite, très vite, faute de quoi leur marché sera capté par leurs concurrents, eux aussi en voie de développement. Ainsi la start-up parisienne Fidzup, créée il y a trois ans avec un principe similaire, vend sa technologie sous licence aux enseignes et a levé 300 000€ en juin.
Jusqu’au 31 octobre, Fidzone teste son application avec un concours ouvert à tous les Strasbourgeois, et permettant de gagner une tablette numérique.
Aller plus loin
Sur Fidzone.com : télécharger l’application
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