Le collectif Stop Tafta 67 organise une manifestation samedi 11 octobre à Strasbourg pour dénoncer les négociations en cours des différents traités de libre-échange impliquant l’Union européenne (UE), qu’il s’agisse du Tafta (Transatlantic Free Trade Area – Traité de libre-échange transatlantique aussi appelé TTIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership), du Ceta (entre l’UE et le Canada) ou encore du Tisa (entre une cinquantaine d’États dont ceux de l’UE, les États-Unis, l’Australie ou le Japon).
Opposition aux négocations secrètes, comme au conséquences de ces nouveaux traités
Les organisateurs contestent aussi bien le principe de ces accords « dont l’objectif est de réduire à nouveau les marges de manœuvre démocratiques avec comme mesure phare une justice d’exception pour abattre (ou contourner) les normes sociales, financières, sanitaires, culturelles et environnementales », que l’opacité des négociations actuellement en cours. La Commission européenne et de nombreux pays, dont la France, refusent de publier le mandat de négociations de ces accords, donné par le Parlement européen à la Commission, alors qu’il est visible depuis novembre 2013 sur le site de l’Institut Jacques Delors – Notre Europe ou sur d’autres sites comme www.ttip-leak.eu (en allemand). L’existence du traité Tisa a, par exemple, été révélé par le site, spécialisé dans la fuite d’informations diplomatiques, Wikileaks au mois de juin.
Les défenseurs des ces projets assurent qu’ils veillent au bon déroulement des négociations. Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, avait par exemple exclu les produits culturels des négociations en juin 2013. Le Parlement européen comme ceux des États membres doivent aussi en ratifier la version finale. Lors de son investiture à Strasbourg comme futur président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker s’était montré plus réservé que son prédécesseur sur certaines dispositions du traité, dont il soutient le principe, « mais pas à n’importe quel prix ».
La manifestation se déroulera en présence de Danièle Favari, juriste spécialisée en droit de l’environnement et auteure du livre Europe / Etats-Unis : les enjeux de l’accord de libre-échange – les coulisses du Tafta. Le cortège s’élancera de Parlement Européen à 16h, pour se diriger ensuite vers le centre de Strasbourg. Danièle Favari tiendra une conférence au Foyer de l’Étudiant catholique (FEC) à partir de 18h, où elle exposera « les dangers du TAFTA pour l’indépendance de la justice, la démocratie, l’environnement, la sécurité alimentaire ou encore la santé publique. »
« Si le Tafta passe, la fusion n’aura plus d’importance »
Les manifestants risquent d’avoir de la concurrence pour battre le pavé strasbourgeois puisque le même jour, une manifestation contre la réforme territoriale est programmée. Le collectif met d’ailleurs les deux événements en perspective :
« Alors que se tiendra en même temps le rassemblement des identitaires anti-fusion de l’Alsace, rappelons nous que si le Tafta passe, plus rien n’aura d’importance. Les lois pourront être annulées par un tribunal privé, et ce seront les entreprises qui gouverneront, sans que les citoyens aient leur mot à dire. Le vrai combat pour la démocratie et les libertés fondamentales n’est pas porté par une droite qui votera avec enthousiasme en faveur du Tafta et de ses clones. »
Y Aller
Samedi 11 octobre à 16h. Départ du cortège depuis l’arrêt de tram Parlement Européen (ligne E) et conférence de Danièle Favari au Fec, 17 place Saint-Étienne, à 18h.
Aller plus loin
Sur LeMonde.fr : Comprendre le traité TAFTA en cinq questions (vidéo)
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