Lors de sa visite inaugurale de la Foire européenne de Strasbourg vendredi, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la création d’un parlement de la zone euro et que cette institution ait son siège à Strasbourg.
L’idée fait son chemin depuis que les décisions sur la Grèce sont apparues comme dictées par l’Allemagne. Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, a alors évoqué la nécessité de refonder l’union économique de l’Europe avec un gouvernement et un parlement de la zone euro. L’idée a été reprise par le Président de la République François Hollande en juillet dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche.
Le risque de voir deux Europe cohabiter
Pour autant, on voit mal comment un gouvernement et un parlement pour 19 pays pourraient cohabiter avec la commission européenne des 28 membres et le Parlement européen. Pour l’instant, les questions monétaires des 19 sont réglées au sein de l’Eurogroupe, une instance présidée par présidé par le ministre des Finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, mais sans pouvoir particulier.
Mais qu’importe, pour tous les grands élus alsaciens, c’est l’union sacrée et ils ont écrit à François Hollande pour exprimer leur soutien à ce projet :
« Le rayonnement européen de Strasbourg conforte l’influence de la France au sein de l’Union européenne. (…) Il est donc de notre devoir de nous rassembler et de créer une union sacrée autour de ce projet, qui doit conforter et compléter la vocation de Strasbourg comme siège du Parlement Européen. Nous espérons vivement que ce soutien officiel d’un membre du Gouvernement soit suivi d’effets. Nous souhaitons que vous plaidiez dans les meilleurs délais, auprès de nos partenaires européens, pour la création de cette instance nécessaire à l’avenir de l’Union européenne. »
Aux actes, appellent donc en choeur le maire de Strasbourg, les présidents de collectivités territoriales, les sénateurs du Bas-Rhin et même l’unique eurodéputée alsacienne, Anne Sander.
La lettre des grands élus
Étant donné qu’on a déjà bien du mal à conserver le Parlement des 28 États membres, qui ne fonctionne à Strasbourg qu’une semaine sur quatre, créons en un second et peut-être que Strasbourg aura un parlement complet. De son côté, Daniel Cohn-Bendit propose dans sa chronique sur Europe 1 qu’on utilise ces locaux pour accueillir des réfugiés. On va bien finir par le rentabiliser ce bâtiment.
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