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Le SOS de Casas : l’association d’aide aux demandeurs d’asile a besoin de 80 000€

Mercredi 6 décembre, l’association Casas a publié un communiqué pour appeler aux dons. La structure qui organise des sorties, des cours de français et qui aide juridiquement des demandeurs d’asile indique qu’elle a besoin de 80 000€, d’ici fin janvier 2024, pour continuer de proposer toutes ces activités.

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« SOS pour Casas ! […] nous avons besoin de votre aide en urgence. » Dans un communiqué alarmant envoyé mercredi 6 décembre, l’association d’aide aux demandeurs d’asile explique être « en très grande difficulté au niveau financier ». Alice Chavannes, la présidente de Casas depuis mai 2023, précise que « sur un budget annuel de 300 000€, il manque environ 80 000€ de recettes en 2023 » :

« C’est le système des subventions par projet qui nous met en difficulté, particulièrement cette année. Dans l’idéal, il nous faudrait une subvention de fonctionnement, pour notre activité en général, mais ça n’existe pratiquement plus. Chaque année, c’est du bricolage pour essayer d’arriver à l’équilibre, avec de nombreuses demandes de financement de projets précis et temporaires. Ces derniers mois, nous avons essuyé une quinzaine de refus de subventions par des collectivités, des fondations et des entreprises privées. Heureusement, la Ville de Strasbourg nous aide à hauteur de 135 000€. »

Casas aide les personnes migrantes à constituer leurs dossiers de demande d’asile en France. Elles peuvent se rendre au 2 rue Brulée, au centre-ville de Strasbourg, où se situent les locaux de Casas. L’association, créée au début des années 1980, compte deux juristes à mi-temps, un interprète pour le russe et le géorgien à temps plein, une directrice, une coordinatrice et une chargée de mission dans un lieu d’hébergement octroyé par la Ville, pour un total de 4,5 ETP (équivalents temps pleins) de salariés.

500 personnes suivies tous les ans

En plus, 250 bénévoles donnent de leur temps à cette association créée au début des années 1980 et réalisent, en nombre d’heures, l’équivalent de 19 temps plein. « Notre cœur de métier, c’est l’aide juridique », résume Alice Chavannes. Elle poursuit :

« Les primo-demandeurs d’asile ont un rendez-vous à l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides, NDLR), où ils sont interrogés sur les raisons de leur demande. Souvent, ils sont refusés. C’est là qu’on intervient, en proposant notre aide pour réaliser un recours devant la Cour nationale du droit d’asile. »

En tout, environ 500 personnes de toutes origines (géorgiennes, russes, ivoiriennes, irakiennes, iraniennes, etc…) sont suivies par Casas chaque année. Alice Chavannes relate :

« Souvent, ces personnes ont vécu de graves traumatismes dans leur pays ou pendant leur trajet migratoire : de la torture, des persécutions, elles ont parfois vu des gens mourir autour d’elles, notamment dans la traversée de la Méditerranée. Et à Strasbourg, elles ne savent pas où dormir, on aide surtout des sans-abris. Donc c’est très difficile pour elles de gérer ces démarches administratives délicates sans accompagnement. »

Les bénéficiaires de Casas peuvent aussi suivre des cours de français, recevoir des aides matérielles, participer à des sorties culturelles, ou encore à des ateliers dessin ou beauté. « Ça peut leur faire beaucoup de bien après ce qu’ils ont vécu », assure Alice Chavannes. Avant d’ajouter : « Si on n’arrive pas à avoir 80 000€ fin janvier, on devra renoncer à reconduire l’un des mi-temps et à certaines activités. On espère ne pas en arriver là. »


#Casas

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