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Le bidonville du square du Neuhof démantelé, la situation des migrants traitée au cas par cas

Le campement de fortune installé depuis juillet rue des Canonniers au Neuhof a été évacué ce vendredi 17 août par les services de la Ville de Strasbourg et de l’État. La situation des 37 personnes provenant de Serbie, Bosnie et Macédoine est traitée par l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration). Le square a été nettoyé en fin de matinée.

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Ce vendredi 17 août, les 11 familles du campement de fortune du Neuhof ont été prévenues à 7h30 qu’elles décampaient. À 9h30, les 13 mineurs et 24 majeurs étaient déjà dirigés vers le gymnase le plus proche, le Centre sportif Sud rue des Vanneaux, comme pour démanteler le camp formé en août 2017. Ce lieu n’est qu’un endroit de passage, les familles ont été redirigées vers d’autres structures tout au long de la journée. Aucune personne n’est sensée y dormir.

A midi, les services de nettoyage de la Ville avaient totalement nettoyé le square des Canonniers. (Photo : AC/Rue89 Strasbourg)

Lors d’une conférence de presse organisée en fin de matinée, Yves Seguy, secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin, a expliqué qu’il fallait « mettre un terme à cette situation non-réglementaire » :

« La situation des demandeurs d’asile est en cours de procédure. Ceux qui relèvent de la procédure de Dublin (c’est-à-dire de voir sa demande examinée dans le premier pays où les personnes sont enregistrées, ndlr) seront transférés. Un parcours d’insertion sera enclenché si les personnes obtiennent le statut de réfugié. Tout dépendra de leur capacité à faire valoir leurs droits. »

Le gymnase à droite a accueilli ce vendredi 17 août 2018 les familles afin de les orienter. Entre les camionettes, quelques bagages sont entreposées. (Photo : AC / Rue89 Strasbourg )

À midi, cinq familles constituées de 11 adultes et 4 mineurs avaient déjà été orientées. Seulement quelques familles ont été logées dans la métropole strasbourgeoise. La majorité a vocation à être placées « hors du département ». Marie-Dominique Dreyssé, adjointe (EELV) au maire de Strasbourg, en charge des solidarités, assure que les familles ne seront « pas séparées » malgré les différences de statut et de parcours. Elle explique que l’opération s’est déroulée dans le calme :

« On a été en partenariat avec l’État et les acteurs locaux. Les associations font un travail remarquable et permettent d’amplifier la réponse tout en respectant la dignité des personnes. Le dialogue permanent a permis d’aller assez vite aujourd’hui. »

Un « dialogue » avec un seul interlocuteur ?

La présidente de l’association Strasbourg Action Solidarité, Valérie Suzan, a été plusieurs fois au contact du camps en apportant des vivres. Elle a découvert ce matin l’évolution de la situation dans la presse :

« L’État juge normal de ne pas informer ceux qui se soucient de la problématique des personnes de ce camp… »

L’association a agi plusieurs fois, sans coopération avec les services publics, après avoir été alertée par les membres des collectifs Canonniers et D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, présents sur le terrain depuis juillet où de la nourriture a été distribuée. Ils regrettent de ne pas avoir été prévenus de l’évacuation programmée.

Les deux collectifs s’interrogent sur la destination des familles sont envoyées. Les services de l’État et de la Ville de Strasbourg ne communiquent pas les lieux où les familles sont dirigées car « ces adresses font partie du parcours des familles et ne peuvent pas être communiquées », indique-t-on. À l’échelle de la France, « entre 30% et 35% des demandes sont acceptées, en fonction du pays d’origine », selon Yves Séguy. Mais pour les pays des Balkans uniquement, cette proportion a tendance à diminuer, souvent estimée autour de 80% de refus.

Le square des Canonniers remis en état

En quittant les lieux, certains migrants ont laissé des affaires qu’ils ne pouvaient pas emporter avec eux. Les services de nettoyage de la Ville de Strasbourg ont totalement nettoyé le square des Canonniers. À midi, il ne restait plus que le point d’eau installé il y a deux semaines.

Des affaires ont été abandonnées sur le square, suscitant quelques accros entre les habitants du quartier, souhaitant les récupérer. (Photo AC / Rue 89 Strasbourg)

A 10h30, alors que les familles ont toutes quitté le square, un habitant du quartier a interpellé la Mission Roms. Ce voisin demande à ce que les robinets installés restent en place. Le square ne bénéficie pas de point d’eau pour les enfants qui jouent dans le parc. Interrogée, Marie-Dominique Dreyssée n’y voit pas d’objection de principe.

Vers midi, les quatre robinets d’eau sont la seule marque visible du campement de fortune sur le square des Canonniers. (Photo : AC / Rue89 Strasbourg)

#Rue des canonniers

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