Dans le sport professionnel, les CDI n’existent pas. Les contrats de trois ans relèvent de l’exception en France. Bien sûr, il serait indécent de comparer la précarité des Français, au quotidien du basketteur professionnel. Le plus petit salaire de la SIG cette saison est de 5 000 euros par mois d’après Basket Hebdo.
Recruté à l’été au prix fort, l’ailier-fort serbe Tadja Dragicevic (deuxième salaire de l’équipe) devait être un joueur majeur de la SIG. Malgré les victoires du club, ses performances ont été décevantes. Tellement, que la SIG s’était offerte les services de Mickaël Gelabale, un joueur majeur de l’équipe de France et qui a joué au même poste, lors du mois de décembre. Certes, le Guadeloupéen n’a pas éclaboussé le Rhénus de son talent non plus, de l’aveu même du président Bellon, mais l’idée était quand même de le garder (on en parlait un peu ici), et qu’avec le temps il serait mieux intégré à l’équipe.
Dommage se disait-on
Fin décembre, Tadja était indésirable. Il n’avait même pas joué le dernier match du mois. Mais voilà, quand la SIG lui a demandé de faire ses valises, le Serbe n’a pas voulu, même en l’indemnisant d’une partie du salaire promis. Logique, vu ses performances, sa cote avait baissé. Lui et son agent ont estimé qu’il fallait payer l’ensemble de la somme prévue lors de la signature de contrat. Dans ces conditions, impossible de prolonger Mickaël Gelabale. Surtout qu’au même moment, le Conseil départemental faisait faux bond sur son financement. Dommage se disait-on.
Depuis, Mike Gelabale est passé chez le principal rival, Limoges, champion en titre de ProA. Mais la greffe n’a pas été une franche réussite. Des performances individuelles médiocres, équivalentes à celles du Serbe de la SIG. Le club du Limousin a été éliminé des trois coupes auxquelles il était en lice. Au classement, il a chuté de la première à la troisième place, au détriment de Strasbourg.
La SIG, elle, a remporté la Leaders Cup en février, puis la Coupe de France, avec un shoot important de… Tadja Dragicevic pour clore le troisième quart-temps, lorsque le petit club du Portel revenait dans la partie. Même si Tadja n’a pas été le principal artisan des deux trophées et de la première place au classement du championnat.
En finale face à celui qui devait prendre sa place
Mais lors des demi-finales face au Mans, c’est encore lui qui est sorti de sa boîte, pour peut-être ses deux meilleurs matches sous ses couleurs rouges et blanches. Par deux fois, il marque 21 points. Lors de la deuxième joute, l’équipe balbutiait son basket avant son entrée en jeu. Si Tadja se retrouvait sur le parquet, c’est bien grâce à son contrat signé en début d’année, qu’il n’a pas voulu rompre en décembre, malgré l’insistance des dirigeants.
En finale, il retrouvera Limoges, qui avait séché Strasbourg trois victoires à zéro en 2014, et donc Mickaël Gelabale. L’occasion de savoir si ce contrat, qui a fait les affaires de Tadja à l’hiver, aura définitivement permis à la SIG à gagner le championnat de France au printemps.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : la SIG veut un sponsor pour sa future salle
Sur Rue89 Strasbourg : le blog Streetball89
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