Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

La SIG veut un sponsor pour une nouvelle salle

Un peu à l’étroit au Rhénus Sport, le club de basketball de Strasbourg (SIG) souhaite agrandir son antre ou construire un nouveau stade. Objectif : disposer de 8 000 à 10 000 places, avec une marque qui accolerait son nom et réglerait une partie de la facture.

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Inauguré en 2003, le Rhénus Sport est aujourd’hui trop petit pour les ambitions européennes de la SIG (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

À l’heure où le club professionnel de basket de Strasbourg entame les demies-finales du championnat de France, d’autres enjeux se décident en coulisses. Les dirigeants de la SIG (pour Strasbourg Illkirch-Graffenstaden) veulent une nouvelle salle, plus grande et plus adaptée à l’accueil des sponsors.

Cette saison, déjà cinq matches se sont joués à guichets fermés, soit 6 200 spectateurs, et peut-être plus avec les rencontres des demies finales, voire de la finale. Les bons résultats de ces trois dernières années (deux finales du Championnat, une Coupe de France, une Leaders Cup, deux premières places de la saison régulières) sont la principale raison de cet engouement.

Roland Ries : « c’est le moment de construire un club européen »

Deux pistes sont à l’étude par le président de la SIG, Martial Bellon :

« Nous pouvons soit agrandir le Rhénus Sport actuel, soit construire un nouvelle salle qui serait un espace modulable pour accueillir différents événements. Ce serait une opération à 20 millions d’euros hors taxes. Un sponsor participerait à cet investissement. En échange, il donne son nom ou celui de sa marque à la salle, ce qui lui assure des retombées en réputation. »

À Rouen, la Kinder Arena est ainsi sortie de terre. À Montpellier, la Park & Suites Arena peut accueillir 10 700 personnes pour du sport et plus de 14 000 pour des concerts.

Compte tenu des finances contraintes de la Ville de Strasbourg, la mairie de Strasbourg (qui détient 25,20% du club) accueille favorablement cette initiative d’agrandissement qui évite à la collectivité de payer. Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg :

« Depuis que les comptes ont été redressés, c’est le moment de s’interroger pour la SIG. Il faut profiter des bons résultats pour construire un club européen. »

La Ville de Strasbourg et l’Eurométropole consentiront une petite rallonge budgétaire s’il s’agit de la seule condition à la réalisation du projet. Les dirigeants de la SIG se donnent environ un an pour trouver un partenaire.

Le club serait alors propriétaire de ses nouveaux locaux, mais céderait quelques jours à la municipalité pour accueillir d’autres sports, comme récemment de l’escrime, de la gymnastique, de l’haltérophilie, mais aussi les meetings de François Hollande et de Barack Obama. Compte tenu du budget, la SIG préfère une architecture simple et une salle fonctionnelle plutôt que d’importantes dépenses esthétiques.

Le maire de Strasbourg Roland Ries apporte son soutien dans cette opération au président de la SIG Martial Bellon, à gauche. (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

8 000 à 10 000 places et des loges

Cette nouvelle salle pourrait accueillir entre 8 000 et 10 000 spectateurs. Autre aspect, demandé par les sponsors, des loges pour inviter des clients. Un tel équipement permettrait d’augmenter le budget du club, et donc ses capacités sportives. Aujourd’hui évoluant autour de 6,5 millions d’euros, les dirigeants et le coach Vincent Collet estiment qu’il faudrait à la SIG entre 9 et 10 millions d’euros, pour faire bonne figure dans la principale compétition européenne, l’Euroligue.

Lors de notre article du mois d’août 2014 sur l’incapacité du Rhénus à héberger des compétitions internationales, la piste du Zénith était alors envisagée. Le « match test » un temps évoqué n’aura jamais lieu. Les études ont montré qu’il était difficile de modifier cet espace conçu pour les concerts.

L’Euroligue en ligne de mire

Cet agrandissement vient à un moment où les grands clubs européens doivent investir dans leurs infrastructures. L’Euroligue souhaite mettre en place une ligue fermée à l’horizon 2017, où les participants seraient invités d’office, sans considération pour leurs résultats sur les terrains. Le club lyonnais de l’ASVEL qui appartient à un certain… Tony Parker, aimerait être convié au titre de son gros budget (7 millions d’euros en 2014/2015 premier budget de France).

L’une des normes européenne est une salle de 10 000 places. Avec une antre d’environ 9 000 places, une dérogation à ce statut serait envisageable, à l’heure où tous les projets d’Arena, souvent coûteux, capotent en France. Avec cette prospection, la SIG veut montrer qu’elle est « tout aussi légitime », dixit le président Martial Bellon, que son concurrent lyonnais.

Pour la saison 2015/2016, le seul moyen de s’assurer une qualification pour l’Euroligue sans dépendre des considérations marketing et financières est de remporter le championnat de France sur le parquet. La SIG a échoué en finale ces deux dernières années.

Aller plus loin

Sur Rue89 Strasbourg : Basket : la France toujours à Strasbourg en prépa, mais jamais quand ça compte
Sur L’Equipe.fr : L’impossible Arena française
(accès payant)


#Arena SIG

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