Beau tremplin pour Téklémek, le groupe de blues-rock touareg le plus célèbre de Strasbourg. Les trois musiciens, Mossa Ag Ahataya au chant et aux guitares, Anthony Blondel à la basse et Victor Binot à la batterie assureront la première partie de Delgres à la Laiterie, un autre groupe de blues-rock aux accents ethniques, mercredi 6 mars. Mais pour qui se déplaceront les Strasbourgeois et qui sera en bonus, c’est encore en débat. Belle soirée de guitares chaudes et de rythmes profonds en perspective.
Depuis la fin du Cirque Plume, les amateurs de cirque contemporain errent d’une compagnie à l’autre sous la comète filante du Cirque du Soleil. Mais il existe d’autres collectifs venus du Québec qui mêlent art du cirque, théâtre et musique, avec un art éprouvé de la mise en scène et de la narration. Le Point d’Eau reçoit l’une d’elles, le Cirque Eloize, vendredi 8 et samedi 9 mars. La compagnie existe depuis 30 ans, et affiche 6 000 représentations au compteur. Un beau rendez-vous pour les amateurs, et de quoi tenir en attendant le retour du festival Pisteurs d’Étoiles d’Obernai en 2025…
Du 11 au 28 mars, le théâtre du Maillon héberge l’un de ses « temps fort ». Appelé « Langues Vivantes – (D)Écrire le monde » , il se compose de 16 rendez-vous, allant de petites rencontres aux grands spectacles, autour de la notion du langage comme le détaille la directrice du Maillon dans son édito :
« Pratiquer un langage, qu’il soit imagé ou sonore, pictural ou gestuel, c’est en constater les impasses, en élargir les codes, en explorer les possibilités. Quel enjeu alors que de savoir s’en emparer ! Mais qu’est-ce qui fait langage aujourd’hui ? Sommes-nous démiurges, à travers la langue et nos moyens de communication ? Ou est-ce qu’écrire (décrire ou dire) signifie tenter de saisir une réalité qui nous échappe ? »
Barbara Engelhardt
Parmi les rendez-vous proposés, il y a par exemple « Ki Lira Le Texte ? » ou KiLLT, une pièce de théâtre participative, accessible aux enfants dès 11 ans, interrogeant le rapport à l’écrit.
Pôle Sud a coproduit le dernier épisode de la trilogie sur le corps et la violence du chorégraphe parisien Youness Aboulakoul. Ayta est porté par six interprètes femmes, qui tentent de « résister au pli par la verticalité. Un groupe en marche, qui avance, tombe, se soulève, se plie, se déplie et se replie, mais finit par retrouver une verticalité portant la trace de toutes ces luttes acharnées. » Tous ceux qui ont le sentiment d’arracher chaque pas en avant face à des vents contraires se reconnaîtront dans ce spectacle. Et espérons le, trouveront la force de continuer.
Le cinéma Star, l’église de Kolbsheim et le Molodoï accueillent l’édition strasbourgeoise du Festival du Film Vert, une sélection de 60 films documentaires ou de fiction autour des questions environnementales. L’initiative est portée par une association suisse soutenue par une série de partenaires (suisses aussi pour la plupart). Le cinéma Star a choisi trois films :
- Soeurs de combat, un documentaire de 2022 avec Cécile de France sur le combat de deux militantes contre une opération de déforestation en Californie dans les années 90. Séance le 19 mars à 20h suivie d’un débat sur « l’éco-féminisme avec deux militantes de générations différentes ».
- Tu nourriras le monde, un documentaire de 2023 au cours duquel deux agronomes se rendent en Champagne pour discuter avec les agriculteurs des freins à la transition écologique. Séance le 2 avril à 20h suivie d’un débat avec des agriculteurs locaux.
- Sabotage, fiction de 2023 où des militants s’attaquent à un pipeline aux États-Unis. Séance le 9 avril à 20h suivie d’un débat avec des militants écologistes strasbourgeois.
Quant au Molodoï, un film est projeté dimanche 17 mars à 14h45 : Gardiens de la forêt : le temps des solutions. Dans ce documentaire de 2023, un chef papou parcourt la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour évoquer les efforts de protection des forêts primaires. Séance à prix libre, suivie d’un débat. Le samedi 6 avril, l’église de Kolbsheim organise une soirée à partir de 18h30 avec plusieurs courts-métrages et le film Ruptures, mettant en scène des témoignages d’étudiants de grandes écoles qui renoncent à participer au système capitaliste.
La nouvelle directrice du théâtre TJP, Kaori Ito, reprend la tradition des Giboulées, un festival de marionnettes qui a connu des fortunes diverses à Strasbourg. Cinq spectacles sont programmés du 21 au 24 mars dans le cadre de « micro giboulées » autour de la notion d’animisme et des robots à Strasbourg, Schiltigheim et Oberhausbergen. Kaori Ito elle-même présente son spectacle Robot, amour éternel, une chorégraphie seule en scène inspirée par sa vie déracinée, presque mécanique, le jeudi 21, vendredi 22 et samedi 23 mars.
Jazzdor a décroché le passage du saxophoniste Hugues Mayot, avec son quintet L’Arbre Rouge. Une date que les amateurs de jazz peuvent se noter, pour ses compositions à la fois subtiles, douces, envolées par moments, interprétées par cinq musiciens de grand talent : Sophie Bernado au basson, Joachim Florent à la contrebasse puis plus récemment Clément Janinet au violon et Bruno Ducret au violoncelle. Le résultat est un jazz très académique, presque réconfortant, touchant aux univers de la musique traditionnelle, dans une sorte d’évocation ethnique imaginaire.
L’Espace Django a encore décroché une belle date jeudi 28 mars avec Vieux Farka Touré – qui n’est pas si vieux puisqu’il est né en 1981 au Mali. Étant le fils d’Ali Farka Touré, il a plus d’années de guitare à son compteur que nombre de guitaristes, d’où peut-être sa capacité à emmener son public en lévitation, à l’aide de quelques notes claires immédiatement reconnaissables. Une musique très inspirée par la tradition des griots d’Afrique de l’Ouest, déjà bien explorée par son père, et reproduite à partir d’une guitare électrique au son très légèrement enveloppé. Vieux Farka Touré, c’est aussi la voix vibrante d’un temps où le Mali n’était pas en guerre civile, où les conflits entre musulmans et Touaregs n’étaient pas fréquents. La mélancolie de cette époque pas si lointaine est présente dans chaque morceau.
Hanatsu Miroir organise un « minifest » à la Fabrique de théâtre vendredi 29 et samedi 30 mars. Expressions d’elles, c’est son nom, vise « à promouvoir l’égalité de genre dans la société à travers des formes diverses d’expressions ». Plus concrètement, une série de spectacles, rencontres et projections sont prévus. Notons par exemple les vidéos sélectionnées par Bissai Media sur les problématiques rencontrées par les femmes migrantes, vendredi 29 mars à 20h et samedi 30 mars à 18h30, ou la représentation de Voix de voyageuses, un spectacle conçu par Ayako Okubo, Émilie Škrijelj et Zoe Heselton. Cette dernière artiste donne également rendez-vous pour une série de poèmes scandés la veille à 21h45.
À noter également dans les agendas, les release parties (célébrations de sorties) des Strasbourgeois Tioklu, samedi 30 mars au Molodoï et Dandy Beatnick, mardi 2 avril au Fossé des Treize. Ces deux dates seront présentées en détail dans des articles ultérieurs.
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