Une quinzaine de policiers ont procédé à des contrôles d’identité ce mercredi à la station de tram Port-du-Rhin, à proximité de Kehl. Ils cherchaient à dissuader des jeunes Français de se rendre dans les piscines de Kehl.
Fin juin, des bagarres ont éclaté entre des bandes strasbourgeoises rivales. La police allemande est intervenue deux fois le 30 juin, d’abord à la piscine d’Auenheim, puis à la piscine en plein air au sud de Kehl. Violences répétées, incivilités, bagarres entre bandes…
Le maire de Kehl, Toni Vetrano, se retrouve avec une délinquance de métropole alors qu’il est équipé en policiers comme une ville rurale de 37 000 habitants. Il a donc demandé le soutien des autorités françaises et du Land, le Bade-Wurtemberg.
Mais la coopération franco-allemande en matière de sécurité publique trouve vite ses limites. Pas question d’envoyer des policiers français dans les piscines de Kehl : les limites étatiques s’imposent aux policiers. Il n’y a qu’un seul contre-exemple : le commissariat franco-allemand d’Europa-Park.
Kehl suit les règlements des piscines Strasbourgeoises
Trois adolescents en survêtements, baskets et gros sac de sport sont contrôlés à leur arrivé à la station de tram. Ils sont au fait des incidents des dernières semaines mais pas des nouvelles restrictions appliquées à Kehl :
« On ne va pas à Strasbourg, c’est mort, c’est toujours blindé. À Kehl, c’est ouvert, on peut bronzer et fumer la chicha. »
Mais la chicha est désormais interdite. Les piscines de Kehl ont harmonisé leur règlement avec celles de Strasbourg, moins permissives. Exit la chicha, les cigarettes pour les mineurs, le port des maillots de bain est maintenant obligatoire. Des panneaux seront installés pour indiquer le nombre de baigneurs. À Strasbourg, la population des piscines est limitée.
Une coopération renforcée
Le 10 juillet, la préfecture du Bas-Rhin, le maire et les autorités de police de Kehl se sont réunis et résultat : quelques mesures de prévention comme ces contrôles d’identités, et le parquet français sera saisi pour tout ressortissant interpellé par la police allemande.
Ces opérations de contrôle se poursuivront selon les recommandations allemandes. Pour le commissaire Éric Bolli, en charge de l’opération, ces mesures dépendent d’une communication fluide entre les autorités des deux pays :
« En fonction des informations, nous allons organiser des contrôles d’identité de la population qui se rend en Allemagne sur réquisition du procureur de la République, à titre préventif. Le but, c’est que nos voisins allemands nous communiquent les dates où ils pensent qu’il y aura un afflux massif de population française. Ils nous ont communiqué la date d’aujourd’hui. »
Le sous-préfet Dominique Schuffenecker explique que les contrôles se feront de manière aléatoire :
« En principe tout le monde est susceptible d’être contrôlé mais c’est le flair policier qui fait qu’ils peuvent repérer les personnes susceptibles de troubler l’ordre public. On cible les gens qui pourraient se rendre à la piscine de Kehl : des personnes les gens avec des sacs de sport ou des tenues de sport par exemple. »
Pas de brigade franco-allemande à l’ordre du jour
Dominique Schuffenecker écarte l’idée d’une brigade franco-allemande, comme il en existe dans les trains en Alsace par exemple :
« On n’en est pas à envisager des brigades franco-allemandes. Les autorités allemandes l’ont bien compris. La police est très sollicitée à Strasbourg. Elle est d’abord là pour assurer la sécurité publique dans l’agglomération strasbourgeoise jusqu’à Haguenau et Sélestat. L’important, c’est qu’on travaille bien ensemble et qu’on soit efficace. »
Ce mercredi, parmi la centaine de personnes contrôlée sur huit rames de tram, aucune infraction n’a été constatée.
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