Quatre concerts au Club, quatre autres dans la grande salle. Voilà une soirée à huit entrées à la Laiterie à Strasbourg pour mettre à jour sa connaissance de l’univers musical alsacien du moment (et quelque peu lorrain, également) dans une veine pop, rock, folk et électro. Et pour ne rien rater, il faudra venir tôt, dès le premier concert.
20h30 au Club : The Loomings
Leur premier album a vu le jour en septembre 2015. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Everyday Mythology symbolise l’objet musical non identifié dans toute sa splendeur. Keywords, le morceau d’ouverture, nous fait pénétrer dans un univers totalement barré, entre furie percussive rock exprimée à la batterie, harmonies vocales, sonorités jazzy et saillies hip hop inattendues.
BLACK pose une ambiance angoissante doublée de fragrances dérivées d’un improbable opéra rock. C’est sans compter les huit minutes savamment débridées et extrêmement jouissives de l’idoine The Things that change ou la rencontre avec Lockjaw (A Mutant Dog) agrémentée d’un sample vocal de Led Zeppelin… On comprend alors mieux le lien que ce sextette strasbourgeois tisse entre ses diverses influences, de Zappa à Soft Machine en passant par Henry Cow (puis Art Bears), Prince, Steely Dan et les Beatles (lorsqu’ils n’étaient plus des gendres idéaux!).
Fermez les yeux et laissez vous porter durant environ une heure, Everyday Mythology est en écoute ci-dessous :
21h30 au Club : The Yokel
Joie de vivre entre potes bourlingueurs qui remercient la vie des cadeaux qu’elle leur fait. The Yokel, c’est ça, une bande d’amis unis aux joies simples, et la musique en est une. L’une des principales, même, porteuse de projets de surcroît pour ce trio messin qui érige folk enthousiaste et pop ensoleillée en mode de vie.
Déjà auteur de deux EP’s (The Yokel’s Puke en 2011 et Brain Dead Storming en 2012), sélectionné en ce début d’année pour la finale régionale Lorraine / Luxembourg des Inouïs du Printemps de Bourges et aussi retenu parmi les candidats du prix Ricard Live Music 2016, The Yokel prépare actuellement un premier album long dans un esprit mariant Dylan, Sufjan Stevens et Edward Sharpe & The Magnetic Zeros. Les sessions d’enregistrement viennent de débuter. Voici un extrait de l’univers de The Yokel, présent sur son second mini-album :
22h dans la Grande Salle : Pauwels
Un côté sombre et sépulcral, une plongée dans les entrailles d’une terre en ébullition. Voici Pauwels, un combo qui fait du bien via la débauche de décibels oscillant entre post-rock, noise et stoner. De l’instru qui déboite et qui se décline en trois albums : un premier, éponyme, en 2013, un deuxième (Elina) en janvier 2015 et le troisième, Kobal, en trois titres publiés au mois de décembre dernier. Et en live, voici ce que donne Pauwels :
23h30 au Club : The Silent Ones
Vous aimez les atmosphères en clair-obscur doublées d’ambiances cinématographiques dans lesquelles errent des fantômes et des créatures mystérieuses ? The Silent Ones est fait pour vous. Ce duo strasbourgeois, auteur en 2013 d’un EP vivifiant (The Lake) puis d’une seconde production fin 2015 (The Magical Party, sur l’excellent et exigeant label électro Kompakt), réunit le producteur-ingénieur du son Fred Traverso (déjà remarqué au sein des Kings Love Jacks) aux synthés, aux effets et à la programmation, et Aalik, chanteur-guitariste-bassiste-claviériste longtemps impliqué dans le collectif Soulfight.
Orfèvre d’une musique empreinte d’une électro faite d’effets de réverb’ et d’auto-tune à la tonalité métallique, The Silent Ones pose un monde ouvert à l’imaginaire.
Minuit dans la Grande salle : The One Armed Man
Pour clore cette première soirée Scènes d’Ici 2016, The One Armed Man présentera notamment ses nouveaux morceaux, extraits du futur disque, Paper Bird, à paraître le 26 février prochain. Après Black Hills, publié en 2014, et un premier EP éponyme en 2013, les Strasbourgeois reviennent avec dix titres puissants constituant la colonne vertébrale d’un concept album à l’atmosphère sombre et dramatique teintée d’une force de (sur)vie qui doit contrebalancer une terrible tragédie.
Illustration avec ce premier extrait de Paper Bird, Love is a Lonely Road :
Blues, stoner, rock : recette savoureuse pour un cocktail toujours aussi addictif et explosif ! The One Armed Man réussit une nouvelle fois son coup et Paper Bird muscle encore un peu plus le CV et la discographie d’un groupe aux sonorités indociles dont on se délecte avec toujours autant de plaisir.
Egalement sur scène…
Trois autres formations complètent la programmation de ce samedi 30 janvier. Rue89 Strasbourg vous avait déjà présenté ces groupes : Amoure (à 22h30 au Club) ainsi que Backyard Folk Club (à 21h dans la Grande Salle). A Second of June jouera aussi sur la scène de la Grande salle à 23h, fort de son nouvel album, Pastel Palace, sorti en novembre dernier.
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