Samedi 30 mars, un nouveau théâtre a ouvert ses portes : la Scène de Strasbourg. Situé au 1 rue la Fayette, dans la plaine des Bouchers à la Meinau, l’établissement veut vendre du rire. Pour ses premières semaines, l’antenne du groupe Happy Comédie propose la comédie Le club des divorcées. Ce blockbuster d’Alil Vardar tourne depuis 2004 : « On lui doit tout », affirme Musah Recepovic, directeur du lieu et neveu des metteurs en scène Alil et Hazis Vardar. Depuis 2012, ces derniers se sont imposés dans le monde du théâtre privé parisien. Ils cherchent maintenant à s’implanter dans d’autres grandes villes françaises, dont la capitale alsacienne.
« C’est plus facile de vendre du rire »
L’établissement vient occuper un créneau libre à Strasbourg : celui du théâtre comique et privé. Sans subvention publique, le lieu doit fonctionner grâce à ses recettes uniquement. La densité de la population parisienne facilite ce modèle économique. Ouvrir un théâtre de près de 500 places à Strasbourg, notamment dans un quartier excentré, est un pari. Mais Musah Recepovic est confiant :
« L’art doit participer au changement des mentalités. La culture change les gens et va changer ce quartier. Je suis optimiste car c’est plus facile de vendre du rire aujourd’hui que de filtrer à l’entrée et laisser des gens à la porte. Nous essayons d’être dans la légèreté. Parfois, on nous le reproche car c’est populaire et aujourd’hui ce mot est devenu un peu péjoratif. Mais nous sommes populaires dans notre façon de faire, sans prétention. »
3€ la place la moins chère
Cette volonté de démocratiser le théâtre passe également par une politique de tarifications. Pour l’instant, les billets (répartis en trois catégories) se vendent à partir de 20 euros. Mais le directeur entend baisser progressivement le prix d’entrée à 14€. La jauge conséquente de la salle pourra permettre au théâtre de se maintenir économiquement tout en pratiquant des prix abordables. La Scène a déjà entamé des discussions avec l’association Tôt ou T’art, afin de permettre à des personnes en difficulté sociale de bénéficier de tarifs à 3€ (comme à l’Espace K).
L’endroit devait d’abord s’appeler « Comédie de Strasbourg » puis les acteurs du projet ont préféré le terme « scène », plus large. Car le lieu ne se limitera pas à son genre de prédilection. L’établissement proposera différentes formes de spectacle : théâtre contemporain varié, opéra, concert, danse, etc.
La salle de représentation, le hall d’accueil et les extérieurs ont été finalisés. Mais beaucoup de travaux sont encore nécessaires. Les loges et le foyer des artistes au sous-sol sont en chantier, tout comme le bar du théâtre, ainsi qu’une grande salle dédiée aux expositions. Pour l’heure, la Scène de Strasbourg se limite à des représentations durant les week-ends, afin de se roder. Elle commencera à tourner à plein régime en septembre avec le début de la saison 2019-2020.
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