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Sans papiers, 150 personnes marchent de Strasbourg à Bruxelles

Dimanche 18 mai, 150 migrants et militants se réuniront à Strasbourg. Puis, pendant trois jours, des animations et des actions auront lieu à Strasbourg pour alerter sur le sort des migrants dans l’Union Européenne. Le groupe prendra ensuite la route du 20 mai au 10 juin pour rejoindre le parlement de Bruxelles. Voici le détail de ces manifestations.

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La marche pour la liberté partira de Strasbourg le 20 mai pour rejoindre Bruxelles le 10 juin. (doc remis/ATMF/cc)

Le dimanche 18 mai, à 10h30, la gare de Kehl accueillera environ 150 migrants pour la marche européenne de Strasbourg à Bruxelles. Elle permettra de joindre les deux parlements européens, deux instances symboliques pour la politique migratoire européenne. Cette action a pour objectif de dénoncer les conditions d’accueil, de détention et de régularisation des migrants européens. La marche pour la liberté avait déjà été organisée dans le sens inverse en 2012. Mais, pour un de ses organisateurs, le collectif n’a pas été entendu :

« Il n’y a pas eu de suite favorable à nos revendications. La politique migratoire est même de plus en plus dure. Il y a deux jours à peine, un bateau transportant 400 migrants a chaviré au large de l’île italienne Lampedusa. Le bilan est de 14 morts pour le moment. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à de tels incidents. »

A 13h, les marcheurs passeront le pont de l’Europe pour rejoindre la place Hans Jean Harp. Des prises de paroles se succéderont pour revendiquer la liberté de circulation et d’installation des migrants en Europe. Le collectif souhaite également l’abolition du règlement Dublin II. Ce dernier permet le renvoi d’un demandeur d’asile vers le premier pays européen où il est entré. Mais, le collectif pointe l’accueil catastrophique réservé aux migrants dans les pays frontaliers. Certains États européens ont même suspendu le renvoi des enfants non accompagnés vers la Grèce.

Un concert aura ensuite lieu de 16h30 à 20h, puis « Les monologues de l’asile », une pièce de théâtre sera interprétée au Cinéma Odyssée, à 20h15.

Amir, réfugié depuis 1 an : « Nous nous battons pour être libres »

Amir, iranien d’origine, est réfugié depuis environ un an en Allemagne, à Kehl. Il participera à la marche européenne le 20 mai pour se faire entendre :

« La politique migratoire est de pire en pire. Je suis contre les frontières, tout à chacun devrait pouvoir choisir le pays où il souhaite vivre. Mais, lorsque l’on est sans-papiers, on ne peut rien avoir. C’est une insécurité constante, on est ballotté d’un endroit à un autre. Je marcherai aux côtés d’autres migrants parce qu’un jour, j’espère obtenir une régularisation de mon statut. »

Pour le collectif qui organise la marche, le sort des réfugiés est contraire à l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Celui-ci stipule : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Une banderole avec les noms de 17 306 blessés ou tués dans les eaux méditerranéennes sera étendue, le lundi 19 mai, place Kléber.

Une marche pour vaincre la peur de l’invasion

En solidarité avec les sans-papiers, tous les marcheurs seront sans passeport. Il prendront le départ à Kehl le mardi 20 mai à 13h. Une longue marche à travers l’Alsace et le Luxembourg pour rejoindre Bruxelles et le Conseil Européen qui se tiendra le 26 et le 27 juin à Bruxelles. Une fois arrivés, les migrants et leurs soutiens comptent bien se faire entendre, comme l’explique une des participantes à la marche :

« Nous voulons participer au Conseil Européen. Il réunit tous les chefs d’États et ce sont eux qui décident de la politique migratoire. Nous ne sommes bien évidemment pas invités mais nous nous sentons parfaitement légitimes pour parler de cette question. »

Pour Faouazi Ahmed, président de l’Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF), cette marche est aussi l’occasion d’expliquer que l’ouverture des frontières n’entraînera pas une immigration massive :

« Certains partis politiques jouent sur cette peur de l’invasion. Mais, il faut le dire et le répéter, les migrants ne quittent pas leur pays de gaieté de coeur. C’est dur de laisser sa maison, ses voisins et même sa famille derrière soi. Avant l’adhésion de la Roumanie à l’Union Européenne, la même question s’était posée. Et pourtant, nous n’avons pas eu de problème. Mais, si nous voulions vraiment nous pencher sur la question de l’immigration, c’est sur la fracture entre les pays du Nord et du Sud que nous devrions nous questionner. Les gens immigrent pour des raisons économiques, quand leur seul choix est de partir pour trouver un emploi. »

Y Aller

Arrivée des migrants à la gare de Kehl le dimanche 18 mai, à 10h30. Départ pour la place de Hans Jean Harp à 13h. De 16h30 à 20h, un concert, puis « Les monologues de l’asile » au cinéma Odyssée, 3 rue des francs bourgeois. Entrée gratuite. Départ de la marche à 13h de Kehl le mardi 20 mai. Elle durera jusqu’au 10 juin, jour de l’arrivée à Bruxelles.


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