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Rythmes scolaires : Strasbourg revient aux 4 jours dans (presque) toutes ses écoles

Après avoir proposé une semaine de 4,5 jours réaménagée, la municipalité se range à l’avis de la majorité exprimée dans les écoles élémentaires qui souhaitent un retour de la semaine de 4 jours dans les établissements de Strasbourg.

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« Votez pour notre solution de 8 demi-journées de classe, mais réparties sur 5 matinées (dont le mercredi, le détail ici) et 3 après-midis ou restons au statu-quo de 9 demi-journées (fin des cours à 15h45). » C’était le deal proposé par la Ville de Strasbourg à ses 112 écoles pour la rentrée 2019. Mais finalement, les élus se rangent à l’avis des professeurs, favorables à la semaine de 4 journées complètes, avec une pause le mercredi.

Les 4 jours s’imposent en conseils d’école

Sous l’impulsion de syndicats d’enseignants, la grande majorité des conseils d’école, qui réunissent les enseignants et parents avec une poignée d’élus, ont mis un autre scénario au vote dans leur ordre du jour. Celui d’un retour à la semaine de 4 jours répartis comme partout dans l’Eurométropole et presque partout dans le Bas-Rhin.

Et sans surprise, c’est un plébiscite. Selon le décompte du syndicat majoritaire parmi les enseignants du primaire, le Snuipp (FSU), 86% des conseils d’écoles ont voté pour cette organisation qui permet de libérer toute la journée du mercredi. Les enseignants sont majoritaires dans ces instances obligatoires dans tous les établissements. « La municipalité pensait qu’il suffisait de donner une demi-journée aux professeurs, mais pour ceux qui viennent de loin, parfois 30 kilomètres, il faut toujours se déplacer 5 fois par semaine, seulement pour une demi-journée par deux fois », analysait François Schill, secrétaire départemental adjoint du Snuipp, quelques jours avant cette décision.

À ce rapport de force incarné par la grève très suivie début janvier, s’est ajouté un collectif de parents, qui estimait que la consultation de la Ville était « orientée » et même que les « données brutes » du questionnaire plaidaient en fait pour un retour aux 4 jours par semaine.

Combien de jours de classe dans les écoles de Strasbourg à la rentrée 2019 ? (photo Pascal Bastien)

La municipalité revient sur son choix

Face à ce soulèvement, la municipalité qui avait basée toute son argumentation sur « l’intérêt de l’enfant » s’est finalement rangée à l’avis des conseils d’école. Toutes les écoles qui se sont prononcées contre la semaine de 4,5 jours reviendront aux 4 jours dès la rentrée prochaine. La dizaine d’établissements (qui doivent encore voter) ou qui se sont prononcés « pour » pourra mettre en œuvre la solution à 4,5 jours proposée par le maire.

« Je suis pragmatique, il faut savoir reconnaître les difficultés exprimées », estime Roland Ries (PS) pour justifier son revirement. « Les textes réglementaires (des conseils d’école ndlr) accordent plus de place aux enseignants qu’aux parents, ce qui n’est pas vraiment équitable. Nous avions besoin de leur approbation et nous n’avons pas su les convaincre, » ajoute son adjointe à l’Éducation, Françoise Buffet (divers gauche).

Un débat subsiste. Les 4 journées dureront-elles 6 heures (8h30-12h et 14h-16h30) ou 5h45 (fin de journée à 15h45). Les conseils d’école devront à nouveau voter sur ce point en mars. Limiter la journée à 15h45 revient à rogner 6,5 jours sur les vacances « intermédiaires » et non sur la dernière semaine d’août des grandes vacances comme annoncé initialement. Soit 37 semaines de classe et non 36, une solution qui ressemblerait davantage à celle en place à Illkirch-Graffenstaden.

Les activités périscolaires divisées par deux

Ce choix va faire perdre environ 1,2 million d’euros de dotation de l’État pour le financement des activités périscolaires gratuites, proposées un jour par semaine pendant 1h30. La municipalité va revenir à la situation d’avant 2014 à savoir les dispenser dans les écoles du Réseau d’Éducation prioritaire (Rep et Rep+, les ex-Zep) et celles des quartiers prioritaires de la Ville (QPV), c’est-à-dire les limiter à un enfant sur deux.

La décision finale revient à l’Inspection académique. Cette réforme majeure du quinquennat de François Hollande en matière d’Éducation disparaît quasiment du pays, même dans « l’îlot rose » strasbourgeois.


#écoles

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