L’entreprise RSI Video Technologies est née il y a dix-neuf ans à Strasbourg. Elle conçoit des systèmes d’alarmes et les vend à des télésurveilleurs et des particuliers du monde entier. Rachetée en 2016 par le groupe américain Resideo (anciennement Honeywell), celui-ci envisage de supprimer 31 postes dans le bureau d’études de Strasbourg qui compte 71 employés.
Par le biais d’un plan de restructuration, Resideo souhaite « simplifier l’organisation de ses différents services, » selon François Griset, représentant du personnel strasbourgeois.
L’équipe technique de Strasbourg craint de disparaître car la conception pourrait être regroupée dans des bureaux d’études existants en Chine ou en Inde par exemple. Toujours selon François Griset, cette restructuration s’inscrit dans un plan du groupe « pour atteindre en 2023 un chiffre d’affaires de 5,9 à 6,2 milliards de dollars » contre 4,8 milliards en 2018.
Au plus vite et avec le minimum légal
Les employés auraient réclamé à ce que ce plan de licenciement soit gelé pendant la durée des vacances d’été mais la demande a été rejetée par la direction qui a « assuré que tout va bien se passer, » selon François Griset :
« La direction veut faire au plus vite et faire le strict minimum. Par exemple, elle s’est bien gardée de nous dire qu’il fallait faire appel à des experts avant la réunion du 1er juillet lors de laquelle l’annonce du plan a été officialisée. »
L’étude du plan de licenciement devrait durer deux mois maximum. Si le plan est validé, 31 employés seront licenciés.
D’une PME alsacienne à un groupe mondial
D’après François Griset, « tout le monde a été surpris par la violence de l’action » :
« Jusqu’en 2016, RSI était une entreprise familiale, la meilleure que beaucoup d’entre nous n’ont jamais connu. Tout se passait très bien, on avait de bonnes conditions de travail. On n’avait encore jamais eu à faire face à ce genre de situation. »
RSI Video Technologies a été rachetée par la multinationale américaine Resideo en 2016. L’entreprise comptait alors une centaine d’employés. Pour François Griset, c’est à cet instant que « la direction a commencé à prendre des décisions étonnantes » et que « certains produits proposés par l’entreprise ont commencé à ne plus vraiment correspondre aux besoins des clients ».
De nombreux employés (plus de 30 en 3 ans) ont alors progressivement quitté l’entreprise et n’ont jamais été remplacés. Malgré cela, le chiffre d’affaires de RSI a continué de croître de 40% entre 2016 et 2018, passant de 43,8 millions d’euros à 67,4 millions.
Vers une fermeture totale du site de Strasbourg
Aujourd’hui, le personnel de RSI craint que le plan mène à une fermeture totale du site de Strasbourg. Pour François Griset, les conséquences de la restructuration vont être importantes : « on risque de perdre nos clients, et donc nos commerciaux d’ici deux ans, il ne restera sûrement plus que le service comptabilité à Strasbourg. »
La direction de Résideo n’était pas disponible pour répondre à nos questions au moment de la rédaction de cet article.
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