Le maire de Strasbourg, Roland Ries, s’écarte encore un peu plus du Parti socialiste. Une semaine après ne pas s’être déplacé pour choisir la tête de liste socialiste aux élections municipales à Strasbourg, il fait partie des premiers signataires, presque tous issus du PS également, d’une tribune publiée dans le Journal du dimanche appelant à la création d’un « pôle de gauche » au sein de la majorité présidentielle.
Dans ce texte, ces 76 élus ou ex-élus réaffirment leur soutien au président de la République, Emmanuel Macron, qu’ils voient comme un successeur de François Hollande :
« Son programme présidentiel s’inscrit pour une grande part dans la continuité des réformes de la précédente mandature (…). Malgré de regrettables maladresses, le cap est le bon et la France est gouvernée. »
Ce qui inquiète ces élus, c’est la montée des populismes et la perte des repères démocratiques :
« Face à ces défis, de profondes fractures sociales, territoriales et culturelles menacent la cohésion nationale et les fondements de nos démocraties. Le pacte républicain est fragilisé. La réduction des inégalités et la laïcité doivent rester au cœur de nos valeurs et de notre exigence républicaine. »
Le salut dans l’Europe
En tant que sociaux-démocrates, ils se sentent plus proches de la droite gouvernementale que de la gauche protestataire, écrivent-ils, en « dérive illibérale. » Leur projet est de créer un « pôle de gauche indépendant de LREM au sein de la majorité, autour de ministres tels que Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, et de régénérer notre démocratie par la mobilisation des territoires et la participation citoyenne. »
Les 76 signataires mettent tous leurs espoirs dans la construction européenne, « seul projet nous permettant de faire face à la mondialisation et aux bouleversements géopolitiques, » qui doit « dépasser le marché intérieur et prendre en compte le besoin de protection sociale, économique, écologique, identitaire et militaire de ses peuples. »
Dans la continuité de la proximité entre Roland Ries et Emmanuel Macron
Ce pas supplémentaire vers LREM est dans la continuité des prises de positions de Roland Ries. À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, il avait déjà appelé à voter Emmanuel Macron. Puis, il a quitté le groupe socialiste de son conseil municipal pour se placer « au-dessus de la mêlée » et des 4 fractions de sa majorité (PS, LREM, EELV et Génération.s). Contrairement à son parti, il ne s’est jamais considéré comme un opposant à Emmanuel Macron, même s’il a parfois critiqué l’une ou l’autre mesure.
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