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Roland Ries : « l’Odyssée n’est pas une salle comme les autres »

Malgré une stagnation, le cinéma de l’Odyssée va tout de même être confié à la même équipe, en place depuis bientôt 25 ans. Le maire de Strasbourg Roland Ries estime que les débats doivent rester internes au conseil municipal, tandis que son adjointe Christel Kohler avance que le bilan des RCA est tout de même satisfaisant.

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Ce n’est pas une surprise, la municipalité n’a guère apprécié que l’association battue d’un cheveu dans l’attribution de la gestion du cinéma Odyssée s’exprime sur la manière dont s’est passé son jury et fasse connaître son projet. Lors d’un point presse consacré au prochain conseil municipal, le maire de Strasbourg Roland Ries (PS) a abordé le sujet « sans trop vouloir en dire avant le débat de lundi » :

« L’idée que l’on puisse essayer d’influer sur la décision, elle me heurte. »

Strasbourg se targue pourtant de favoriser la démocratie locale et la participation de ses habitants aux décisions qui les concernent. Mais visiblement, pas sur le dossier de l’Odyssée où les Rencontres cinématographiques d’Alsace (RCA), en place depuis 1992, ont été choisies une quatrième fois de suite par un jury municipal. Roland Ries a rappelé que c’est aux élus strasbourgeois d’avoir le dernier mot :

« Le maire propose, mais c’est la majorité du conseil municipal, dans sa diversité, qui vote. Ce n’est pas de l’extérieur que les choses doivent venir. Il faut regarder le cahier des charges et ensuite dire si on est d’accord ou non, mais cela doit rester en interne. L’Odyssée n’est pas une salle comme les autres. »

Le choix du jury doit être validé, ou non, par un vote du conseil municipal ce lundi 12 décembre. La durée de la délégation est de cinq ans, assortie d’une subvention annuelle de 190 000 euros.

Le cinéma Odyssée, rue des Francs Bourgeois (Photo : Flickr / VicomQ / Cc)

« Une baisse de fréquentation dans tous les cinémas »

Sur le fond, c’est davantage l’adjointe en charge de l’audiovisuel depuis septembre Christel Kohler (sans étiquette) qui a défendu ce choix. Les objectifs de fréquentation à 70 000 entrées n’ont par exemple pas été remplis, mais cela n’est pas grave selon elle :

« Il y a une baisse de la fréquentation de tous les cinémas, à part Le trèfle à Molsheim. L’objectif d’il y a cinq ans n’appréhendait pas les évolutions rapides avec le numérique. Je ne peux pas laisser dire que la fréquentation baisse. Elle est passée de 55 959 entrées à 56 008 entre 2014 et 2015 (ce qui est légèrement différent des chiffres de notre enquête, NDLR). Et tous les documents demandés ont bien été transmis. »

L’adjointe omet cependant de préciser que cette stagnation est due aux entrées « non CNC », c’est à dire non liées aux projections cinématographiques et non vérifiables. Quant aux labellisations non-obtenues, elles auraient été régularisées par la suite, car les films doublés n’avaient pas été pris en compte.

Moins de films et plus de soirées municipales

Il faut dire que le cahier des charges concocté par la municipalité ne laissait pas vraiment de place pour un nouveau projet dans la salle historique du centre-ville. Il prévoit une baisse des séances (3 500) et des films projetés (400), pour « plus de lisibilité » contre 4 702 séances pour 531 films en 2015. En revanche, il demandait plus de disponibilités de la grande salle pour la Ville de Strasbourg : 20 soirs, contre 10 jusqu’à présent.

Selon ces critères, qui incluaient aussi les concepts de « rayonnement de la capitale de l’Europe et des droits de l’Homme », « communication moderne », « stratégie tarifaire innovante » et « une action vers les publics prioritaires »,  les deux équipes ont été départagées par 0,8 points sur 100.


#Conseil municipal

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