Plus de 300 personnes ont répondu à notre enquête lecteurs fin septembre. Évidemment, les résultats sont biaisés car ceux qui ont répondu sont forcément les lecteurs qui nous sont les plus proches. Néanmoins, toutes ces personnes ont pris entre 8 et 12 minutes pour détailler leurs relations avec Rue89 Strasbourg et ces retours sont précieux. Ils nous aident à positionner notre petit média local au plus près des besoins des Strasbourgeois.
D’abord et ce n’est guère une surprise, la majorité de nos lecteurs provient de la newsletter quotidienne (45%), à laquelle plus de 5 000 personnes sont abonnées. C’est plutôt une bonne nouvelle puisque nous avions quelque peu délaissé ce moyen de diffusion à nos débuts, avant d’y revenir depuis quelques années en réaction aux filtrages délétères des réseaux sociaux. Rue89 Strasbourg étant un média politique, d’enquêtes, avec des contenus longs, nous sommes mal armés pour faire le buzz et provoquer des partages par centaines. Cependant, 22% déclarent venir sur Rue89 Strasbourg par Facebook.
Un rendez-vous quotidien pour 10 000 personnes
Près de 40% de nos lecteurs se rendent sur Rue89 Strasbourg au moins une fois par jour, ce qui est cohérent avec notre rendez-vous quotidien. Encore 36% nous visitent « plusieurs fois par semaine » et 15% « au moins une fois par semaine. » Donc 90% des répondants sont très proches de notre média, et lui trouvent un réel intérêt (Rue89 Strasbourg est visité chaque jour par environ 10 000 personnes).
Plus de 80% des répondants apprécient d’avoir entre 1 et 4 articles par jour à lire. Nous avions constaté qu’au-delà, les audiences cumulées tendaient à se confondre…
Pour autant, 70% des répondants n’ont pas souscrit un abonnement payant à Rue89 Strasbourg (5€ par mois). Pour 40% d’entre eux, c’est simplement par « manque de temps », tandis que 21% « n’en voient pas l’intérêt. » Encore environ 15% considèrent que « l’information devrait être gratuite. »
Ceux qui se sont abonnés l’ont fait d’abord « pour que des investigations journalistiques existent à Strasbourg » (63%) et par « envie de soutenir le média d’une manière générale » (56%).
La délicate question du modèle économique
Ces chiffres sont très intéressants pour nous, alors que nous essayons d’ajuster l’offre globale de Rue89 Strasbourg : qu’est-ce que les gens sont prêts à payer comme information ? Apparemment de l’investigation et rien d’autre. Faut-il dès lors restreindre l’accès à nos enquêtes à nos abonnés pour en augmenter le nombre, au risque de creuser encore le fossé qui sépare ceux qui peuvent se payer l’info de ceux qui sont dépendants des sources gratuites, et parfois fausses, qui circulent sur les réseaux sociaux ?
Attachés à une diffusion large des informations, nous sommes encore très partagés. Certes, les articles ne peuvent se diffuser largement qu’en étant gratuits mais il nous faut reconnaître que le seul vrai générateur d’abonnements est la barrière d’accès à l’information. Trop nombreux sont ceux qui nous soutiennent… sans jamais passer à l’acte. En revanche, ils le font lorsque l’occasion leur est donnée, c’est-à-dire un article payant.
Ce débat entre modèle d’abonnement classique, type Médiapart, et une « adhésion à un projet éditorial » secoue toute la presse en ligne depuis un peu plus d’un an. Le modèle le plus connu d’adhésion est celui du Guardian, mais le site ne fonctionne que grâce à une audience considérable, dont il ne monétise qu’une infime portion. Aux États-Unis, de nombreux sites locaux fonctionnent par adhésion, mais la culture du « journalisme de communauté » est bien plus implantée là-bas…
Notre média est considéré comme « indispensable » par 81,2% des personnes qui ont répondu à cette enquête. C’est notre force et nous allons donc travailler pour réduire la distance entre « indispensable » et « je suis prêt à payer ça. »
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