Les premiers projets pour la rénovation du quartier de l’Elsau commencent à être tranchés par les décideurs. Lors de nos rencontres avec les habitants depuis janvier 2018, des participants de différents horizons nous ont tous fait part de leurs motifs de mécontentement sur le vieillissement du quartier (habitat, squat d’entrées d’immeuble, voitures ventouses, absence de supermarché depuis 2015 ou de distributeur). Et pour ces raisons, l’opération de renouvellement urbain, qui va s’étaler sur une dizaine d’années, est très attendue.
Éviter une rénovation a minima
Si la dégradation du secteur provoque fatalité et rancœur, Laurent Garczynski veut croire que ses habitants peuvent avoir leur mot à dire dans ce processus un peu technocratique, à condition de s’organiser.
Pour cet urbaniste habitant du quartier voisin de la Montagne-Verte, intéressé par différentes grandes opérations strasbourgeoises et de l’Eurométropole (PNU Ill-Bruche, Plan Climat, Rénovation de l’Elsau), la population est pour le moment tenue à l’écart des discussions :
« Le projet de l’Eurométropole a été présenté au conseil citoyen le 23 juin et les réponses aux questions engendrées ne sont à l’ordre du jour que pour la séance 23 octobre. L’avis sur ces opérations complexes doit ensuite être formulé dès le 29 octobre. Je n’ai pas la compétence pour savoir jusqu’où on peut aller, mais il faut une mobilisation citoyenne, sinon chaque acteur de la rénovation (État, bailleurs sociaux, Ville, métropole, Département ndlr) fera au plus simple. Sur le volet programmation, on ne sait rien. »
Pour que les habitants se fassent entendre, il donne rendez-vous ce mercredi 10 octobre entre 16h à 19h devant le centre socio-culturel, rue Mathias Grünewald. Car à ce jour, les associations de résidents peinent à jouer le rôle de contre-pouvoir et ne sont pas en capacité d’apporter des contre-propositions. Son objectif ? Constituer des groupes sur les différentes thématiques et revendications.
Des idées du terrain plutôt que dans les bureaux
Pour initier la discussion, Laurent Garczynski met déjà deux idées en débat : « Créer un atelier de bricolage et de réparation des objets du quotidien » et « Organiser des visites de quartiers rénovés » pour s’inspirer des choses à faire et à ne pas reproduire. Il en a d’autres, « mais il faut des gens susceptibles de les porter ». Laurent Garczynski a en tout cas une conviction :
« Une idée née sur le terrain aura plus de poids que celle issue d’un lointain bureau. »
Celui qui aimerait une vraie prise en compte des questions écologiques et des réponses adaptées sur le logement pour la suite attend encore des précisions sur le projet elsauvien : « Qu’est-ce qui est effectivement prévu dans l’enveloppe de 19 millions d’euros pour les aménagements ? » et quel sera le « nouvel équipement métropolitain » prévu. C’est peut-être sur ces projets encore flous mais bien dotés, que les habitants motivés pourront influer.
Chargement des commentaires…