« La logistique urbaine est le parent pauvre des mobilités. » C’est avec cette formule que le maire Roland Ries (PS mais plus trop) a commencé un point presse lundi matin Grand’ Rue sur les évolutions des livraisons en centre-ville, dans un ballet de… camions de livraison. Et encore, le lundi est un jour plus « calme », en raison de la fermeture de certaines enseignes.
Vers une sortie progressive du diesel
D’autres jours, près de 3 600 livraisons sont recensées à l’intérieur du périmètre de la Grande-Île. Le maire et deux adjoints sont venus présenter une délibération prévue pour le conseil municipal du lundi 23 octobre, qui vise à faire évoluer les règles à partir de septembre 2018.
À plus long terme, la municipalité espère surtout qu’aucun véhicule diesel de livraison ne circule encore dans l’enceinte protégée à « l’horizon 2021-2022 ». Mais ce sera un dossier… pour la prochaine équipe municipale.
La municipalité d’aujourd’hui s’attaque au dossier des livraisons pour plusieurs raisons : santé, pollution, bruit, mais aussi cadre de vie et attractivité des commerces. « Des enseignes renoncent à proposer des petits déjeuners et déployer leur terrasse avant 11h », souligne Paul Meyer (La Coopérative), adjoint au maire en charge du commerce.
Pour parvenir à ses fins, la Ville de Strasbourg va mélanger incitations et contraintes, dans un nouveau règlement urbain. L’horaire maximal des livraisons sera abaissé de 11h à 10h30, sauf pour les véhicules électriques et au gaz naturel. Ces derniers auront au contraire le droit de livrer jusqu’à 11h30.
Vieux diesels dehors en septembre 2018
L’autre point concerne le type de véhicules en circulation. Dans un premier temps, les véhicules diesel d’avant 2006 et essence d’avant 2001 ne seront plus autorisés dans le périmètre de l’ellipse insulaire.
- Le 1er septembre 2018, les poids lourds sans vignette ou avec une vignette Crit’Air 5 (environ 10% des véhicules au niveau national) seront interdits.
- Le poids maximum des véhicules admis passera de 19 tonnes à 7,5 tonnes, sauf dérogation.
- Le 1er septembre 2019, l’interdiction sera étendue aux véhicules Crit’Air 4.
C’est règles ne concernent pas la livraison de colis chez les particuliers, un secteur en forte croissante et un autre chantier auquel la municipalité devra s’attaquer.
« Déjà des entreprises qui y arrivent »
Les dirigeants strasbourgeois font le constat que les camions de livraison sont loin d’être pleins. L’objectif est aussi que les commerçants trouvent des solutions qui leur paraissent appropriées, détaille l’adjoint à la logistique urbaine, Jean-Baptiste Gernet (La Coopérative) :
« La situation actuelle est peu satisfaisante et des règles théoriques pas toujours respectées, avec beaucoup de dérogations. C’est une incitation pour les commerçants à mieux s’organiser et s’intéresser au centre-ville. Il y a aujourd’hui déjà des entreprises qui arrivent à effectuer des livraisons propres, sans que ces mesures existent. »
En parallèle, les livraisons par voie d’eau se développent (marché flottant, travaux sur les quais, enlèvement d’encombrants) et pourraient par exemple devenir une alternative.
Selon des études menées au niveau national, les livraisons en ville représentent 20% du trafic, mais 30% de l’occupation de l’espace et 50% des émissions polluantes. Le centre-ville de Strasbourg au sens large concentre 25% des livraisons de l’Eurométropole (8% pour la Grande-Île seule) sur 3,4% de sa surface.
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