Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Régionales : le résultat dans tous les bureaux de vote de Strasbourg

Carte – La droite remporte les six cantons strasbourgeois sur fond de montée du Front national et regain de voix des écologistes. Mais tout ceci est bien secondaire à Strasbourg, où le PS appelle à faire barrage au Front national, quitte à ne pas voter pour Jean-Pierre Masseret.

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Philippe Richert (LR) l’emporte dans les six cantons strasbourgeois avec des scores entre 23,8% et 41,8%. Dans 4 d’entre eux, il est suivi par Jean-Pierre Masseret (PS). Florian Philippot (FN), lui, se glisse à la deuxième place dans les cantons 2 (Koenighsoffen, Montagne Verte) et 6 (Meinau, Neuhof, Musau, Port du Rhin).

Aux départementales, le FN s’était placé en deuxième position, déjà dans le canton 2, mais aussi le canton 3 (Hautepierre, Cronenbourg). Il avait en revanche été éliminé de justesse dans le canton 6. Surtout, les binômes PS étaient arrivés en tête dans 4 des 6 cantons, ce qui n’est plus le cas.

Fort de ses 12%, EELV se classe quatrième partout, sauf dans le canton 1 (Centre-Neudorf-Krutenau) où Sandrine Bélier est troisième et repousse le FN au quatrième rang. Dans les six cantons, Front de gauche et Unser Land se partagent les cinquièmes et sixièmes places dans trois cantons chacun, autour des 5%.

Répartition du vote FN à Strasbourg

À une voix près, le FN réitère son score des départementales de mars, auxquelles on ajoute le 611 voix du parti régionaliste d’extrême-droite Alsace d’Abord, alors présent sur le canton 6.

Mais plus qu’en termes de voix, ce scrutin marque une progression du FN en pourcentages, qui se rapproche du PS (22,2% contre 18,93%), grâce à l’abstention (56,5%), un probable « vote utile » sur Philippe Richert dès le premier tour et un report des voix de gauche sur Europe Écologie Les Verts (+1 000 voix par rapport aux municipales 2014). Le FN est fort dans les quartiers sud et ouest, tandis que le centre et les quartiers Tivoli, Wacken et Orangerie sont peu concernés.

Alors qu’en mars, le PS faisait le plein dans l’ouest à 9 exceptions près, beaucoup de bureaux basculent à droite.

Évolution des voix à Strasbourg sur les 4 dernières élections

Les socialistes strasbourgeois ont demandé le retrait de Masseret. Ils appellent à « faire barrage au FN ».

Mais à Strasbourg, l’heure n’est pas au décompte des voix et aux calculs dans les états-major. Dans une déclaration commune, plusieurs personnalités politiques du PS ont demandé le retrait de la liste PS :  le maire Roland Ries, le député Philippe Bies, le sénateur-maire d’Illkirch-Graffenstaden Jacques Bigot, le président de l’Eurométropole Robert Herrmann, le premier adjoint Alain Fontanel, les adjoints Olivier Bitz et Mathieu Cahn, premier secrétaire fédéral du PS 67 jusqu’à cette année.

Depuis, Jean-Pierre Masseret continue son combat pour que des élus PS continuent à siéger dans la future assemblée. Il a déposé sa candidature en préfecture. Les élus strasbourgeois disent « regretter l’entêtement » de « Monsieur Masseret », qui se retrouve en opposition avec les instances nationales de son parti.

Ils demandent, « compte tenu de l’écart », de « faire barrage au Front national », craignant les conséquences pour la future grande région et la place de Strasbourg. Sans appeler directement à voter Philippe Richert, leur position ne laisse que peu de place au doute sur le message.

De son côté, la première secrétaire fédérale actuelle et tête de liste du PS dans le Bas-Rhin, Pernelle Richardot, a plaidé sans succès pour un retrait de la liste et se retrouve désormais sur la même ligne que les parlementaires et une partie de l’exécutif strasbourgeois. L’adjointe au maire, désormais candidate contre son gré, appelle aussi à faire barrage au Front national et à un sursaut des abstentionnistes.

Seul l’adjoint au maire en charge des Finances, Olivier Bitz, a dit clairement qu’il votera pour Philippe Richert dimanche prochain, car il ne veut pas d’une « candidature de témoignage ». Une position également défendue par le Premier ministre Manuel Valls au journal de 20h de TF1 ou par le maire socialiste de Metz, Dominique Gros.

Dernière solution au retrait, que la moitié des candidats le demandent

Dernière solution prévue par le code électoral pour un retrait de la liste PS, que 95 des 189 colistiers l’exigent d’ici ce mardi 7 décembre 18h.

Lors des discussions lundi matin, 4 des 10 secrétaires départementaux de la grande région se sont positionnés pour un retrait. Ils s’agit des représentants de Moselle (34), de Meurthe-et-Moselle (24 candidats), des Vosges (14 candidats) et donc du Bas-Rhin (35 candidats). S’ils arrivent à convaincre l’ensemble de leur liste, le total de 107 désistements serait suffisant.

Mais certains candidats sont sensibles aux positions de Jean-Pierre Masseret : la droite, pourtant en baisse, n’a fait aucun effort pour intégrer écologistes et socialistes, dans une grande coalition démocratique, tandis que se désister lors des triangulaires avec le FN n’a pas permis de l’enrayer et donne l’impression de fuir la difficulté. L’enjeu est que les premiers sur chaque liste donnent le ton.

En cas de maintien, il n’est cependant pas sûr que le PS obtienne des élus en Alsace. Le PS a réalisé 10,8% des voix dans le Bas-Rhin et 9,49% dans le Haut-Rhin. Entre des reports de voix quasi-inexistants voire l’abstention ou le vote à droite de certains électeurs de gauche, dont le maire de Strasbourg et ses soutiens, la barre fatidique des 5% pourrait alors ne pas être atteinte.

Cartes : Raphaël Da Silva


#élections régionales 2015

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