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Rassemblement mardi 10 décembre pour les frais de scolarité des étudiants étrangers

Mardi 10 décembre à 13h, le syndicat Alternative étudiante Strasbourg appelle à une manifestation contre la hausse des frais de scolarité pour les étudiants venant d’au-delà de l’Union européenne, en place depuis la rentrée 2024.

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« Ce n’est pas aux étudiants visitants de payer la casse du service public. » Dans son post Instagram invitant au rassemblement de mardi 10 décembre, le syndicat Alternative étudiante Strasbourg (AES) rappelle que les frais de scolarité pour les étudiantes et les étudiants de master venant d’en dehors de l’Union européenne (UE) s’élève à… 3 879 euros. Ces frais sont 16 fois plus élevés que ceux demandés aux étudiants de l’UE.

Au fil d’un dossier de presse de 33 pages, l’AES détaille la mise en place de la politique qu’elle juge discriminatoire et comparable à une sélection des étudiants par l’argent. Depuis la rentrée 2024 pour les masters, les étudiantes et étudiants « extra-communautaires », venant d’en dehors de l’UE, doivent payer des droits de scolarité différenciés s’ils entament leur première année à l’université de Strasbourg. Certaines exceptions exonèrent du paiement – avoir le statut de réfugié, être québécois, être en doctorat…

Mais comme le prévoit une délibération du conseil d’administration de l’université de septembre 2023, seuls 10% des étudiants inscrits pourront bénéficier de ces exonérations, hors boursiers et autres cas spécifiques.

Détresse psychologique et précarité

En 2019, 10 000 étudiants étrangers étudiaient à l’Université de Strasbourg, dont 7 000 venaient d’en dehors de l’UE, selon un courriel du président de l’Université Michel Deneken reproduit par l’AES dans un dossier transmis à la presse.

Toujours selon le syndicat, des dizaines d’étudiantes et étudiants en master ont ainsi dû abandonner leurs études :

« En France, parmi les universités publiques, seules 13 universités appliquent intégralement les frais différenciés pour les étudiants étrangers extra-européens, comme prévu par la stratégie “Bienvenue en France” mise en place en 2019. En revanche, 115 universités ont choisi de ne pas appliquer cette augmentation en proposant des exonérations partielles ou totales pour maintenir des frais plus accessibles aux étudiants concernés. »

Selon un appel à témoignages lancé par l’AES en octobre 2024, l’augmentation de ces frais suscite une détresse psychologique et augmente encore la précarité de celles et ceux qui voyaient en France l’espoir d’une éducation qualitative et abordable. 40% des étudiantes et étudiants étrangers peineraient même avant cette mesure à subvenir à leurs besoins, rappelle l’AES.

Le but de la manifestation est de demander l’exonération des frais, le remboursement pour ceux déjà prélevés, l’application des frais de scolarités nationaux pour toutes et tous et la création d’une cellule d’aide psychologique.


#étudiants étrangers

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