Dans le prolongement de l’indignation provoquée aux États-Unis par la mort de Georges Floyd, afro-américain de 46 ans, alors qu’il était arrêté par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai, le collectif strasbourgeois Mama Road appelle à une manifestation de soutien au mouvement #BlackLivesMatter (« les vies des noirs comptent »), afin de dénoncer à Strasbourg aussi le racisme et les violences policières.
L’appel, diffusé sur les réseaux sociaux par Mama Road, propose un « sitting » place Kléber vendredi 5 juin à 19 heures, les participants devant apporter leurs masques et être vêtus de noir afin de « montrer une unité sur la préservation des vies noires », selon Manon, porte-parole de Mama Road.
L’envie de participer au mouvement d’indignation américain s’est exprimée sur un groupe WhatsApp d’une centaine de personnes. Le collectif Mama Road a mis à disposition mercredi le Wagon Souk, un local rue Gruber à Koenigshoffen, pour la confection de banderoles et pancartes.
« I can’t breathe »
En France, le collectif « Vérité pour Adama Traoré » a organisé mardi 2 juin une manifestation à Paris en mémoire de ce jeune homme de 24 ans, mort après son arrestation par les gendarmes en 2016. Une contre-expertise médicale indique qu’Adama Troaré est mort « suite à un syndrome asphyxique par plaquage ventral« , probablement ce qui est arrivé à Georges Floyd dont les derniers mots ont été « I can’t breathe » (je ne peux pas respirer).
« Les personnes noires ou arabes sont perpétuellement victimes de violences policières. On a pu le constater pendant le confinement, du côté de l’Elsau, à la Meinau ou à Koenigshoffen. Au Neudorf c’est pareil, quelqu’un a fini à l’hôpital. Il n’y a pas qu’aux États-Unis qu’il y a des violences. La France n’échappe pas à ces répressions. «
Manon, porte-parole et membre du collectif Mama Road.
Le collectif est également fermement opposé au projet de loi qui vise à interdire de filmer les policiers dans l’exercice de leur fonction, déposé à l’Assemblée nationale le 26 mai par des députés de droite. Selon le collectif, l’existence de telles vidéos permettent de documenter les violences policières et aux victimes de témoigner.
À ce jour, la manifestation n’est pas déclarée en préfecture. Les rassemblements de plus de 10 personnes sont toujours interdits en raison de la crise sanitaire.
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