Une concurrence qui se neutralise
Les rois de l’optimisme (béat ?) pourront toujours prétendre que le Racing est parfaitement en lice pour terminer champion de son groupe de CFA. Seul le premier monte et il faut finir en tête. Il est vrai que les Strasbourgeois ne sont qu’à cinq points du nouveau leader grenoblois, avec toutefois deux matches à rattraper. Oui mais voilà, il y a aussi une flopée de concurrents qui se pressent au portillon : Mulhouse, Lyon-Duchère et Moulins devancent actuellement le RCS.
Numériquement, pas de quoi nécessairement imaginer le pire, sauf que le bilan intermédiaire n’est pour l’heure pas si fameux : 9 victoires, 4 nuls, pour 4 défaites. Si champion le Racing devient, ce sera immanquablement par défaut tant la concurrence semble se neutraliser. Aucun épouvantail ne survole le championnat qui pourrait être d’ores et déjà plié le cas échéant.
Capables de mieux faire
Sur le fond, l’absence d’un réel projet de jeu me contrarie. Cette équipe peine à se définir une identité tactique et souffre de son manque de personnalité. Si le bilan défensif est satisfaisant (15 buts encaissés), il tient surtout à la stratégie frileuse de François Keller, dont la prudence excessive n’est pas adaptée à un Racing qui aurait les moyens de partir plus souvent à l’abordage, notamment hors de ses bases (deux victoires seulement). L’animation dans l’entrejeu est en conséquence toujours aussi laborieuse et le bilan offensif très insuffisant : 26 pions seulement en 20 matches (dont quatre hier face à Villefranche).
Villefranche, j’y viens justement. La première mi-temps fut à l’image de ce que je viens d’écrire : morne, déprimante, terne, tout ce que vous voulez. Trop de longs ballons, pas assez de jeu au sol, pas assez de pressing, peu d’esprit d’initiative. Et puis il y eut la seconde période où le Racing a montré qu’il avait naturellement les capacités de (beaucoup) mieux faire. 0-0 à la mi-temps, 4-0 au terme de la rencontre. Face à un adversaire il faut dire modeste, le RCS s’est décidé à prendre les choses à bras-le-corps après la pause et s’est au final bien diverti. Pourquoi diantre attendre la 46e minute ?
Vaincre et surtout convaincre
Hier nous jouions à domicile où le bilan comptable est plutôt positif. Invariablement, le problème se situe surtout à l’extérieur, contre ces petites équipes qui jouent leur va-tout devant leur public et qu’il faut savoir maîtriser avec sang-froid. Le Racing possède le talent et les joueurs d’expérience pour faire bien mieux que les piteuses prestations de Sarre-Union ou de Nancy B, pour ne citer que les plus atroces.
Les deux prochaines rencontres – à Montceau puis à Jura-Sud – seront peut-être décisives. Il faut les huit points. Il peut arriver de tomber sur une formation survoltée qui fait le match de sa vie et la défaite n’est jamais une honte, sauf que pareil scénario ne s’est pas jamais produit cette saison. Si le Racing est toujours en chasse-patate à l’orée du printemps, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Aux Strasbourgeois à présent d’honorer leur statut, de vaincre et surtout de convaincre.
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