Moins de 24 heures après la publication de notre article sur un concours un peu particulier qui proposait à des graffeurs de créer – gratuitement et en cédant leurs droits d’auteur pour 10 ans – des œuvres sur des panneaux, le promoteur Stradim a finalement fait marche arrière.
300 euros de frais et rétrocession des droits aux artistes
Le concours Street Art Challenge s’est en effet attiré les foudres des critiques, une publicité dont Stradim se serait bien passé. Depuis jeudi 3 novembre, les utilisateurs d’Instagram peuvent toujours voter sur la page du promoteur immobilier pour leur œuvre favorite. Mais, petite nouveauté depuis le lancement du concours : tous les artistes (et non plus les deux seuls premiers à qui il sera versé 1 000 et 2 000 euros) recevront, finalement, 300 euros pour couvrir leurs frais de matériel. L’entreprise dit même vouloir aller plus loin et rétrocéder leurs droits à tous les artistes.
À l’origine, il était précisé dans le règlement du concours que « le matériel pour réaliser le graffiti est entièrement à la charge du participant » et « qu’aucune indemnisation ne pourra être demandée ».
Des conditions de participations qui avaient fait réagir l’artiste Florent Schmitt, dont l’oeuvre, dénonçant avec des mots l’exploitation des artistes par l’entreprise, n’a finalement pas été retenue par le promoteur.
« Une maladresse qui a pu heurter les artistes »
Quelques heures après la publication de notre article, Stradim a publié un long commentaire. Et tente de justifier sa démarche avant d’annoncer cette nouvelle clause du règlement :
« Conscient que notre démarche n’a pas été formulée dans le droit esprit de mécénat qui nous anime depuis tant d’années, nous nous permettons d’ajouter un point complémentaire à notre concours. À savoir l’indemnisation des artistes quant à leurs frais de matériel. »
Selon les termes de Stradim, tous les artistes pourront donc bénéficier de ce remboursement, quelle que soit la taille ou la complexité de l’œuvre réalisée. Quant à la cession de droits, Stradim assure, toujours dans cette réponse écrite, que :
« Les artistes sont les seuls propriétaires intellectuels de leurs œuvres, sans limite de temps. Les droits patrimoniaux sont rétrocédés aux auteurs à l’issue de notre concours et aucune utilisation commerciale ne sera faite à postériori par notre Groupe ».
Enfin, le groupe regrette une « maladresse » et présente ses excuses aux artistes heurtés par sa démarche. Contactée au téléphone, mais injoignable depuis la publication de l’article, Lucie Kessler, la responsable communication de Stradim n’a pas précisé à Rue89 Strasbourg les modalités de versement des 300 euros, ni celles de rétrocession des droits à l’issue du concours.
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