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Primaire du PS : en Alsace qui soutient qui ?

Dimanche, les électeurs ont la possibilité de voter pour choisir le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle. Revue des soutiens et de leur implication au sein du Parti socialiste en Alsace et de leurs alliés.

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Le nombre ou la qualité des soutiens politiques d’un candidat ne fait et défait pas l’élection, comme l’a montré l’élection primaire de la droite en novembre. Mais elle permet de se faire une idée des composantes du PS en Alsace. Autant de chapelles qu’il faudra rassembler sitôt le scrutin passé et surtout, pour des élections municipales en 2020.

Une élection primaire, ouverte, pour désigner le futur candidat de la gauche à la mairie de Strasbourg est une idée évoquée par le maire lui-même, Roland Ries, ou la première secrétaire fédérale du PS, Pernelle Richardot. L’idée est apparue cependant trop prématurée au député Philippe Bies ainsi qu’au président de l’Eurométropole, Robert Herrmann.

Beaucoup d’élus aux responsabilités pour Manuel Valls

L’ancien Premier ministre (2014-2016) Manuel Valls a rassemblé beaucoup de soutiens parmi les élus socialistes, notamment ceux exerçant des responsabilités locales, comme le maire de Strasbourg Roland Ries, le président de l’Eurométropole Robert Herrmann, le député de la première circonscription du Bas-Rhin Éric Elkouby… .

Ses soutiens pensent que le bilan de François Hollande « est plus positif qu’il n’y paraît », dixit Catherine Trautmann lors d’une conférence de presse lundi et que Manuel Valls est le mieux à même pour battre le candidat de la droite, François Fillon, et celui de l’extrême-droite, Marine Le Pen.

Ils sont sur une ligne sociale-libérale, plutôt à droite au sein du PS. Le soutien du maire de Strasbourg, Roland Ries, a été plus lent à se dessiner. Un temps aperçu avec Emmanuel Macron, il a depuis affirmé qu’il désapprouvait sa candidature en dehors du PS. Il n’a pas donné de parrainage mais a déambulé avec Manuel Valls lors de sa venue mouvementée à Strasbourg et affirmé qu’il soutiendra le vainqueur de la primaire, quel qu’il ou elle soit.

Ils ont choisi Manuel Valls : 

  • Éric Elkouby, député et conseiller départemental
  • Robert Herrmann, président de l’Eurométropole
  • Roland Ries, maire de Strasbourg
  • Pernelle Richardot, adjointe au maire, conseillère régionale et première secrétaire fédérale
  • Catherine Trautmann, vice-président de l’Eurométropole en charge de l’Économie, ancienne maire, ministre, eurodéputée
  • Olivier Bitz, adjoint au maire de Strasbourg en charge entre autres des Finances
  • Martine Jung, conseillère départementale et municipale
  • Jean-Marie Beutel, maire d’Ostwald
  • Caroline Barrière, vice-présidente de l’Eurométropole en charge des Finances
  • Claude Froehly, maire d’Illkirch-Graffenstaden et vice-président de l’Eurométropole en charge des Sports
  • Nicolas Matt, vice-président de l’Eurométropole en charge de l’Éducation
  • Emmanuel Bachmann, adjoint au maire d’Illkirch-Graffenstaden
  • Henri Dreyfus, conseiller municipal de Strasbourg
  • Anick Neff, conseillère municipale de Strasbourg
  • Jean-Jacques Gsell, conseiller municipal de Strasbourg
  • Elisabeth Ramel, conseillère municipale à Strasbourg
  • Raphaël Nisand, conseiller municipal et ancien maire de Schiltigheim
Manuel Valls, accompagné de sa femme et de nombreux soutiens socialistes strasbourgeois lors de son passage au marché de Noël fin décembre (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Les Hollandais se consolent avec Vincent Peillon

Ancien ministre de l’Éducation, le député européen Vincent Peillon a surgi tout d’un coup dès que le président de la République, François Hollande, a annoncé ne pas se présenter pour un second mandat. Un chouïa plus au centre du PS, l’ancien ministre de l’Éducation nationale (2012-2014) se distancie pourtant davantage de l’action de l’exécutif socialiste que Manuel Valls.

Sa candidature a justement un écho auprès des « Hollandais » historiques, assez nombreux dans le PS bas-rhinois qui espéraient que le chef de l’État se représente, comme l’ancien premier secrétaire du PS du Bas-Rhin, Mathieu Cahn ou le député et candidat à sa réélection dans le sud de Strasbourg, Philippe Bies. Aux élus, s’ajoutent aussi quelques militants de terrain et associatifs.

Ils estiment que Vincent Peillon est le plus en mesure de rassembler, car contrairement à Manuel Valls il ne pense pas qu’il existe « deux gauches irréconciliables » et ils partagent ses critiques du quinquennat, qu’il faut néanmoins défendre selon eux. Enfin ils apprécient sa « loyauté », à savoir qu’il ne se serait pas présenté face à François Hollande. Sous-entendu, ce n’était pas le cas des autres.

Ils ont choisi Vincent Peillon : 

  • Mathieu Cahn, vice-président de l’Eurométropole en charge de la rénovation urbain et conseiller départemental
  • Philippe Bies, député de Strasbourg-Sud et conseiller municipal
  • Thierry Sieffer, maire de Ranrupt
  • Camille Gangloff, adjointe au maire de Strasbourg en charge de la lecture publique
  • Luc Gillmann, adjoint au maire de Strasbourg des quartiers de Koenigshoffen, Elsau et Montagne Verte
  • Suzanne Kempf, conseillère municipale de Strasbourg et conseillère départementale
  • Séverine Magdelaine, première adjointe au maire d’Illkirch-Graffenstaden
  • Jean-Baptiste Mathieu, conseiller municipal de Strasbourg
  • Rémi Barillon, conseiller municipal de Marlenheim
  • Jean-Luc Vigneron, conseiller municipal de Saâles
Une partie des soutiens bas-rhinois de Vincent Peillon réunis pour une conférence de presse dans un café du Neuhof (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Des militants avec Arnaud Montebourg

Ministre de l’Économie démissionnaire en 2014, Arnaud Montebourg a toujours des militants acquis à l’idée d’une Sixième République. Ses relais bas-rhinois ont multiplié les événements et débats à l’échelle locale, à Strasbourg mais aussi en dehors.

Lancé depuis de nombreux mois dans l’aventure, le candidat situé à la gauche du parti et qui avait fait 17% en 2011 était venu en Alsace en juin. Deux militantes strasbourgeoises, Lilia Salmi et Alice Renault ont rejoint l’état major du « Projet France ».

Ils ont choisi Arnaud Montebourg : 

  • Maxime Munschy, conseiller municipal de Molsheim
  • Baptiste Heintz Macias, conseiller municipal d’Illkirch-Graffenstaden
  • Bénédicte Vogel, conseillère municipale de Séléstat

Des soutiens à gauche et au-delà des étiquettes pour Benoît Hamon

Peut-être le plus à gauche des candidats, Benoit Hamon dispose de fidèles soutiens parmi ceux qui ont opté pour des positions les plus à gauche lors du dernier congrès du PS (la motion B). Le député frondeur a su séduire au-delà de l’étiquette « Parti socialiste », puisqu’Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg en charge de la santé issu de la société civile, et Éric Schultz, autre adjoint au maire de Strasbourg mais issu des rangs écologistes, ont rejoint sa cause. Pour ce dernier, ce sont notamment les prises de position de Benoît Hamon sur le revenu universel qui l’ont convaincu.

Certains de ses soutiens locaux espèrent un bon score de Benoît Hamon à Strasbourg en rappelant qu’en 2011, Martine Aubry était arrivée en tête dans la capitale alsacienne.

Ils ont choisi Benoît Hamon : 

  • Paul Meyer, adjoint au maire de Strasbourg en charge du numérique et du commerce,
  • Jean-Baptiste Gernet, adjoint au maire de Strasbourg en charge des mobilités innovantes,
  • Ada Reichhart, conseillère municipale de Strasbourg déléguée à la vie étudiante,
  • Éric Schultz (ex-EELV), adjoint au maire de Strasbourg en charge de la mission des temps et l’état civil,
  • Alexandre Feltz (non encarté), adjoint au maire de Strasbourg en charge de la Santé,
  • Philippe Willenbucher, conseiller municipal à Strasbourg,
  • Richard Sancho Andreo, conseiller municipal à Schiltigheim.

Les quelques radicaux avec Sylvia Pinel

Candidate à l’élection présidentielle en dehors de la primaire de gauche le temps d’une semaine, Sylvia Pinel y représente finalement le Parti radical, tel Jean-Michel Baylet en 2011, devenu ministre. Peu connu, ce petit allié traditionnel est très implanté dans le sud-ouest de la France, où il emporte nombre d’investitures (11 députés, 8 sénateurs et 3 ministres et présidents de départements en ce moment).

Il compte aussi quelques élus en Alsace. La primaire permet d’évaluer son rapport de force par rapport au PS. À noter que dans le Grand Est, le PRG avait fait bande à part lors des élections régionales fin 2015 en s’alliant à Europe Écologie les Verts.

Il a choisi Sylvia Pinel : 

  • Christian Gliech, maire de Wissembourg.

L’écolo-socialisme de François de Rugy

Dans cette primaire, le député François Rugy représente l’Union des démocrates et écologistes (UDE), c’est-à-dire les anciens élus d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) qui ont préféré rester alliés au gouvernement PS. Parmi les soutiens alsaciens, on compte Andrée Buchmann, élue d’opposition à Schiltigheim qui avait déjà choisi de délaisser Europe Écologie Les Verts pour le PS lors des élections régionales fin 2015.

Elle a choisi François de Rugy : 

  • Andrée Buchmann, conseillère municipale à Schiltigheim (ex-EELV)

L’énigme Jean-Luc Benhamias

Pas de soutien connu en Alsace pour Jean-Luc Benhamias, ancien centriste et député européen qui a fondé le Front démocrate.

Le cas d’Emmanuel Macron

Ancien ministre de l’Économie (2014-2016) du gouvernement PS, Emmanuel Macron a choisi de se présenter à l’élection présidentielle en dehors de la Primaire avec son mouvement « de droite et de gauche », En Marche (lire notre article sur les débuts du mouvement en Alsace).

Parmi ses soutiens de la première heure, on compte la sénatrice haut-rhinoise Patricia Schillinger. Deux adjointes au maire de Strasbourg, non-encartées, ont aussi rejoint son mouvement en novembre.

Elles ont choisi Emmanuel Macron : 

  • Patricia Schillinger, sénatrice (PS) du Haut-Rhin,
  • Christel Kohler, adjointe au maire de Strasbourg en charge des espaces verts,
  • Nawel-Rafik Elmrini, adjointe au maire de Strasbourg en charge des relations internationales.

Beaucoup de soutiens encore inconnus

De nombreux grands élus alsaciens restent néanmoins encore prudents dans leurs soutiens ou leurs parrainage. Cette position est à double tranchant. Pour certains, elle est un signe de ne pas vouloir s’ingérer dans le vote des électeurs (tout Français inscrit sur les listes électorales peut voter). Pour d’autres, cela donne l’impression de ne pas avoir de convictions et de préférences affirmées, pour se rallier au vainqueur quel qu’il soit et sans vexer personne.

Parmi les élus les plus importants dont on ne connait la préférence, le sénateur Jacques Bigot et ancien maire d’Illkirch-Graffenstaden, le premier adjoint au maire de Strasbourg, Alain Fontanel, pressenti comme candidat en 2020, ou le candidat aux élections législatives pour Strasbourg-Nord, Serge Oehler.

  • Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg
  • Jacques Bigot, sénateur et ancien maire d’Illkirch-Graffenstaden
  • Serge Oehler, conseiller départemental, adjoint au maire et candidat aux législatives à Strasbourg-Nord
  • Françoise Bey, conseillère départementale et adjointe au maire de Strasbourg
  • Emmanuel Recht, conseiller régional
  • Antoine Homé, conseiller régional
  • Cléo Schweitzer, conseiller régional

Des nouveaux soutiens en Alsace qui nous ont échappé ? Laissez les en commentaire, cet article sera régulièrement mis à jour.

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Sur Rue89 Strasbourg : Comment le PS du Bas-Rhin veut remobiliser ses troupes pour 2017


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