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Prétendue agression pour une jupe : la plainte de l’étudiante classée sans suite

Le parquet de Strasbourg a classé sans suite la plainte de l’étudiante qui a prétendu avoir été agressée parce qu’elle portait une jupe en septembre 2020. L’enquête de police avait révélé plusieurs incohérences dans le récit de la jeune femme proche du groupuscule Stras Défense.

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Sous les cheveux blonds, un cocard à l’œil droit… L’image a choqué Strasbourg, puis toute la France. En septembre 2020, une étudiante strasbourgeoise témoigne d’avoir été agressée à proximité de la médiathèque Malraux. La femme de 22 ans disait avoir été traitée de « pute en jupe » et frappée par trois hommes. Elle a porté plainte le lendemain des faits. Mais 18 mois plus tard, le parquet de Strasbourg confirme à Rue89 Strasbourg que la plainte a été classée sans suite. La procureure de la République Yolande Renzi n’a pas donné plus d’explications sur ce classement.

La prétendue agression de l’étudiante aurait eu lieu à proximité de la passerelle menant à la médiathèque Malraux.

Marlène Schiappa se déplace malgré les doutes des enquêteurs

Marlène Schiappa, alors ministre (LREM) chargée de la Citoyenneté, avait cru bon de venir à Strasbourg pour dénoncer cette affaire de harcèlement de rue. Selon L’Obs, la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, aurait tenté de dissuader la ministre de se déplacer pour cette affaire, en raison des doutes des enquêteurs qui ont relevé d’importantes incohérences dans le récit de la prétendue victime d’agression. Dans la capitale alsacienne, Marlène Schiappa avait annoncé le recrutement d’un intervenant social d’ici 2021 « afin d’améliorer le dialogue entre les victimes de violences sexistes et sexuelles et la police au moment du dépôt de plainte et après face au trauma qui ne relève pas de la mission de la police ».

Le téléphone de l’étudiante a d’abord procuré aux policiers une première raison de douter de son récit : elle affirmait avoir utilisé son mobile directement après l’agression. Or ce dernier n’a pas borné à l’endroit où les faits se seraient déroulés, mais à proximité de son domicile. De même, les images de vidéosurveillance n’ont pas permis d’apercevoir la jeune femme, ni son agression prétendue. Enfin, aucun témoin de la scène ne s’est manifesté, alors que la Strasbourgeoise évoquait une quinzaine de témoins…

Le lien de la plaignante avec Stras Défense

Une enquête de Libération a aussi révélé l’implication de la plaignante au sein d’un groupuscule très droitier, Stras Défense (dont Rue89 Strasbourg vous parlait ici). L’étudiante figure même parmi les membres fondateurs de ce petit groupe créé en juillet 2020 pour « lutter contre le harcèlement et les violences de rue ». Modératrice du groupe Facebook de Stras Défense, elle n’a jamais indiqué ce rôle lors des interviews accordés à de nombreux médias… mais elle a abondamment fait la promotion de Stras Défense sur les réseaux sociaux et lors des entretiens accordés à la presse, à la radio ou la télévision. Sur le groupe Étudiants de Strasbourg de Facebook, elle avait notamment indiqué que le fondateur de Stras Défense l’avait incitée à témoigner publiquement de son agression.

Après les doutes, le cyberharcèlement

Suite à la publication de ces différents éléments dans la presse, la plaignante a subi une importante vague de cyberharcèlement. Marlène Schiappa avait à nouveau pris publiquement la parole pour appeler « à ce qu’on arrête de lyncher cette jeune fille, qu’elle soit d’extrême droite ou pas, rien ne justifie qu’on la lynche sur les réseaux sociaux pour avoir déposé plainte ».

Contactée en début d’après-midi ce vendredi 6 mai à propos du classement sans suite de sa plainte, la plaignante n’a pas donné suite à nos messages.


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